Apparemment non rassasiés des multiples anicroches des transports subis au Pérou, nous décidons de quitter le pays en empruntant la frontière avec l’Equateur la moins fréquentée des trois disponibles : Chachapoyas-La Balsa-Vilcabamba. Ah la soif de l’aventure et le goût de faire toujours différent des autres…
Au final, nous prenons deux jours entiers pour relier notre nouveau pays d’exploration, qui nous permettent de voir défiler de magnifiques paysages (jungle, vallées arides, montagnes de forêt humide,…) et de rencontrer des gens charmants, bien loin des lieux pourris par le tourisme du Pérou. Pour une fois, personne n’essaie de nous arnaquer sur les prix des transports, ça nous fait tout bizarre ! Il nous faut 7 étapes pour arriver à destination, en quelques chiffres, voici notre périple :
• 3 mini-vans pour 5h de voyage
• 2 taxis et 3h15 de route
• 1 camion et 1h45 de trajet
• 1 bus et 5h45 de piste
• 1 moto-taxi pour 10min de traversée de ville
Ce qui nous fait au total, 16h de route… Cela paraît peu comme ça, mais faut-il le préciser, les routes ne sont en fait que des pistes avec des nids de poule plus grands que des nids d’autruche et les véhicules ne semblent pas munis d’amortisseurs. Et bien sûr, il y a toujours un peu d’attente entre chaque étape (la patience est une vertu…), l’occasion de taper la discussion avec les gamins du coin qui vendent des « caramelos », les femmes qui attendent le mini-van pour charger leurs poulets vivants dans des caisses en plastique ou les hommes entourés de leurs sacs de régimes de bananes. Bien dépaysant ! On a même droit à un petit barrage d’un commando sensé nous protéger des terroristes de la région. Au vu des mitraillettes qu’ils ont autour du cou, nous ne faisons pas les malins, mais il s’avère que le mec, les yeux bien rouges, nous demande gentiment « euh, vous n’auriez pas un sol, un sol cinquante ? », sur un ton tout timide et gêné. On n’hésite pas trop et on lui tend volontiers un sol, si c’est pour notre protection !
Et la frontière alors, à quoi ressemble-t-elle ? Et bien c’est quelques baraques bancales, des deux côtés d’un pont qui marque la séparation des territoires, au milieu de rien du tout. Le douanier ? Un mec en shorts et « marcel » qui enregistre notre passage dans son fichier excel (eh oui, ils ont quand même un ordi !). On a même droit à un petit contrôle sanitaire, grippe porcine oblige, par un mec qui ressemble pas tellement à un médecin et qui nous colle un stéthoscope dans le dos sur 2 couches de vêtements. « Respirez fort ! » dit-il sans grande conviction.
Après ce voyage éprouvant mais finalement très divertissant, nous passons une journée à nous détendre dans le petit village très tranquille, mais alors vraiment très tranquille, et entouré de montagnes de Vilcabamba. Sans perdre de temps, nous reprenons la route pour Cuenca, une grande ville toute propre avec de jolis bâtiments inscrits au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, un trafic automobile bien organisé, bref, on se sentirait presque perdus dans tout cet ordre ! Céline profite de cette escale pour se refaire des lunettes… Ben ouais, depuis l’épisode du fauchage de lunettes sur le fleuve Amazone, elle voulait plus travailler sur le blog, soi-disant parce qu’elle avait mal aux yeux sur l’ordi ! Donc pour que vous puissiez toujours nous suivre dans nos aventures, il a fallu investir… pour un résultat très moyen, eh oui, les lunettes les moins chers ne sont pas toujours les plus élégantes !
Du côté culturel, nous nous lançons dans la visite du musée Tomebamba dont le point fort est la partie ethnographique qui reconstitue fidèlement par des statues de cire et des maquettes, les différentes ethnies d’Equateur. Il y a même des têtes diminuées assez impressionnantes de l’ethnie des Shuar, habitant la partie amazonique du pays. A l’époque, lorsqu’ils capturaient leurs ennemis, ils leur coupaient la tête, la vidaient, retiraient tous les os, cousaient les yeux et la bouche, la remplissaient de paille et la faisaient sécher jusqu’à ce qu’elle ait la taille d’un pamplemousse. Cette coutume, interdite depuis, permettait de s’approprier l’âme et la puissance de l’ennemi, et ne se pratiquait pas sur les femmes et les enfants, considérés comme inférieurs. Impressionnant, non ? Malheureusement pour vous, pas le droit de prendre des photos, mais on en a quand même trouvée une sur le net…
Nous visitons aussi le marché dominical de fruits et légumes du petit village de Gualaceo et nous ramenons de jolies scènes de marché avec des gens en habits traditionnels, systématiquement couverts de leur chapeau de feutre ou panama. Nous découvrons aussi la cuisson du « cuy » (cochon d’Inde) empalé sur un gros bâton de bois au-dessus d’un feu de charbon, charmant ! Mais la plus belle surprise de la journée, c’est la dégustation de glaces artisanales à tomber parterre : un cône à la crème chantilly glacée et une glace à la mangue, avec un goût tellement authentique, un vrai régal ! Et pour rien du tout, 20ct de CHF !!! Ah oui, il faut aussi qu’on vous dise qu’à notre plus grand plaisir, nous redécouvrons le pain en Equateur. Des croissants, des pains au chocolat, du pain bien consistant, au beurre et tout chaud. Et il y a des boulangeries ou des stands à tous les coins de rue, mais comment a-t-on fait sans ça jusqu’à maintenant, on se demande ?
Pour continuer dans le registre culinaire, nous nous lançons dans notre premier barbecue équatorien sur la petite terrasse de notre hostel. Et comme on se régale au premier, nous décidons de remettre le couvert le lendemain, mais cette fois avec une bonne tranche de porc (viande très appréciée en Equateur, ça nous change du poulet au Pérou !). Super bonne surprise, nous tombons sur Rose et Olivier, deux bretons bien sympas qu’on a déjà croisé plusieurs fois ces dernières semaines. Cette fois, c’en est trop, nous décidons de partager ce barbecue, avec en prime un délicieux dessert de bananes-chocolat au grill, mmh! S’en suit une longue soirée à boire des bières et de l’aguardiente (de l’alcool de canne à sucre à réveiller un mort). Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas abusé comme ça (enfin, on parle surtout de la viande là…) !
Notre séjour à Cuenca se termine donc en apothéose et pour notre prochaine étape, nous décidons de faire un petit tour sur la côte où on a entendu que des baleines s’y reproduisaient. On va essayer de s’y frotter, voir un peu si c’est donc vrai ou si on nous raconte des bobards.
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Il y a 10 ans
1 commentaire:
Tres belle photos des "locaux" mais on veut egalement voir les lunettes de Celine...
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