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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

jeudi 28 mai 2009

Santiago de Chile ou l’auberge espagnole

Notre séjour à Santiago de Chile nous permet d’expérimenter la collocation ! Grâce à Vincent, rencontré à San Juan en Argentine avec qui nous avions gardé contact, nous dégotons une chambre dans un appartement récemment rénové (d’ailleurs pas tout à fait terminé…). Nous y passons une dizaine de jours, l’occasion de découvrir comment fonctionne la gestion des rénovations d’un appartement chilien…

Quelques conseils chiliens en la matière :
  • La peinture, un jeu d’enfants. Rien ne sert de déplacer les meubles, il suffit de les contourner soigneusement, et hop le tour est joué ! Bon ok, après faut pas bouger les meubles…
  • Mettre du scotch pour protéger les embrasures de porte, les interrupteurs ou autres fils ? Pourquoi faire, on peut aussi les peindre, et hop que je badigeonne le tout ! Tant pis pour le style, on dira que c’est artistique !
  • Faire attention aux prises électriques quand même, certaines peuvent s’avérer dangereuses, Vincent peut vous en dire quelque chose, il a testé l’expérience « Claude François » !
  • Moi, en tant qu’ouvrier, je fais mon job et je me casse, les autres n’ont qu’à ranger tout mon binz : pots à peinture, pinceaux, poussière de métal partout dans la cuisine,…
  • Bon, passer l’aspirateur, c’est finalement pas nécessaire, le premier ne fonctionnant pas du tout et surtout quand le deuxième vous explose à la figure, n’est-ce pas Vincent ?
  • Toujours laisser une bouteille de rouge ou d’alcool fort à disposition des ouvriers, eh oui, ici ils boivent tout ce qu’ils trouvent et ne demandent surtout pas la permission ! Et ceci même à 9h le dimanche matin (ben ouais, le dimanche de repos ici, ça n’existe pas)
  • La moquette est crade ? Pas de soucis, j’en remets une par-dessus (sans enlever l’ancienne), ça prend 30min chrono en main. Bien sûr pas besoin de couper les bords (ils remontent jusque sur les plinthes), ni de la coller. Ca ondule ? Et alors ?
  • L’isolation ? Ca veut dire quoi ça ? Connais pas…
  • La cuisinière de 50ans d’âge ne fonctionne pas ? Pas de problème, j’ai là un réchaud de camping que j’intègre à la vieille cuisinière, et hop ni vu ni connu ! Je suis trop fort !
Enfin, comme vous pouvez vous en douter, on rigole bien avec toutes ces histoires. On partage la colocation avec Vincent et un couple britannico-hollandais, Alex et Sanneke. Adam, un américain, nous rejoint quelques jours avant la fin. Les apéros, les repas conviviaux et une bonne soirée en boîte (avec nos chaussures de trekking, si si, c’est top classe) agrémentent notre séjour ! Merci à Vincent de nous avoir permis de vivre tout ça !

A noter toutefois qu’à cause de la pollution, de la mauvaise isolation ou du virus H1N1 (maaaiiiis noooon, vous inquétez pas !), on chope un bon refroidissement qui cloue Yannick au lit pendant 3 jours et qui fait tousser Céline pendant deux semaines !

L’autre bonne surprise de Santiago (cette fois c’est la meilleure), c’est la rencontre avec Mélanie, une copine à Céline qui passe par la capitale pendant ses vacances. C’est la première fois qu’un de nos amis nous rend visite durant le voyage ! On en profite pour passer le bonjour à Michelle Bachelet en visitant le palais du gouvernement « La Moneda » et organiser un bon repas avec Vincent, Fanny & Eric (si si, c’est toujours eux, on n’arrive pas à s’en débarrasser !) et bien sûr notre invitée suisse. Merci à Mélanie de nous avoir ramené de Suisse une nouvelle carte SIM (eh oui, pas besoin de voleurs pour que Céline égare notre natel…) et plein de bonnes choses (mmmh trop bon ces petits biscuits zurichois !).

Et sinon la ville de Santiago ? Ben pas trop mal finalement. Quand on enlève la pollution qui est omniprésente les jours froids et brumeux, c’est assez agréable avec de sympathiques rues piétonnes, une jolie place d’armes (le nom donné à toutes les places principales des villes et villages du Chili…) et un marché aux fruits et légumes immense (bien que très « rustique »).

Le seul regret en partant de Santiago ? Ce sera pour Yannick qui n’a pas testé les cafés « piernas », ces cafés pour les machos chiliens en costard-cravate qui se font servir par des poulettes en bikini… Il reviendra un jour, cette fois avec une bande de potes, c’est promis ! ;-)

Talca, ça restera pas dans les annales !

La devise de la ville de Talca : "Paris, Londres et Talca". On arrive donc plein d'espoirs, mais on va devoir déchanter assez rapidement. Pour commencer, on cherche un hôtel pendant des heures, avec nos gros sacs à dos dans une ville qui ne semble pas en être doté. On se rabat finalement sur un "residencial" (logement assez bon marché) super pourri avec une chambre glauque au possible, le papier peint à moitié arraché et la porte totalement ouverte en haut, bonjour l'intimité et la sécurité des bagages... Au bout du rouleau, on dépose nos sacs et on ressort illico pour faire un tour, n'ayant aucune envie de passer du temps dans cette chambre. A tout hasard, on demande le prix d'autres hôtels tout proches et au-delà de toute espérance, le gérant de l'hôtel Napoli (trois étoiles quand même) nous offre une chambre super chouette, avec salle de bains privée et petit-déjeuner pour le tiers du prix normal, mais surtout quasiment le même prix que le residencial pourri!!! On va donc rechercher de ce pas nos sacs pour s'installer chez notre sauveur Rodrigo!

Côté ville, on cherche toujours la ressemblance avec Paris ou Londres. On a bien trouvé une ruelle piétonne sympathique avec quelques édifices de style colonial, mais au-delà de ça... on cherche encore! Il n'y a pas grand chose à faire dans cette ville, on en profite quand même pour se faire un resto chilien typique avec moules en entrée et saumon ou boeuf grillé au choix en plat principal, un vrai régal!

La ville ne nous réussissant pas trop, on tente la réserve nationale Altos de Lircay. Neuf heures de marche qui nous emmènent à un mirador sur une vallée entourée de sommets enneigés, c'est pas trop mal! La balade est tout de même enrichissante en faune puisqu'on a voit un serpent, un pic-vert, une espèce de scarabée-sauterelle-scorpion énorme et le clou du spectacle est une araignée de type tarentule. Malheureusement trop peureuse, nous ne réussissons pas à la prendre en photo. Pour limiter les frais de cette escapade, on arrive à négocier le prix du bus au retour (le mec se met directement l'argent dans la poche) et à passer le parc en tant qu'étudiant. Eh oui, vous ne saviez pas qu'on était en échange à l'école Albert Einstein de Santiago? Nous non plus...

Bon, Talca on a vu et on sait plus trop bien pourquoi on s'est arrêté. Par contre, on décide de faire quelque chose de vraiment différent maintenant... Soyons fous, pour rejoindre Santiago, on emprunte un nouveau moyen de locomotion : le train! Mais en quoi le train chilien est différent du suisse?
- la contrôleuse ressemble plus à une hotesse de l'air très sexy qu'à un contrôleur suisse à moustache (c'est Yannick qui est content)
- le conducteur fait hurler sa sirène toutes les 2 minutes, même s'il n'y a pas de passage à niveau (pas évident pour nos oreilles peu habituées au bruit)
- l'accompagnement musical est de série avec un p'tit jeune qui met son natel à plein tuyau pendant les 2h45 que le trajet dure... en plus c'est du reggaeton, ce style de musique que tous les jeunes écoutent en Amérique latine et qu'on ne peut pas supporter!
Par contre, il faut bien avouer que le train est pile à l'heure et les wagons sont super classe! Voilà bien longtemps que l'on n'avait pas repris le train (bien plus cher que le bus d'ailleurs), et excepté la contrôleuse, pas sûr que nous retentions l'expérience.

Chillán, des pommes, des poires et des scoubidous bidous ha !

On avait lu que la ville de Chillán possédait le plus grand marché du Chili, on n'a pas pu s'empêcher de faire une halte pour vérifier! Et on n'est pas déçu, le marché est immense, et on y trouve de tout et les étales sont énormes : fruits, légumes, épices, fleurs et des stands entiers de croquettes pour chiens et chats (les "mascottes" comme ils les appellent ici au Chili). On en profite pour se racheter du miel deux fois moins cher qu'ailleurs, il faut dire qu'on en fait une consommation astronomique, on doit être en moyenne a 1kg toutes les 3 semaines...

Pour la petite note historique, sachez que Chillán est le lieu de naissance du célèbre libérateur Bernardo O'Higgins qui nous est très familier maintenant, puisque les villes et villages ont systématiquement une rue portant ce nom. Au début du XIXe siècle, O'Higgins est parti combattre aux côté du libérateur argentin José de San Martin (autre personnage familier en Argentine, puisque là-bas, ce sont les places principales qui portent toutes ce nom!) au Pérou pour s'affranchir de la tutelle espagnole. En effet, à l'époque le Chili était sous la domination du vice-royaume du Pérou dirigé par les espagnols et dont la capitale était Lima.

Chillán, c'est également l'expérience de la fouille des sacs. Eh oui, la petite dame bien sympathique de notre petit hôtel, l'hostal Curitiba pour ne pas le citer, ne s'est pas gêné pour fouiner dans nos gros sacs pendant qu'on visitait le marché. Heureusement, tout y était quand on s'en est rendu compte (bien sûr, on était déjà reparti...).

Pucón, y a pas de fumée sans feu !

Bon les lions de mer, on en a assez vu, maintenant direction la région des volcans et un petit village bien sympathique : Pucón. Vous saviez que le Chili possède des centaines de volcans dont 50 sont encore en activité? Nous allons en voir un de plus près, le volcan Villarica perché a 2847m d'altitude. La dernière éruption remonte a 1984 et aucune n'est annoncée pour les prochains jours...

Nous dégotons une magnifique cabaña avec Fanny et Eric où nous pourrons nous régaler avec de bons festins faits maison et une dégustation intensive de vins chiliens. Mais ne perdons pas de temps, nous organisons tout de suite une excursion au volcan Villarica pour le lendemain de notre arrivée. Nous écumons toutes les agences de Pucón et notre choix se porte sur la meilleur marché grâce aux talents de négociation de Yannick. Bon, le matériel est un peu pourri, mais cela sera amplement suffisant. On évitera toutefois l'agence la plus commerciale du lieu (Trancura pour ne pas citer de nom) et qui a quelques accidents à son actif (on nous aurait même parlé de morts en rafting...) tant elle préfère la quantité à la qualité.

Le lendemain donc, debout a 6h du mat' et départ pour 1400m d'ascension dans la poussière, la glace ou la roche volcanique rêche, au choix! Céline doit bien avouer qu'elle en bave bien et pour la première fois du voyage, elle n'appelle pas ça une "balade" mais bien une "ascension", ça veut tout dire! Mais l'effort est récompensé après 4h30 de montée par la vue d'un cratère gigantesque qui crache constamment une fumée a l'odeur de soufre suffocante au possible. Des craquements menaçants tels des coups de tonnerre nous parviennent, c'est impressionnant! A peine une heure à prendre des photos du volcan sous toutes ses coutures qu'il faut déjà rechausser les crampons pour entamer la descente. Les émanations de gaz ne nous permettent pas de rester plus longtemps et d'ailleurs on n'en peut plus! La partie sur le glacier est un jeu d'enfant. On emprunte un couloir plein de neige qui nous permet d'avancer a grandes enjambées. La dernière portion de descente dans du sable de roche volcanique est encore plus fun! On fait au moins trois pas en un, c'est génial!

Pour ne pas baisser le rythme, nous partons à la découverte du parc national Huerquehue assez similaire au paysage que nous avons apprécié à Bariloche. Normal, Pucón se situe juste un peu plus haut que Bariloche, mais de l'autre côte des Andes. Et plus précisément, si on passe la frontière, on se retrouve dans le parc national du volcan Lanin (qui est d'ailleurs visible depuis le sommet du volcan Villarica) où on avait passé quelques jours idylliques en camping au bord du lac Huechulafquen il y a quelques mois.

Pour se remettre de tous ces efforts et soulager nos muscles douloureux, rien de tel que des bains thermaux naturels dans un cadre magnifique au bord d'une rivière! Rustique mais tellement agréable ;-)

lundi 4 mai 2009

Valdivia, sa feria fluviale et ses lions de mer

Petit stop a Valdivia, une cité bien agréable dont l’intérêt principal réside dans son marché aux poissons et fruits de mer qui se déroule chaque jour sur les quais. Une colonie de lions de mer a bien compris la combine et réside ici à l’année en profitant des restes de poissons jetés à l’eau.



On en voit même un à moitié affalé sur les pieds d’un homme en train de découper du poisson et attendant que ce dernier lui donne les restes directement dans la gueule. Mais faut voir la taille du mastodonte ! C’est la première fois qu’on peut voir des lions de mer d’aussi près, ils sont impressionnants ! Yannick essaie de s’y mesurer, mais ils sont quand même assez imposants et il fait pas trop le poids !

L’ile de Chiloé ou les vaches sur la plage

Un petite visite sur l’île de Chiloé nous permet de retrouver un paysage verdoyant, qui nous fait un peu penser a nos pâturages suisses (et le bocage normand comme dirait Fanny !). Les villages ont encore tous des maisons traditionnellesdont les façades sont en tuiles de bois appelées tejuelas. Ce sont de petites pièces de bois assemblées sans l'aide d'aucun clou! Et des églises tout en bois parsèment toute l’ile, dont 15 sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. Une petite balade au parc national nous fait passer par une jolie forêt ou s’enchevêtrent un nombre incalculable d’espèces végétales. Le clou de la balade, c’est les vaches broutant sur les dunes dominant l’océan, alors ça, on avait jamais vu !

Nous logeons à Castro, la plus grande ville de l’ile, où on peut admirer des palafitos, des maisons en bois sur pilotis. On dégote un hostel tenu par Luis, qui parait très bien au premier abord mais les surprises s’enchaînent. La première nuit, on est réveillé à 6h du mat par Luis et ses potes qui rentrent de soirée en faisant un vacarme pas possible. Le petit-déj (chaudement promu par Luis) ne comporte pas de pain, ben ouais, Luis était trop dans les choux pour s’en rappeler ! Le deuxième jour, Luis nous propose une soi-disant fête traditionnelle avec asado à la clé. Mais en fouinant un peu, on se rend compte que c’est surtout un anniversaire qu’ils vont fêter (donc pas tellement traditionnel), que finalement c’est pas toute la journée mais seulement le soir, que c’est une fête de pochtrons et que le but est de rentrer a 6h du mat bourré. Et en plus il faut payer pour tout ca, alors que d’autres de l’hostel y vont gratos ! Donc on laisse passer notre tour et à la place, on fait un bon souper super sympa avec Eric et Fanny (eh oui, c’est toujours eux, on n’a pas réussi à s’en débarrasser depuis la fin de Navimag… hehe!) et Jean-Claude qu’on a recroisé sur l’ile. Par contre, petite note négative, ce soir-là, on n’a pas de feu (les maisons sont chauffées au poêle ici). Eh oui, Luis n’a pas laissé de consigne à Mauricio, la personne qui le remplace, pour chauffer la maison. Heureusement, Yannick nous dégote quelques troncs à faire brûler pour éviter la buée quand on parle et le vin rouge aide aussi un peu à se réchauffer… Le lendemain matin, bonne surprise, pas de déjeuner du tout ! Luis a dû encore rentrer fin rond de sa fête… Ca commence à être fort ! Autant dire qu’au final, on obtient un bon discount sur le prix à payer, avec un Luis la queue entre les jambes, et le matin de notre départ, tout est prêt cette fois ! ;-)

1500km de navigation a travers les fjords chiliens

Pour remonter de quelques 1500km vers le nord, on s’offre une petite croisière de 4 jours entre Puerto Natales et Puerto Montt, à travers les fjords chiliens. Pour Yannick, c’est son cadeau d’anniversaire que sa Maman lui a offert (merci Maman :-) ). Mais attention a ne pas confondre, ce n’est pas la « croisière s’amuse avec une piscine », mais la « croisière-cargo s’amuse avec du bétail » ! En effet, ce sont des bateaux cargo de la société Navimag pour le transport de marchandises et animaux qui en profitent pour embarquer quelques touristes désireux de remonter vers le nord par un autre moyen que la fameuse et légendaire carretera australe.

On profite d’une offre spéciale sur Internet pour des lits en dortoir de 22 personnes et au moment de faire le checking, on a l’heureuse surprise d’être surclassé en cabine à 4 avec hublot et vue sur la mer ! Il s’avère même qu’on est les seuls dans la cabine, le bateau n’étant qu’au tiers rempli, trop la classe !

Le temps n’est pas excellent, mais on admire quand même de beaux paysages. On navigue par des passages très étroits, se rétrécissant jusqu'à 80m de large, et des profondeurs parfois frôlant la coque du cargo, autant dire que le Capitaine reste à son affaire pour les manœuvres. On croise plusieurs fois des otaries, des lions de mers, des groupes de dauphins et on aperçoit multitude de chutes d’eau ruisselant sur les flancs des montagnes recouvertes de forêts verdoyantes.

Tous les jours, on va faire notre petit tour au poste de commandement où on peut discuter avec le capitaine et ses seconds, tenter d’imaginer à quoi peuvent servir tous ces appareils de mesure, apprécier la technique de navigation a travers ces passages étroits et chercher en vain un jet de baleine… Et lorsque le temps le permet, on va sur le pont tout en haut pour en recevoir plein la face et jouer au « je suis le maître du monde »

L’autre lieu incontournable est le « comedor » (le refectoire) ou tout se passe : les repas, les films, les jeux pour passer le temps et les théories à dormir debout avec les autres passagers. Nous faisons la connaissance de plusieurs phénomènes. Entre autre, l’explorateur Christian Clot et sa copine Mélusine qui sont en expédition en kayak dans les fjords chiliens pendant 2 mois et demi. Leur objectif, utiliser un moyen de locomotion proche de celui des indiens Kaweskar, aujourd’hui pratiquement disparus, afin de mieux comprendre leur mode de vie. Autant dire, de vrais barjots qui font du kayak dans une eau à quelques degrés et sous la pluie ! Tout ça pour voir des otaries sauter par-dessus leur kayak… Ils sont fous ! ;-) Et pour couronner le tout, devinez quoi… Ce Christian Clot, c’est un Neuchâtelois ! Vous imaginez bien comment Yannick a réagi en apprenant ça… Le premier compatriote rencontré pendant le voyage, et en plus un aventurier ! Il ne se sentait plus ! Et hop une p’tite photo pour immortaliser la rencontre ! Suite à moultes théorie très intéressantes sur le monde et un partage de vin rouge lors des repas, on décide d’assister à leur débarquement le deuxième jour en se levant à 5h du mat. Avec leurs quelques 300kg de matériel, leurs deux kayaks de pro, un débarquement en pleine mer et de nuit, autant dire que les marins du cargo les prenaient pour des extraterrestres, quelle expérience ! On leur souhaite bonne chance pour la réussite de leur expédition, tout de bon les jeunes ! Vous pouvez suivre leurs aventures sur leur blog : http://christianclot.wordpress.com

Autre rencontre du voyage, Jean-Claude, ancien militaire parachutiste à la retraite et parcourant le monde plusieurs mois par année. Que d’anecdotes et de fous rires grâce à son humour tranchant et son deuxième degré acéré, nous le retrouverons sur l’ile de Chiloé pour un repas convivial dans notre hostel. Et pour finir, le couple de français Fanny et Eric, qu’on a tout de suite repéré pour être des pots de colle, mais manque de bol, on passe pas mal de temps avec eux. Faut dire qu’ils racontent pas mal de conneries et ça, ça nous plait ! On s’adonne un soir au fameux bingo de Navimag, mais pas de chance, on ne gagne rien du tout. Bon, les prix c’est une casquette ou une plaque de choc chilien, donc on ne perd pas grand-chose…

Le moment fort du voyage, c’est le passage du Golfo de Penas au Golfo de Corcovado par le Pacifique. Des creux de 5-7m dans la mer, ça vous retourne littéralement l’estomac. On se décide à prendre une petite pilule contre le mal de mer 2h avant d’atteindre le Pacifique, on ne veut pas risquer d’être malade, car une fois en place, le mal de mer ne vous quitte plus, même avec des medics ! Du coup, on passe le cap sans fausse note, nickel ! Le valeureux Jean-Claude supporte plus ou moins bien la mer démontée, même sans pilule, par contre son souper se résume à un cinquième de banane, faut pas trop en demander quand même. Et les héros de l’histoire, ce sont Fanny et Eric qui se sentent assez forts pour surmonter le mal de mer sans medic. Ben au final, on ne les voit pas de la soirée, ils sont au lit dans leur cabine avec une tête toute verte ! Autant dire que le lendemain, ils font profil bas… Et nous on savoure notre bon sens, hehe ! Ce petit passage de 12h par le Pacifique a littéralement décimé les passagers. Tous ceux qui croyaient être plus fort que la machine à laver du Pacifique en ne prenant pas la petite pilule miracle, ne l’ont pas supporté. Les couleurs des visages de ces derniers vainqueurs n’apparaissent même pas dans la palette de couleur standard, ha ha ha !

Finalement, apres 3 jours et 4 nuits, tout le monde se retrouve sur la terre ferme en pleine forme et rempli de bon souvenirs.


A l’assaut des montagnes et glaciers d’El Chalten

Accompagnes des deux fans de l’OM, Caro et Julien, nous partons pour El Chalten, la capitale nationale argentine du trekking qui se trouve au nord du parc national des glaciers. C’est un petit village entoure de montagnes sillonnées de sentiers de randonnée et offrant de superbes panoramas sur des glaciers, des pics enneiges, des forets luxuriantes, un vrai paradis pour les randonneurs !

Yannick et Julien nous dégotent une cabane super chouette pour nous quatre et c’est parti pour 4 jours de trekking dans les montagnes ! Comme nous sommes en automne, les forets sont colorées de rouge, jaune et orange, et avec le contraste des glaciers d’un bleu turquoise et les sommets enneiges, c’est vraiment magnifique. Pour ceux qui ne savent pas encore a quelle période visiter la Patagonie, ne réfléchissez plus c’est la plus belle saison ! On se fait de belles « balades » (comme dirait Céline qui sous-estime toujours les efforts) de 8-10h dans des décors somptueux. On découvre des lacs de montagne, des plages de sable et un relief très différent de celui des Alpes. Les montagnes de cette région des Andes ont un relief très découpé, des sommets en forme de tours et une roche grise et beige, c’est de toute beauté ! On a la chance d’admirer le sommet le plus célèbre de la région, le Fitz Roy, complètement dégagé, ce qui est rare ! D’ailleurs le nom de ce sommet en langue indigène Tehuelche est El Chalten (d’où le nom du village) qui veut dire « la montagne qui fume », car il est souvent cache par les nuages. C’est Perito Moreno qui rebaptisa cette montagne du nom de Fitz Roy, le capitaine de la flotte qui avait conduit Darwin dans la région en 1834-35.

Le soir de notre arrivée, nous sommes convies par le gérant des cabanes a une petite projection privée a la bibliothèque municipale (qui s’avère plutôt être chez des gens) d’un film d’animation français, « Persepolis », qui raconte l’histoire d’une petite fille iranienne à l’époque de la prise de pouvoir par les extrémistes. Un film sur un sujet grave mais traité avec légèreté et un humour piquant irrésistible, c’est vraiment super sympa, on adore le film !

Caro et Julien nous quittent au bout de deux jours pour poursuivre leur route au nord et boucler leur voyage d’une année autour du monde. Ces quelques jours ensemble nous auront permis de bien rigoler, de nous faire de bons festins et de découvrir des beautés de la nature ensemble (enfin, on aurait pu avoir plus de chance au glacier Perito Moreno…). On leur souhaite bonne route et on espère les revoir en Europe ! Nous quittons aussi El Chalten avec un petit pincement, la région est si belle et il y a tant de randonnées possibles, avec des trekkings sur les glaciers, des tours de plusieurs jours dans une nature quasi vierge, on se promet de revenir un jour !

D’El Chalten, nous reprenons un bus pour El Calafate, puis un deuxième bus pour Puerto Natales, au Chili. Nous passons donc une nouvelle fois cette fameuse douane AR-CL si fastidieuse, car le Chili n’accepte aucun produit d’origine animale ou végétale. Les trois autres fois que nous avons passé cette frontière, nous avons à chaque fois réussi a y introduire 2-3 produits interdits, comme du miel ou de l’ail, mais là on a moins de chance ! On se fait d’abord confisquer nos fameux bâtons en bambou qui nous étaient bien utiles pour la marche, pas moyen de discuter ! Il aurait fallu qu’on ait un certificat spécial pour les conserver, mais autant dire que dans la forêt patagonienne, on ne nous a jamais délivré de certificat… Et on se fait aussi choper notre pot de miel d’1kg d’El Chalten qu’on avait plus ou moins planqué dans le bus. Ces douaniers zélés sont allés fouiller le bus de fond en comble et ils l’ont trouvé. Heureusement, ils n’ont pas cherché à savoir à qui il appartenait et on a évité l’amende… Donc on ne va rien dire de plus ! On fait aussi l’expérience de la conduite chilienne. Notre premier chauffeur chilien roule comme un cingle sur des routes de terre et donne le ton pour le reste du voyage au Chili…

El Calafate : il parait que c’est beau le glacier Perito Moreno…

Pour visiter le parc national des glaciers, nous retournons une nouvelle fois en Argentine, première étape El Calafate et le fameux glacier « Perito Moreno » qui veut littéralement dire « Expert Moreno ». Pour la petite histoire, l’argentin Francisco Moreno (1852-1919) fut l’un des naturalistes, géographes et explorateurs les plus importants de son époque. Ses expéditions et travaux scientifiques ont permis de tracer la frontière Argentine-Chili, de dessiner des cartes hydrographiques de la Patagonie et de former une collection impressionnante d’objets indigènes, fossiles et matériaux géologiques.

En débarquant du bus à El Calafate, Yannick aborde un couple de marseillais, Caro et Julien pour leur proposer une version un peu différente pour découvrir le glacier. En effet, selon les conseils de plusieurs backpackers rencontres pendant le voyage, nous décidons de louer une voiture pour partir à 6h du matin afin de pouvoir passer l’entrée du parc avant l’ouverture officielle. Et ainsi on économise la taxe d’entrée qui est juste une arnaque monumentale au vu de l’infrastructure proposée et le trajet en mini-van qui est aussi hors de prix. Yeah baby !

Malgré tous nos efforts, on n’a vraiment pas de bol car la pluie se met à tomber drue et on ne distingue que le début du glacier, alors que depuis notre point de vue, 14kms sur les 27 qu’il constitue devraient être visibles par beau temps… On attend quasiment toute la journée dans le resto du parc que le temps s’améliore, en vain ! En plus ce resto est une vraie arnaque et les prix sont vraiment indécents. Pour pouvoir conserver notre table et ne pas se faire foutre dehors, on va choper des sachets de the qu’on trempe dans de l’eau récoltée aux toilettes et réchauffée au micro-onde à disposition dans le resto. Eh oui, toujours notre fameux système D ! On tente finalement une sortie pour voir ce glacier Perito Moreno de plus près et en moins de 10 minutes on est trempe jusqu’aux os et on n’ose même pas sortir notre gros appareil reflex. Malgré le peu de visibilité, on admire ce glacier d’un bleu « glacial », se jetant dans le lac Argentino bleu turquoise, c’est magnifique, on n’imagine même pas par beau temps. De gros blocs se détachent de la paroi pour s’effondrer dans l’eau et le bruit est si énorme qu’on dirait un coup de tonnerre. Malheureusement, on ne fait que l’entendre, car à ce moment on est en train de marche sur une des parcelles avec des arbres qui nous entourent et qui nous coupent la vue… Décidément ! On se rassure en se disant qu’on n’a pas paye un prix aussi élevé que la plupart des touristes qu’on voit débarquer assistant au même spectacle que nous. Ils doivent avoir la rage !

Voici donc ce qu’on aurait du voir : . . . . . . . . . . . . . Et voici ce qu’on a réellement pu admirer :















On se promet de retenter une visite à notre retour d’El Chalten, notre prochaine étape. Mais le moment venu, nous ne trouverons personne pour partager la voiture et nous resterons donc avec nos images pluvieuses dans la tête. Ce sera l’occasion d’y revenir un jour futur ! Donc, si vous rencontrez de belles photos ensoleillées dans notre album, ce ne seront pas les nôtres ! C’est juste pour que vous puissiez admirer cette merveille de la nature sous son meilleur jour.

Pour les plus curieux, quelques données sur ce glacier Perito Moreno qui est le seul glacier au monde à ne pas avoir change de taille depuis 1917, date des premières mesures.
Longueur : 27km
Surface : 257km2
Largeur de la ligne avant qui se jette dans le lac : ~ 4km
Hauteur au-dessus du lac : 50-70m
Température du lac : 4-6º
Altitude : au niveau du lac 185m, en moyenne 1150m et l’altitude max est le Cerro Pietrobelli a 2950m (qu’on ne verra pas, puisque, faut-il le rappeler, la visibilite est nulle…)
Vitesse d’avancée : 1.7m/j au milieu du glacier et 0.45m/j sur les cotes

dimanche 3 mai 2009

Shopping de folie a Punta Arenas

Notre première étape au Chili se résume à une petite session shopping qui se solde par l’achat d’un mini laptop de voyage. Eh oui, on s’est fait une folie, mais il faut dire que pour vous permettre de voyager avec nous, vous n’imaginez pas les heures qu’on a passe dans les cybers et hostels sur des ordinateurs pourris. Il y avait a chaque fois quelque chose, soit c’est l’ordi qui ne lit pas notre disque dur, ou la connexion est super lente, ou l’écran est tellement nul qu’on n’arrive pas a visualiser correctement nos photos, ou encore c’est le clavier qui est casse et les touches ne fonctionnent pas… il faut bien se trouver des excuses ! Tout ça gratuitement pour vous chers amis lecteur. Bon, notre no de compte est le … J. Bref, après s’être énervés tant de fois, on s’est dit qu’on pouvait s’offrir cette petite merveille de la technologie et on peut vous dire que notre nouveau bébé se porte à merveille et nous donne beaucoup de joie ! On vous met une photo de notre nouvelle progéniture :

Il faut dire que Punta Arenas possède une grande zone franche avec des prix vraiment intéressants par rapport à l’Argentine et l’Amérique latine en général ou l’électronique est deux à trois fois plus chère qu’en Suisse. Nous avons donc opte pour le tout dernier laptop de MSI, le « Wind Notebook » avec écran 10 pouces, un processeur super rapide, plein de mémoire et surtout une batterie 6 cellules pour une autonomie prolongée et le tout pour 1kg de plus dans les bagages !