Bienvenue !

Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

mardi 3 août 2010

Retour en Suisse : ça pèle un max !

Et voilà, nous sommes bien rentrés en Suisse, la tête remplie de souvenirs et de belles images. Nous nous sommes dit qu'avec le printemps, ce serait plus facile de rentrer. Mais le retour à la réalité est rude, il fait froid, il pleut, on se croirait en automne ! C'est quoi ce pays ?!

Heureusement, des amis et de la famille sont là pour nous accueillir à l'aéroport de Genève, et avec un petit triangle de toblerone, une bonne mousse et un morceau de fromage, l'arrivée est plus douce ! Merci à tous ! ;-) Notre première semaine se résume à revoir la famille, faire profiter nos papilles gustatives des spécialités suisses (d'ailleurs notre estomac ne supporte pas la forte dose de raclette ingurgitée...), ressortir les grosses vestes d'hiver (décidément, ça caille vraiment ici) et à nouveau sentir l'odeur de notre mère patrie, mmh, ça sent bon le gazon, les champs, la montagne ! Nous devons aussi nous réhabituer au calme suisse, les voitures ne font pas de bruit, les gens ne crient pas, à 22h tout le monde dort. Par contre, nous ne sommes plus habitués aux parfums, et toute forme de désodorisant, déodorant en spray nous gêne énormément... Pas que vous croyiez qu'on ne s'est pas mis de déo pendant le voyage, mais disons qu'il ne sentait pas l'eau de cologne à 10m !

Le luxe de nos vies ici nous frappe, les appartements et maisons sont remplis d'objets, de meubles, d'électroménager (ça fonctionne comment déjà un lave-vaisselle?), de jouets pour enfants, de tout un tas de choses dont on n'avait même plus idée de leur utilité pendant ces 20 mois de voyage. Tout est bien isolé, on n'entend rien de l'extérieur, aucun filet d'air ne passe par les fenêtres fermées, on crève littéralement de chaud dans les apparts, tous avec chauffage centralisé (inconnu en Amérique latine...). Et nous qui n'avions que notre sac à dos comme maison ambulante, ça fait tout bizarre de ressortir nos habits des cartons, on ne sait plus où donner de la tête !

Voilà un peu le choc culturel auquel nous faisons face, le retour à la réalité est difficile. Mais finalement qu'est-ce que la vraie réalité ? Nos vies en Suisse avec un job et une routine, ou le voyage avec ses découvertes permanentes, la rencontre de gens formidables, la surprise à chaque pas... Quelle est la réalité que nous désirons adopter?

Même des mois après notre retour, nous devons encore nous ajuster, pas facile de se remettre à la vie suisse. Nous avons tellement eu l'habitude de nous lever chaque matin en nous disant "que va-t-on découvrir aujourd'hui?". Et maintenant, nous sommes confrontés à un certain vide et il est difficile de trouver un nouveau rythme et de nouvelles motivations. D'ailleurs, la recherche de job traîne un peu. Nous profitons de revoir la famille et les amis, de faire des randonnées en montagne, escalader de superbes sites, bref, profiter de ce que la Suisse nous offre en été. Les choses sérieuses commenceront à la rentrée en automne...

Le projet Yeah Baby Latina se referme là ...mais on espère que d'autres s'ouvriront ! Nous aimerions vous remercier fidèles lecteurs pour votre assiduité à lire notre blog ! Nous avons eu énormément de plaisir à le rédiger et nous espérons que nous aurons pu vous emmener avec nous pour quelques minutes. Merci de tous vos commentaires, ils nous ont réchauffé le cœur durant ces longs mois à l'étranger. Merci aussi à ceux qui nous ont soutenu tout au long du voyage, que ce soit par leurs messages, leurs aides diverses en services ou en nature, ou par leur soutien sans faille !

Le dernier chapitre de cette aventure n'est pas facile à clôturer, comment dire au revoir à notre vie de "mochilero" (backpacker, routard) que nous avons suivie pendant près de 600 jours ? Nous garderons en mémoire toutes ces magnifiques personnes que nous avons rencontrées tout au long du voyage, c'est grâce à elles que nous avons autant aimé voyager. Les sourires nous accompagneront tous les jours et en arrière-plan les superbes paysages que nous avons visités. Merci à tous ces personnages haut en couleur!

Une fois que le virus du voyage vous a gagné, difficile de lui tourner le dos. Mais n'oublions pas que l'aventure commence au pas de sa porte... Alors à très bientôt pour de nouvelles aventures !


Les coulisses

Photographes : Céline & Yannick
Travail des photos : Yannick
Rédaction des textes : Céline
Rédaction des légendes : Céline & Yannick
Créateur du blog et des applications : Yannick
Suivi administratif suisse : les mamans
Vêtements et équipements : Séb
Disque dur externe (130Go de photos!) : Katia & Gio


État des pertes
  • une lampe frontale Petzl flambant neuve (oubliée dans une auberge brésilienne, au bout de 10 jours de voyage...)
  • un petit réveil digital (volé...)
  • des piles (volées aussi...)
  • deux paires de chaussettes de Yannick (la première paire a vraisemblablement été volée par un oiseau dans un camping de Patagonie - pour en savoir plus, cliquez ici - et la deuxième a été oubliée par Céline sur le rebord d'une fenêtre dans le nord de l'Argentine...)
  • un natel Nokia et son chargeur (le premier perdu dans un bus en Patagonie, le deuxième volé!)
  • une paire de lunettes de vue (volée dans un hamac sur un fleuve en Amazonie)
  • une tente avec deux matelas mousse (oubliés dans un taxi au Panama, le chauffeur n'est jamais venu nous les rendre, même s'il l'avait promis, paaas biiien!)

=> Album photos Le Retour !



!!! Yeah Baby Latina !!!

Varadero : dernière étape de Yeah Baby Latina

Notre destination finale à Cuba se nomme « Varadero », la station balnéaire la plus touristique du pays. Une péninsule de 20km de long, entièrement vouée au tourisme avec des hôtels, des magasins, des restos et une immense plage aux eaux turquoise qui borde toute la péninsule. Nous avions dit « jamais on ne mettra les pieds à Varadero » et bien nous allons y passer notre dernière semaine avant de prendre l’avion qui nous ramènera en Suisse !

L’hôtel le moins cher de Varadero est en bord de mer. Avec le petit-déj inclus, c'est 46 CUC (55CHF). Le côté positif de cette solution, ce sont les deux chambres d’un petit appart que nous partageons avec nos amis Amélie et Gaëtan, la jolie vue sur la mer depuis notre balcon et le buffet pas trop mal le matin. Le côté négatif, c’est la qualité de l’hôtel, il est un peu pourri et surtout le prix, c’est la ruine ! Mais à Varadero, il n’y a que des hôtels chers du style tout-inclus et aucune casa particular « légale » n’existe, ce qui contraint les touristes à se rendre dans les hôtels.

Pour notre dernière soirée avec nos amis les poulets, nous partageons quelques rhums à l’hôtel avant d’aller manger au resto « La Fondue ». Si si, c’est pas une blague » ! On peut manger la fondue au fromage ou à la viande, mais comme on rentre dans quelques jours, on préfère prendre un plat local, ce sera langouste pour Céline et milanesa pour les autres ! Après le repas, nous allons boire quelques mojitos dans un bar à ciel ouvert où nous dansons sur les rythmes salsa d’un groupe de musique.

Le lendemain, Amélie et Gaëtan sont prêts à reprendre la route pour la Havane où ils rendront la voiture et passeront encore un jour avant de s’envoler pour la Suisse. Avant de partir, ils nous emmènent visiter un appart où Amélie a cru voir un couple d’étrangers sortir le jour précédent, peut-être qu’il y a des casas particulares illégales à Varadero ! Nous trouvons effectivement une vieille dame qui accueille des étrangers sans avoir la licence, elle nous demande 20 CUC (24CHF) par jour et ne veut pas descendre plus. Or pour nous c’est encore un peu cher, nous décidons de prendre encore un jour de réflexion pour essayer de trouver mieux.

Nous disons au revoir à nos amis, nous les reverrons dans une semaine en Suisse ! De notre côté, nous arpentons les rues de Varadero à la recherche d’une maison d’hôte illégale. Pas si facile, nous allons sonner chez les gens, mais soit ce sont des casas particulares réservées aux cubains, soit c’est trop cher. En fin de journée, un peu au bout du rouleau, nous tombons sur une super maison avec une chambre magnifique et une grande terrasse calme. Nous arrivons à négocier un bon prix avec la vieille dame de la maison, qui est adorable avec nous.

Et c’est ainsi que nous passons une semaine à Varadero au rythme des petites baignades dans l’eau turquoise, des parties de cartes, des bouquins, bref, tranquille tranquille. Nous réglons les derniers petits détails de notre séjour à Varadero, comme l’achat de nouveaux cigares Cohiba Esplendidos. Pas si facile à trouver des cigares illégaux dans ce lieu touristique. Un gars nous aborde dans la rue et nous donne rendez-vous le lendemain pour voir les cigares, mais notre cerveau a du rétrécir pendant le voyage, nous oublions le rendez-vous… On nous conseille de voir directement avec le sauveteur de la plage et malgré notre scepticisme, le gars vend effectivement des cigares pour se faire de l’argent ! Nous repartons avec deux boîtes supplémentaires pour un prix modique…

Nous recevons des nouvelles de nos amis Amélie et Gaëtan, ils sont bien arrivés en Suisse, avec leurs cigares et leurs bouteilles de rhum intacts. Parfait, c’est ce que nous attendions, nous achetons plein de bouteilles de rhum à mettre dans nos sacs, haha, ça va être bon une fois de retour au pays !

Nous envoyons aussi un énorme paquet de vêtements, savons, chaussures à notre ami Jorge de Pinar del Río qui en fera sûrement un bon usage. Il faut dire qu’en dehors de la nourriture et des produits de première nécessité que les cubains peuvent acheter à des prix modiques grâce à leur « livreta » (le carnet de rationnement), tout coûte cher. Pour acheter un savon, il faut payer en CUC, les pesos convertibles, alors que les cubains sont payés en CUP, les pesos cubains (qui valent 25 fois moins). Un système pas évident à cautionner pour notre part…

Un soir, nous retentons l’expérience du buffet d’hôtel all inclusive, mais cette fois dans un trois étoiles et sans frauder. Nous payons notre repas, mais nous sommes super déçus par le buffet. Nous arrivons peut-être un peu tard et le choix n’est pas extraordinaire. Ah il est loin le ragoût de l’Iberostar de Cayo Coco ! Enfin, c’est pas grave, nous profitons des rhums gratuits et du spectacle de danse. Nous faisons la connaissance d’une famille de cubains adorables de La Habana avec qui nous passons une super soirée.

Durant ce voyage, nous avons pris l'habitude de manger beaucoup de fruits, nous tentons donc de trouver un marché aux fruits et légumes local. Mais impossible à Varadero même, il faut se rendre dans le village d'à côté, ce qui n'est pas une mince affaire avec les transports locaux. Le premier jour, nous avons un bol pas croyable, on arrive à prendre le bus public ! Il n'en sera pas de même la deuxième fois que nous tentons l'expérience, nous attendons des heures un bus qui ne viendra jamais. Les taxis sont beaucoup trop chers pour nous, finalement nous laissons tomber. Idem pour une petite virée que nous aimerions faire dans la région pour visiter une fabrique de rhum. Nous essayons de trouver l'arrêt de bus, mais les gens nous indiquent systématiquement le bus touristique, beaucoup trop cher pour nous. Quand enfin nous trouvons l'arrêt du bus local, une file d'une trentaine de personnes attend déjà depuis des heures. Quand le bus arrive, il décide de ne pas s'arrêter en nous voyant !!! Eh oui, c'est ça, les touristes à Cuba doivent emprunter les bus POUR les touristes et pas piquer la place des locaux… Bon ben c'est pas grave, on ira se baigner au lieu de visiter la région…

Le 1er mai, c’est la fête du travail et ici à Cuba, c’est sacré. Tout le monde est dans la rue pour le grand défilé. Tous les corps de métier de l’économie de Varadero sont présents avec des banderoles, des drapeaux, des petits panneaux et pancartes, tous avec un slogan à l’effigie du travail, de Fidel Castro et de la Révolution. Les discours glorifient la Révolution et le régime actuel. Nous restons songeurs devant tant de ferveur, la liberté de parole ne doit pas exister à Cuba… Il est vrai que Varadero est un haut lieu du tourisme, c’est donc une bonne vitrine sur l’étranger pour faire passer le message : « les cubains sont heureux, la Révolution est la clé du bonheur ! » Nous faisons quelques jolies photos de cet événement, rendez-vous dans la galerie Picasa !



Le dernier jour de notre voyage, nous décidons qu’il faut profiter encore à fond de tout ce que nous offre Varadero, direction donc l’aéroport pour que Yannick réalise sont premier saut en parachute ! Ca y est, il s’envole dans un hélicoptère rescapé de la deuxième guerre mondiale et il survole la péninsule. Des nuages voilent le ciel et il est impossible de distinguer le sol, c’est à ce moment que la responsable du groupe dit à son collègue : « bon, je pense qu’on survole l’aéroport, mais je crois qu’on peut pas encore sauter, je vois un avion juste en-dessous de nous… ». Le cerveau de Yannick ne met pas plus d’une seconde à tirer la sonnette d’alarme : « euh, mais ils ont pas de radar ou quelque chose comme ça ?! On va sauter à vue ?! Et avec tous ces nuages, on n’y voit rien, purée, c’est des dingues ! ». Pas le temps de réfléchir, Yannick est déjà dans les airs, les sensations sont tellement fortes, difficile à expliquer ! Céline est au sol et tente de prendre des photos, mais pas facile de savoir où est Yannick, il y a plusieurs groupes qui sautent en même temps! Ca y est, ils atterrissent, Yannick a un sourire figé sur la figure qui ne le quittera plus de la journée!



Bon ben voilà, on a profité jusqu'à la dernière minute, nous rentrons à notre casa particular pour prendre nos sacs à dos, direction l'aéroport. Nous disons au revoir à notre hébergeuse qui se met à pleurer, nous allons lui manquer nous dit-elle! On en a la gorge toute serrée et les yeux remplis de larmes, quelle adorable dame ! Ce sont ces petits moments qui resteront à jamais gravés dans notre mémoire et qui nous font aimer ces gens que nous rencontrons sur notre route…

Ca y est, nous sommes à l'aéroport de Varadero, nous rentrons en Suisse ! On a de la peine à se l'imaginer. Après vingt mois de voyage, et plus précisément 595 jours d'aventure, nous allons retrouver notre petit pays, notre famille, nos amis qui nous ont tellement manqués. Dans l'avion, nous avons le temps de repenser à quelques moments forts de notre voyage, les personnes qui nous ont marqué, les larmes de bonheur et de tristesse parfois, que d'expériences vécues, que de personnes rencontrées ! Comment allons-nous gérer ce retour à la vie paisible et routinière de Suisse, sans cette découverte permanente ? Nous avons la petite boule au ventre…

Adios America Latina, Bienvenidos a Suiza !!!

=> Album Photos Varadero

jeudi 1 juillet 2010

Cayo Coco, nous avons testé pour vous : les plages de rêve et les hôtels all-inclusive

Cayo Coco est une des îles de Cuba les plus développées pour le tourisme, de nombreux grands hôtels à la formule « tout compris » ont été construits. Cayo Coco est recouverte de mangrove et bordée au nord par de superbes plages de sable blanc et surtout, une eau turquoise comme on n’en a jamais vu de tout notre voyage. Sur au moins 100m depuis la plage, on ne distingue que de l’eau transparente, c’est juste magnifique !

Sur cette île pour touristes aisés, nous trouvons un « rancho » qui propose des petites cabanes pas si mal pour 25 CUC (30CHF), c’est cher pour notre budget, mais c’est le plus économique de l’île. Comme on a la voiture, on peut facilement se déplacer du rancho à la plage, sur des routes toutes droites assez ennuyantes. Pour accéder à l’île, nous empruntons une digue immense que les cubains on construit sans penser aux conséquences écologiques dans leur fièvre de développement touristique. Le résultat est un changement radical dans la flore et la faune du lieu, les courants marins ne peuvent plus se faire correctement et les marécages ont pris du terrain. La digue est actuellement en réaménagement pour pratiquer des sortes de tunnels qui permettront un certain flux d’eau entre les deux côtés de la digue, mais cela ne rétablira pas la situation initiale.

Nous avons de la chance avec le temps, le soleil est au rendez-vous et on profite à fond de la plage. On ne se lasse pas d’admirer cette eau cristalline, de plonger nos mains dans ce sable si blanc et si fin, en plus il n’y a pas d’hôtel sur la plus belle plage de l’île, la Playa Pilar, on est donc tranquille sous une « palapa » (un petit abri de feuilles de palmier). Pour les poulets Amélie et Gaëtan, c’est un joli cadeau qu’ils s’offrent pour leurs derniers jours à Cuba, ils profitent à fond de la plage. Et puis nous aussi finalement, cela fait du bien de rester tranquille en sachant que dans peu de temps nous reviendrons à la vie bien remplie de Suisse.

Le problème sur Cayo Coco et spécialement le rancho où nous logeons, ce sont premièrement les « jejenes », ces petites mouches sanguinaires. Céline est comme d’habitude la pire victime de leurs piqûres et ses jambes sont constellées de petits points rouges qui démangent à s’arracher la peau. Les autres s’en sortent un peu mieux, mais ça démange vraiment énormément. Le deuxième problème au rancho, c’est la nourriture. C’est pas très cher, mais vraiment c’est dégueulasse. Nous tentons deux fois l’expérience le soir, c’en est trop. Ainsi donc le troisième soir, nous tentons quelque chose que nous n’avions jamais tenté jusqu’à maintenant durant le voyage : le all-inclusive en incognito.

En rentrant de la plage, nous allons faire un petit tour sur Internet dans un de ces grands hôtels tout inclus, l’Iberostar, cinq étoiles au tableau. Nous décidons ensuite de profiter de faire un petit saut dans la piscine, on voit bien que personne ne contrôle les bracelets que chaque client est sensé porter afin de profiter de tous les avantages de la formule all-inclusive : piscine, bar, resto, etc. Puis Yannick va aux renseignements au bar, il revient avec deux rhums et l’info tant désirée : il paraît que personne ne contrôle les bracelets pour le buffet… Tiens tiens, on en discute et on tombe d’accord, nous allons tenter de manger aux frais de l’hôtel, l’air de rien ! Au pire, on se fait refouler, tant pis pour la honte, on connaît personne !

L'imposture à l'Iberostar de Cayo Coco...


Mais avant ça, nous nous dirigeons les quatre au bar et nous commandons nos boissons. C’est parti pour deux rhums, une tequila sunrise et… un PASTIS !!! Si si, après 19 mois de voyage, Céline peut enfin déguster cet élixir qui lui a tant manqué en Amérique latine. Il n’y a plus qu’à trinquer ! Après quelques verres et les premiers étourdissements, nous décidons de nous lancer. Les filles passent en premier et entrent dans le restaurant sans se faire remarquer, même mieux, on leur ouvre la porte avec un grand sourire et un « bienvenidos » ! Elles découvrent un immense buffet avec tout ce dont on peut rêver : saumon fumé, rosbif, pizza italienne, pâtes fraîches, fromages (non, y a pas de gruyère, faut pas déconner quand même), pain européen, ragoût de bœuf, poulet rôti, légumes à la vapeur, magnifiques salades fraîches, des fruits et un buffet de dessert à tomber à la renverse avec de la glace décorée de pépites de chocolat. Les filles se ruent sur le buffet et ressortent avec une assiette énorme. Les garçons arrivent quelques minutes plus tard et découvrent Amélie et Céline en train de déguster leur assiette, le sourire en coin et les yeux qui pétillent. A leur tour de se précipiter sur le buffet ! Tout est délicieux, d’une qualité exceptionnelle, on retrouve les goûts et le style de cuisine de chez nous. Et on se demande comment des aliments pareils ont pu arriver à Cuba. Jamais nous n’avons vu de saumon fumé, jamais nous n’avons pu acheter de melon rose, mais d’où viennent ces produits ?! Il doit y avoir des réseaux de distribution parallèles uniquement pour les « resorts » de ce style (ces gros hôtels tout-inclus), tout doit être importé d’on ne sait d’où, mais on n’a jamais vu de camions transportant tout ça, c’est bizarre…

Le côté moins sympa, c’est de réaliser que tous les employés cubains de l’hôtel, de la réceptionniste au chef de cuisine, sont payés dans les 20CHF par mois et ils voient tous ces touristes manger des produits inaccessibles aux cubains, c’est écœurant après tout ce qu’on a vu dans ce pays. Mais voilà, il y a ce genre de resorts sur tout l’île et la majorité des touristes viennent à Cuba pour passer quelques semaines enfermés dans leur hôtel all-inclusive. Ils organisent parfois un tour organisé à la Havane par exemple, voire ils louent une voiture pour quelques jours et vont habiter dans une casa particular pour « vivre l’expérience cubaine »… En plus ils reçoivent un bon service, car ils ne négocient pas les prix, mangent tout ce que propose la casa particular, donc ils se disent « mais qu’est-ce que les gens sont aimables ici »… et ensuite ils retournent dans leur prison dorée à boire des rhums au bord de la piscine et se faire éclater la panse au buffet. C’est bizarre pour nous qui n’avons pas l’habitude de voyager ainsi…

Enfin, passé ces réflexions philosophiques, nous avons tellement été privés de bonne nourriture à Cuba depuis quelques semaines et sinon de cuisine européenne durant tous ces mois de voyage, que nous mangeons jusqu’à avoir mal au ventre. Et pour digérer, nous retournons au bar pour continuer sur notre lancée. Le barman est maintenant notre pote et on rigole avec lui, on se croirait client de l’hôtel ! Puis l’heure de la rentrée sonne, nous regagnons notre « rancho » aux moustiques avec la voiture, c’est un peu comme Cendrillon qui rentre après minuit… Mais quelle soirée exceptionnelle nous avons passée, c’était magnifique !!!

Le lendemain, nous retentons l’expérience du buffet de l’hôtel, nous sommes connus maintenant et on va direct au bar, rencontrer notre ami le barman et boire une petite piña colada. Et comme le premier soir, nous passons sans encombre la porte du buffet et à nouveau, c’est l’orgie. Aaaah trop bon ! Et tout ça sans payer, oh la la, c’est encore meilleur quand on resquille ! Le dernier soir, on sait pas trop pourquoi, mais la confiance en soi fond comme neige au soleil après qu’Amélie et Gaëtan aient eu l’impression qu’on s’était fait repérer par une réceptionniste. On commence par regarder tous les employés et on a le sentiment que ce soir, ce ne sera pas possible. On ne tente pas l’expérience, on n’a pas envie de se payer la honte pour un de nos derniers jours ensemble. Nous tentons donc un autre hôtel avec "seulement" quatre étoiles, mais cette fois tout le monde reluque bien le bracelet, on demande donc à la réception s’il est possible de payer le buffet et étonnement, c’est pas trop cher. On se fait donc un autre buffet, cette fois sans resquiller et c’est marrant, mais psychologiquement, la nourriture n’est pas aussi bonne sans ce goût de l’interdit ! ;-)

Notre dernière journée à Cayo Coco sonne comme le bilan de notre voyage. Notre vol de retour est déjà programmé pour dans 4 semaines et nos amis les poulets s’en vont dans deux jours. Mais tout compte fait, Cuba n’est pas tout à fait la destination que nous imaginions. Nous allons bientôt rendre la voiture lorsque les poulets s’en iront et les quelques expériences en transport public pour le moins éprouvantes ne nous motivent pas tellement à voyager plus dans le pays. Et somme toute, ce système un peu spécial d’économie à deux vitesses induit un comportement un peu spécial de la part des cubains qui ne correspond pas tout à fait à notre style de voyage. Nous avons certes rencontré des gens adorables dont nous nous souviendrons longtemps, mais beaucoup d’expériences nous ont déçues. Notamment les casas particulares. Comme nous n’avons pas le budget de la majeure partie des touristes à Cuba, nous nous retrouvons confrontés à des réactions pour le moins désagréables et on voit bien qu’on dérange en quelque sorte. Il y a finalement beaucoup de gens orientés « argent » et ça, ça nous plaît pas tellement.

On a donc de la peine à imaginer continuer à voyager dans ces conditions. Nous décidons de déplacer notre vol et de rentrer dans une semaine.

Voilà, nous repartons de Cayo Coco, repus et satisfaits de nous !

=> Album Photos Cayo Coco

dimanche 20 juin 2010

Trinidad, ses magnifiques bâtiments, sa musique et ses langoustes!

Quelques heures de route nous séparent de Trinidad. Nous faisons une petite halte dans la ville de Cienfuegos, le temps de faire le plein et manger une pizza dans le fast-food « El Rápido », présent dans chaque ville de Cuba. Il faut quand même qu’on vous parle des pizzas cubaines… Rien à voir avec les pizzas italiennes, ici, c’est plutôt grosse pâte épaisse, un colorant rouge pour la sauce tomate, un peu de fromage (rien à voir avec la mozzarella) et si on a de la chance, du jambon ou de la saucisse (style wienerli) et hop au micro-ondes, mmh miam ! C’est ça la pizza cubaine, mais ça a l’avantage d’être économique…

Un petit vieux se propose de surveiller notre voiture et il reste pendant 20 minutes, les yeux fixés sur la voiture, il est trop chou ! Lui et sa bande de copains essaient de se faire des petits sous comme ça, mais au vu de sa démarche, ça doit pas servir qu’à manger… Hihi ! Avant d’arriver à Trinidad, nous dégotons de magnifiques mangues sur la route. Des gens qui paraissent bien plus pauvres que ceux qu’on a rencontrés en ville tentent de vendre leur maigre récolte aux automobilistes. Et ils la vendent en monnaie nationale, les CUP, alors que tous les gens des villes se font payer en CUC, les pesos convertibles qui valent 25x plus. Ainsi fonctionne l’économie à deux vitesses de Cuba…

Ca y est nous arrivons à Trinidad, une ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses ruelles pavées, ses belles maisons restaurées et ses églises imposantes, une magnifique ville coloniale très colorée. Nous nous rendons dans la casa particular recommandée par Papo, notre hôte de Viñales, mais il est complet, il nous dirige donc chez ses voisins. A nouveau, nous négocions sec le prix de la chambre car il est élevé et à chaque fois on nous fait le coup du « oui mais ici c’est normal que ce soit plus cher qu’ailleurs, car nous payons beaucoup plus d’impôts que dans les autres villes ». On n’est pas dupe quand même, c’est toujours la même rengaine ! Nous demandons sans petit-déjeuner (ce qui semble de nouveau être quelque chose qui ne se fait pas…) et un repas du soir que nous préparerons nous-mêmes et l’autre, ce sera de la langouste.

Donc nous voilà en train de nous cuisiner des spaghettis bolognaise, ça fait du bien de manger des pâtes, mais la sauce tomate est tellement salée, c’est terrible. Difficile de trouver des bons produits par ici et il n'y a aucun choix. Le lendemain, nous nous réveillons avec une pluie d’enfer, il pleut tellement fort que ça ne nous donne pas du tout envie de sortir ! On reste donc tranquille dans la chambre, le temps que ça se calme. En fin de journée, nous osons une petite balade dans la ville et nous tombons sur un groupe de musique qui joue dans les rues, le fameux « el son cubano », la musique traditionnelle de Cuba. On adore vraiment ces chansons, on reste pas mal de temps à les écouter, c’est excellent (vidéo) ! Trinidad est une ville vraiment agréable pour se promener, le seul inconvénient, ce sont les gens qui sans cesse nous abordent pour nous proposer la langouste (le plat que plein de restos familiaux illégaux proposent aux touristes, car tout restaurant familial doit normalement payer des impôts au gouvernement…), un tour à cheval dans la région de Trinidad, des cigares à acheter, bref, c’est presque du harcèlement !

Le soir, nous mangeons dans la casa particular. Normalement, nous avions demandé de la langouste, mais il paraît qu’ils n’en vendaient pas au port, à cause du mauvais temps… Hm, bizarre alors qu’on nous en a proposé une bonne dizaine de fois en se baladant dans la ville… Du coup, c’est crevettes au menu, c’est sûr que c’est bien meilleur marché que la langouste. Oh la la, mais on est médisant ! Nous décidons de partir le lendemain matin, nous avons envie de plages et on croise les doigts pour que le temps soit avec nous. Le gars de la casa essaie de nous retenir pour qu’on profite encore des activités de la région, mais non, nous partirons demain, nous lui disons que nous nous lèverons vers 8h30 pour lui reconfirmer tout ça. La dame de la casa nous demande si nous possédons de l’immodium car son père est malade. On lui en donne quelques-uns qui nous restent.

Le lendemain donc, à 7h pétantes, nous entendons un brouhaha d’enfer. Des touristes visitent la casa et nous comprenons ce que le gars leur dit : « vous pourrez prendre possession des chambres à partir de 8h30 ». Bien sûr, on est remonté à bloc, on est réveillé à 7h et on apprend qu’on est sensé partir à 8h30, alors que l’on peut normalement profiter de la chambre jusqu’à midi. Et en plus c’est le mec de la casa qui insistait pour qu’on reste encore une nuit ! Evidemment, nous n’arrivons pas à nous rendormir, on est trop énervé. Céline va prendre sa douche et entre temps, le proprio toque violemment à la porte de notre chambre, il doit être 8h15. Yannick se lève beau énervé et le mec nous demande pourquoi on est encore là. Alors là, Yannick s’énerve et lui explique un peu comment ça se passe. Sur ce, Céline sort de la douche, la serviette autour du corps, les cheveux dégoulinants et vient en renfort. Telle une furie, car elle remballe le mec aussi sec qui finit par s’excuser… Il nous dira plus tard que si on veut rester plus longtemps, il n’y a pas de problème, puisque les touristes sont allés chercher une autre casa. Alors là on hallucine, il est pas gonflé le mec !

Avant de partir de la casa, nous jetons un œil à la cuisine, les médicaments qu’on a donnés pour le père soi-disant malade sont toujours là à traîner sur la table… Ca devait pas être si urgent que ça finalement…

Bref, un dernier tour de la ville et nous partons de Trinidad, direction la mer ! La route est super belle, surtout la région de Trinidad que nous admirons depuis un mirador. C’est super vert avec des palmiers partout, des montagnes recouvertes de forêt, wouah !

=> Album Photos Trinidad

samedi 12 juin 2010

Rencontre du troisième type à la Baie des Cochons

Nous partons de Viñales avec une grande route devant nous. Nous remontons jusqu’à la Havane pour ensuite redescendre sur la côte sud de l’île, au compteur, près de 500km. Notre objectif est la Bahía de Cochinos, la baie des cochons, connue pour un triste fait historique, mais aussi pour un immense mur de corail qu’il est possible d’admirer en plongée ou snorkeling.

Sur la route, peu de possibilités de se restaurer. On est loin du Mexique où les marchands ambulants et les restos jalonnent la route. Et on n’avance pas si vite que ça, surtout qu’on se trompe plusieurs fois de route en arrivant près de la Havane. Il faut dire que les panneaux de signalisation ne sont pas légion, Yannick a beau posséder trois copilotes, ce n’est pas suffisant apparemment ! Après 2h de route autour de la Havane, on retrouve finalement la bonne autoroute qui nous emmène dans l’est de l’île.

Nous arrivons à l’entrée de la baie des cochons en fin d’après-midi et nous nous renseignons sur les possibilités de balade dans le parc naturel Ciénaga de Zapata, un immense marécage qui abrite de nombreuses espèces d’oiseaux. L’homme affable nous répond qu’aucune excursion en bateau n’est possible, il faut y aller avec sa propre voiture et on s’arrête à quelques points d’observation, bien sûr en utilisant les services d’un guide et c’est pas donné. Bof, on n’est pas très emballé, ni par l’amabilité du gars, ni par la perspective d’une balade en voiture et encore moins par le prix. On se décide à se rendre à la casa particular que notre ami Papo de Viñales nous a recommandé, à Playa Larga. Nous apercevons la mer, mais rien à voir avec l’idée qu’on s’en faisait. C’est plutôt rocailleux et pas si turquoise que ça. La dame de la casa particular n’a plus de place pour nous et informe Yannick que la visite du parc naturel ne vaut pas le coup à cette saison, car tous les oiseaux migrateurs sont partis. Tiens tiens, on s’est bien gardé de nous le dire ça ! On a donc meilleur temps de faire encore 35km de plus pour rejoindre Playa Girón, la dame nous réserve deux chambres chez une connaissance. Elle prévient Yannick que pour faire ces 35km, il nous faudra bien une heure, car nous allons vivre une expérience assez hors du commun… Yannick se garde bien de nous dire laquelle et nous partons gaiement sur la route qui longe la côte de la baie des cochons.

Au bout de 10 minutes, nous apercevons de petites créatures qui traversent la route, oh mais c’est pas vrai, des crabes !!! Cela commence par des centaines et bientôt des milliers qui traversent la chaussée, impossible de les éviter et ils sont super gros ! Nous roulons à 30 km/h et en écrasons des centaines. Ca fait un bruit d’enfer, c’est horrible, on met la musique à fond, on crie à tue-tête, on essaie tant bien que mal de parler d’autres choses, mais on n’y arrive pas, on est dégoûté. Yannick qui conduit en a presque des gouttes de sueur qui lui coulent sur le front, c’est vraiment terrible cette expérience (vidéo) ! Mais qu’est-ce que ces crabes font ici ? Normalement ils habitent dans les forêts retirées de la côte et creusent des trous dans le sol pour y élire domicile. Mais chaque année, ils entreprennent un long voyage jusqu’à la mer pour copuler. Et c’est par millions qu’ils accomplissent cette migration ! Bien sûr, cela fait des millénaires qu’ils sont là, bien avant qu’une route longeant le littoral soit construite. Et maintenant, ils se font écraser par milliers par les voitures… Toutefois, il semble que la population soit toujours aussi importante.

Bref, après trois quart d’heure à ce régime, nous arrivons enfin à Playa Girón où nous avons une casa particular réservée. Là encore, il y a des crabes qui cernent la maison, on n’en mène pas large, surtout Amélie qui ose à peine sortir de la voiture ! Et nous qui voulions rester plusieurs jours ici pour profiter de la plage… Seule une chambre est disponible pour Amélie et Gaëtan dans la maison, nous deux devons nous rendre dans une autre un peu plus loin. Nous essayons tant bien que mal de négocier le prix, pas facile, c’est super cher ici. Et quand nous disons que nous ne voulons que le plat du soir et pas le déjeuner, on sent bien que ça les ennuie. Mais voilà, nous ne mangeons pas beaucoup le matin et surtout des fruits, donc on ne prend jamais le petit-déj. Et puis c’est un coût non négligeable qu’on économise. Nous laissons les poulets s’installer et on va voir notre autre maison. Une demi heure après, la dame de la maison nous informe qu’Amélie et Gaëtan doivent déménager, car d’autres personnes arrivent dans leur casa ! On va les chercher en voiture et là on s’énerve avec les proprios, car en fait, deux autres touristes ont débarqué, qui eux paient le prix plein, prennent petit-déj et souper, par conséquent, c’est beaucoup plus intéressant financièrement. En gros, on jette les poulets et on nous dit que c’est mieux ainsi, car ils pourront résider dans la maison voisine de la nôtre. Yannick est remonté à bloc et le fait bien comprendre aux gens. Non mais franchement, quelle manière de traiter les gens ! Sympa de voir des gens intéressés qu’au fric.

Finalement, on mange super tard avec toutes ces histoires, mais la cuisine est très bonne et on va enfin se reposer après tant de route et surtout autant d’émotions ! Le lendemain, après quelques rêves habités par des crabes, nous décidons de ne pas rester, franchement, c’est vraiment pas agréable ces crabes qui traînent partout. On en retrouve dans l’air conditionné des chambres, en fait ils grimpent partout, c’est terrible ! On se voit mal profiter de la plage, y en a partout ! Avant de partir, nous allons quand même jeter un œil à une petite plage de sable blanc où il n’y a miraculeusement pas de crabes. Mais ce ne sont de toute manière pas les plages dont on rêve, donc cap sur notre prochaine destination : la ville de Trinidad.

La minute culturelle

La baie des cochons que nous avons visitée en éclair a été le siège d’un événement historique terrible. En 1961, une invasion contre le régime castriste préparée par la CIA et entièrement menée par des cubains a été organisée. Mais Fidel Castro, dont les services secrets sont très efficaces, a été informé de cette opération et a réagi en conséquence. Ainsi, plus de 1000 cubains débarquèrent sur la playa Girón et ce fut un vrai carnage. Cet événement a bien sûr permis de démontrer la domination du régime de Castro et fut une humiliation terrible pour les Américains. L’histoire ne dit pas si les crabes ont eu un quelconque rôle à jouer dans la défaite...

=> Album Photos Playa Girón

mercredi 9 juin 2010

Salsa à Viñales et étoiles de mer à Cayo Jutías

Depuis Pinar del Río, nous empruntons une belle route sinueuse dans des montagnes verdoyantes couvertes de pins. Nous arrivons dans la vallée de Viñales et découvrons d’immenses rochers calcaires, les « mogotes », qui s’élèvent au milieu des champs à la terre couleur rouille, parsemés de palmiers, c’est juste magnifique. La terre est encore travaillée avec des bœufs, ou plutôt une sorte de zébu avec une grosse bosse sur le dos, des cornes immenses et des yeux de biche. Nous arrivons à Viñales, une charmante petite bourgade avec des maisons colorées possédant toutes une terrasse en bois avec colonnades et rocking-chairs où se balancent les petits vieux le « puro » à la bouche.

Nous tentons de loger au campismo Dos Hermanas qui semble un des meilleurs campings de Cuba selon notre guide, mais apparemment ils n’ont pas actualisé les informations, car depuis le passage des ouragans de 2008, seuls les bungalows réservés aux cubains ont été reconstruits. Et comme les exigences sont très élevées pour les logements des touristes (air conditionné par ex.), ils ne peuvent pas accueillir les étrangers, même si nous, on s’en fout de la clim ! Bizarre ces règles…

Nous allons donc voir la casa particular que notre ami Jorge nous a conseillé et nous faisons la connaissance de Papo, un homme extraordinaire qui nous plaît tout de suite. Cet ancien champion cubain de culturisme âgé de 48 ans a encore une masse musculaire vraiment imposante et sa salle d’entraînement à l’arrière de la maison est incroyable. Toutes les machines sont rouillées, les poids sont estampillés de Cuba et une grande affiche coloriée d’Arnold Schwarzenegger domine la scène. Papo et sa femme sont des personnes adorables, ils sont aux petits soins pour nous. Ils nous prêtent leur cuisine pour qu’on se fasse des pâtes un soir, ils discutent des heures avec nous, ils nous préparent une cuisine délicieuse et en énorme quantité, nous donnent plein d’infos pour la suite de notre voyage, vraiment, on se sent super bien chez eux !

Pour se faire à manger le premier soir, nous tentons une visite au marché du village. Il n’y a vraiment pas grand-chose à part des tomates, des pommes de terre et des oignons… On se demande comment font les cubains, apparemment, ils s’approvisionnent grâce aux vendeurs ambulants qui passent de maison en maison pour vendre leurs produits (tout ça au black, bien sûr!). Le pain, on n’en parle même pas, c’est la croix et la bannière pour en trouver. A chaque fois qu’on va dans une boulangerie, il n’y a pas de pain, à se demander à quoi elles servent. Bon ben on achète des pâtes et une sauce tomate… Pendant nos petites emplettes, nous sommes surpris par un violent orage, il pleut des cordes c’est de la folie. On rentre complètement trempés à la maison et l’atmosphère s’est bien rafraîchie, on mettrait même une petite laine !

Le lendemain, nous partons pour la plage, Cayo Jutías (« cayo » veut dire île). La route nous y conduisant est magnifique, nous longeons des montagnes couvertes de palmiers, des champs toujours avec cette couleur ocre et finalement nous atteignons la côte nord de Cuba. Là, une grande digue a été construite pour accéder à Cayo Jutías et il faut payer un droit d’entrée, 2 CUC par personne (2.40CHF). Les cubains, eux, paient en monnaie nationale, c’est 2 CUP par personne, 25 fois moins que pour nous… Arrivés sur l’île, il faut encore payer le parking, ils n’en manquent pas une. Bref, nous découvrons une eau transparente et turquoise, une plage de sable blanc, des troncs d’arbre séchés sur le bord, c’est superbe. Une petite balade le long de la mer et nous profitons enfin de nous jeter dans cette eau magnifique.

Nous décidons de faire un petit tour en bateau pour voir l’extrémité de l’île. Comme il y a beaucoup de vent aujourd’hui, l’eau est très agitée mais on arrive quand même à tomber sur quelques énormes spécimens d’étoiles de mer. C’est la première fois qu’Amélie et Gaëtan en voient et pour nous la seconde après notre croisière dans les îles du Panama. Mais c’est toujours aussi beau ces petites bestioles ! Le côté moins amusant de la petite balade, c’est le chauffeur du bateau qu’on retrouve en train de fouiller nos sacs. Pas très sympa, surtout qu’on vient de lui payer l’équivalent de deux mois de salaire d’un cubain ! Vraiment y en a qui manquent pas d’air… Il essaie encore de nous emmener manger un poulet frit sur la plage pour se choper une commission, mais non merci, on a déjà assez dépensé comme ça. Pfff pas facile…

De retour à Viñales le soir, nous sortons boire un verre dans un bar où un groupe cubain joue du « son », la musique traditionnelle cubaine. Ils reprennent les succès de Buena Vista Social Club, comme la fameuse chanson Chan Chan, c’est un réel plaisir de les écouter (vidéo). La musique cubaine est de loin la plus belle qu’on ait entendue de tout notre voyage. Surtout en comparaison du reggaton qui sévit dans toute l’Amérique latine, y compris Cuba. C’est surtout une musique de jeunes, un mélange de rap, hip-hop et son latin, que nous n’avons jamais réussi à apprécier. Donc là, écouter une musique si belle, raffinée, jouées par des cubains qui ont le sourire aux lèvres et le rythme dans la peau, c’est un pur bonheur !

Nous terminons la soirée à la Casa de la Musica, une vraie institution dans chaque ville touristique du pays. Il y a beaucoup de touristes bien sûr, mais on y danse plus tard que tous les autres bars de la ville. Amélie et Céline sont invitées par des cubains à danser, mais on nous prévient qu’il faut avoir l’œil, car une fois qu’un cubain a invité une fille à danser, plus moyen de la reprendre au risque de se faire péter la figure… Hm… Yannick se fait draguer par une femme bien plus vieille que lui avec un ventre énorme et même la présence de Céline à ses côtés ne la dérange aucunement. Il faut dire que beaucoup de cubains et cubaines tentent le coup avec les touristes, c’est un moyen comme un autre d’avoir une chance de sortir du pays…

Il est temps pour nous de repartir, nous remontons dans notre voiture en disant au revoir à notre ami Papo et à sa famille, nous nous souviendrons de ces personnes adorables !

=> Album Photos Viñales
=> Album Photos Cayo Jutías