Chachapoyas, des ruines, une chute d’eau et un anniversaire !

Notre dernière halte au Pérou se réalise à Chachapoyas, du nom de la culture pré-inca des chachapoyas qui vit le jour en 500 après J-C et qui prit son essor jusqu’en 1470-75 lorsque les incas les colonisèrent. Fatigués de notre périple sur le bateau et les nombreux bus, nous sommes soulagés de découvrir une ville tranquille dans les montagnes (à 2335m d’altitude) sans voitures qui klaxonnent à-tout-va, de beaux bâtiments à l’architecture espagnole et une température moins étouffante, quoi qu’un peu froid la nuit, nous ne sommes plus habitués !

Renseignements pris sur la région, nous entreprenons quatre excursions, dont deux un peu plus « culturelles » pour découvrir cette fameuse culture pré-inca des chachapoyas. Pour commencer, un petit tour de la ville et de son marché aux fruits et légumes, nous faisons des folies pour nous préparer de bonnes salades de fruits, un vrai régale ! Pour nous aérer un peu, nous partons pour le petit village de Huancas dans les hauts de Chachapoyas, depuis lequel nous pouvons admirer une magnifique vue sur un canyon de près de 1000m de profond, époustouflant ! Mais cette fois, nous ne descendons pas au fond comme au canyon de Colca, nous nous contentons du mirador !

Pour nos visites culturelles, il faut savoir que la région n’est pas encore très développée au niveau touristique, les transports ne sont pas évidents pour relier les différents sites archéologiques et les routes dans un état très mezzo, car non goudronnées ! Nous nous décidons donc à louer les services d’une agence, grâce à une négociation serrée avec le boss (merci Yannick…). Le fait que l’anniversaire de Céline est dans quelques jours finit de le faire plier et nous nous retrouvons à payer carrément moins cher que si nous allions par nos propres moyens, pas mal !

Avant toute chose, qui sont vraiment ces chachapoyas ? Et bien on n’en sait pas encore beaucoup, car malgré les quelques deux cents sites archéologiques recensés dans la région, seul le plus important, Kuelap, est étudié, le financement manquant encore pour investiguer les autres. Lorsque les incas les ont colonisés, en 1470-75, ils ont véritablement rasé la culture et même leur langue propre a été remplacée par le quechua, la langue des incas. Il ne reste donc que des vestiges de leurs cités, des cimetières et des peintures rupestres.

Notre première journée culturelle comporte la visite de deux sites archéologiques : el pueblo de los muertos (le village des morts) et Karajía. L’agence nous explique que la journée sera tranquille, vingt minutes de marche pas plus. Arrivés au premier site, el pueblo de los muertos, nous sommes étonnés de descendre un sentier bien raide pendant 45min, on se réjouit déjà de la remontée ! saXNous découvrons des sarcophages fabriqués en terre et entreposés dans des cavités et des fissures d’une paroi escarpée et visiblement impossible d’accès. Comment ces gens ont-ils pu atteindre cette falaise ? C’est fou ! Des restes de tombeaux sont encore visibles, mais à moitiés détruits. Il faut dire que nombre de chercheurs de trésors ont saccagé les tombes à la recherche de métaux précieux et le temps faisant son effet, beaucoup sont en ruine. Nous pouvons quand même voir quelques sarcophages très bien conservés de près, dont un qui est ouvert et contient encore les ossements du mort… brrr ! La remontée du sentier pendant 1h au soleil de midi est un pur bonheur et nous ouvre bien l’appétit ! L’après-midi, nous visitons Karajía qui est aussi un cimetière dans une falaise avec des sarcophages encore plus grands et qui eux ont conservé des peintures de l’époque, c’est super beau ! Il paraît que toutes les personnes du village pouvaient être inhumées de cette manière et pas seulement les nobles, au contraire des incas qui pratiquaient une différenciation.



Notre deuxième excursion culturelle nous mène à la ville fortifiée de Kuélap, située au sommet d’une montagne à 3000m d’altitude. Construite entre 900 et 1100 après J-C, c’est une immense cité de 584m de long et 110m de large, entourée d’une muraille atteignant 20m de haut. Au contraire de nombreuses fortifications, le mur d’enceinte a été construit sur les falaises de la montagne et la ville est posée sur une plateforme surplombant la muraille. Seules deux entrées principales très étroites donnent accès à la ville, qui ne permettaient pas le passage de plus d’une personne à la fois, un système ingénieux de défense. Des millions de pierres ont été utilisées pour sa construction, et certains disent qu’il y en a plus que pour la grande pyramide d’Egypte… Nous on n’en sait rien, on ne les a pas comptées !



La ville comprenait 420 maisons et pouvait accueillir 3500 âmes. Elle a été bâtie sur deux niveaux, le plus haut étant réservé aux aristocrates. Les maisons de ce niveau, circulaires comme toutes les bâtisses du site, arborent d’ailleurs des frises très stylisées qui témoignent de ce rang supérieur. Il y a cependant quelques édifices de forme rectangulaire, mais ceux-ci ont été érigés par les incas lorsqu’ils ont colonisé la région. Un bâtiment curieux a été restauré de la forme d’un cône inversé avec un trou au milieu, dont on ne connaît pas vraiment la réelle utilité : une prison du style oubliette, un lieu de culte, un calendrier solaire ? Les théories fusent et le mystère persiste. Un exemple parmi d’autres qui démontre bien que nous ne connaissons décidément pas grand chose de cette culture et que les explications reposent toutes sur des suppositions !

Durant ces deux journées de visite, nous faisons la connaissance d’une famille de français, Magali et Jean-Rémy et leurs deux filles Lena et Laurelyne. Lena se lie vite d’amitié avec Céline, alors que Yannick a une touche avec Laurelyne ! Les adieux sont difficiles, mais nous comptons bien les revoir une fois sur Avignon !

Le 8 août, c’est l’anniversaire de Céline et l’entrée dans sa 30ème année… Ok disons encore 29 ans cette année, c’est psychologiquement plus agréable à entendre, n’est-ce pas Céline ?! Nous décidons donc pour l’événement d’aller faire un tour du côté de la catarata de Goqta, la troisième plus haute chute d’eau du monde, avec ses 771m de haut. Le départ est quelque peu retardé par une organisation toujours assez difficile avec les transports locaux, on ne peut décidément faire confiance à personne (ce qui aura le don de profondément nous énerver, ça commence à bien faire…), mais nous sommes récompensés par une super jolie balade de 6h dans une forêt humide et la rencontre avec un péruvien qui fabrique du sucre de canne en pleine forêt et ceci de manière tout à fait artisanale. Comme d’habitude devant des spécialités du coin, nous craquons pour un petit pain de sucre de canne pur, qui agitera nos papilles gustatives à chaque café ! Le retour à Chachapoyas n’est des plus aisés, il n’y a plus de transport, on finira donc à trois sur une moto et à l’arrière d’un pick-up… Pour terminer en beauté, Céline est gâtée avec une très bonne viande rouge au resto, mais aussi plein de cadeaux : une tête de choco, un bâton de cacahuètes enrobées de sucre de canne et miel (une spécialité du coin délicieuse), une plaque de chocolat, un mars (qui s’appelle milky way ici au Pérou), mais surtout, deux rouleaux de PQ et deux brosses à dent ! Trop la classe !!!

Et encore BON ANNIVERSAIRE Céline ;-)

Nous quittons enfin le Pérou en choisissant un itinéraire quelque peu insolite pour passer la frontière avec l’Equateur au milieu de nulle part, soyons fous ! De quoi encore vous raconter quelques anecdotes.