Pour remonter l’Equateur, nous décidons de passer par les Andes, au centre du pays, la côte n’étant décidément pas propice à la bronzette. Nous partons donc pour la ville de Riobamba, depuis laquelle nous pouvons prendre un train très connu, et aussi très touristique, qui s’en va par monts et vallées jusqu’au lieu-dit « la Nariz del Diablo » (« le nez du diable »). Première surprise arrivés sur place, le prix élevé de l’hébergement. En Equateur, tout est déjà plus cher qu’au Pérou, mais là on atteint des sommets…
La deuxième bonne surprise, c’est l’impossibilité de prendre le train depuis Riobamba, soi-disant parce que c’est complet pour plus d’une semaine. Des locaux nous diront qu’en fait le service est arrêté depuis plusieurs mois sur le tronçon Riobamba-Alausi, mais ça, l’entreprise se garde bien de le révéler au public et préfère invoquer la surcharge de monde pour ne pas perdre la face… et le tourisme. Quelque peu mécontents de cette nouvelle, nous décidons quand même de nous rendre à Alausi en bus (à 1h45 de route vers le sud) pour effectuer le dernier tronçon de la voie de chemin de fer, qui à ce qu’il paraît est le plus beau, mais aussi faisable sans réservation. Le trajet n’est pas des plus agréables, car Yannick se retrouve sous le coup d’une nouvelle turista et Céline a des sueurs froides et des nausées, pas réjouissant tout ça ! Yannick se présentera par la suite pour l’élection du trône d’or… Et Céline fera un rapide test de grossesse… mais nooon, on plaisante !
Arrivés à Alausi, pas très frais, nous nous rendons à la gare où nous découvrons la troisième bonne surprise : nous faisons face à une petite affichette sur la porte qu’une employée nous explique : une des deux voitures s’est malheureusement cassée le matin-même et comme il n’en reste plus qu’une pour assurer le service, ils ne prennent que les réservations et on n’a qu’à aller se faire cuire un œuf… Enfin, ça c’est la manière dont on le prend, la femme est plutôt désolée pour nous ! Et puis de toute façon, on apprend que ce n’est plus le vieux train, mais plutôt une sorte de bus monté sur roue… Et qu'avant on pouvait voyager sur le toit, ce qui en faisait son attrait principal, mais que c'est interdit depuis une année... Pfff décidément, on n’a pas de chance avec les trains… Marche arrière, nous voilà donc repartis pour 1h45 de bus pour rentrer à Riobamba, bien dégoûtés par tout ça et les estomacs pires qu’en arrivant, c’est la fête !
Ce qu'on aurait dû faire... et ce à quoi nous avons été confrontés à la gare...
Heureusement, deux choses arrivent à compenser notre mauvaise expérience. La première, c’est le fameux marché du samedi de Riobamba, des dizaines de pâtés de maisons sont envahis par les marchands descendus des villages alentours pour l’occasion. Les trottoirs regorgent de fruits, légumes, céréales, casseroles, sucre de canne, pains, papier toilette, épices, habits de seconde main, chaussures, cordes, pop-corn, semelles, bref, tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Il y a même un quartier réservé à la vente d’animaux : poulets, lapins, cochon d’Inde, oies, chiens, etc… Ca c’est la partie toujours un peu moins sympa pour nous, difficile de supporter la vue de ces pauvres animaux détenus dans des conditions très précaires et manipulés sans douceur…
Ces marchés sont aussi toujours l’occasion d’assister à des scènes tout à fait étonnantes, comme ces gamins qui s’amusent devant une télévision faisant la promotion d’une antenne se voulant hyper-sonique-technologique, ou cette petite dame se baladant avec un petit chariot de semelles pour chaussures, ou encore ce pick-up sillonnant les rues avec au volant un mec qui hurle dans un porte-voix « mandarinas, 25 por un dollar, mandarinas, ricas mandarinas » (« mandarines, 25 pour un dollar, mandarines, délicieuses mandarines »), ou cet homme promenant une famille d’oies et ses poussins, et bien d’autres encore… A nouveau, nous ne pouvons résister à l’achat de fruits, d’autant plus que les ananas sont ici vraiment succulents, sucrés et savoureux.
Un petit marché artisanal nous permet d’observer la population locale en habits traditionnels qui vient acheter et faire coudre ses tissus et chapeaux à des petits stands de machines à coudre, principalement tenus par des hommes. Les chapeaux, accessoire indispensable pour les équatoriens, est ici plutôt en feutre de couleur sombre avec un large bandeau à sa base. Les étoffes sont de couleur vive, en laine ou en velours. Les femmes portent une sorte de pagne retenu à la poitrine par une grosse épingle à nourrice et les hommes, eux, portent des ponchos. Les gens sont si beaux, habillés de ces magnifiques tissus, coiffés de leurs chapeaux de feutre, et leur visage sculpté par le soleil et le froid, on les trouve vraiment superbes ! Dommage que les jeunes préfèrent maintenant s’habiller en jeans et t-shirt billabong…
La deuxième chose qui nous met du baume au cœur, c’est la découverte de petits stands de nourriture juste à côté de notre hôtel, autour de la gare ferroviaire. Chaque soir, ils ouvrent et proposent une cuisine simple faite de riz, pommes-frites, salade et viande (poulet ou porc), et tout ceci pour un prix oscillant de 1.20 à 2.80 de dollars. Nous découvrons ainsi la chuleta de chancho, une énorme pièce de porc grillée au barbecue, un vrai régal ! La convivialité est de rigueur, nous mangeons sur des petites chaises en plastique à une table commune ou directement au bar de la cabane face au cuisinier. Et on reçoit même des « caramelos » en dessert, on adore !
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Il y a 10 ans
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