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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

jeudi 19 novembre 2009

Bucaramanga, on s’envoie en l’air !

Vous suivez et appréciez nos aventures latino-américaines, mais vous aimeriez quelque chose de plus sensationnel, de plus excitant, plus d’adrénaline, quelque chose d’extrême quoi ? Les petites balades dans les montagnes, c’est divertissant, mais pour changer un peu, ça vous dirait de vous envoyez en l’air ? Ca tombe bien, nous aussi ! On vous emmène donc dans le ciel de Bucaramanga en parapente, pendant trois semaines où nous apprenons les rudiments de ce sport extrême. L’hostal de l’école de parapente où nous séjournons est juste à côté de la piste de décollage, 20 secondes après le saut du lit et nous pouvons déjà voler, c’est pas beau ça ? Le lieu est un vrai havre de paix, la vue que nous avons sur la ville est magnifique, de jour comme de nuit et l’ambiance super conviviale entre les parapentistes vient compléter le tableau.

Les débuts de l’apprentissage sont laborieux et non dénués de sensations fortes (pour preuve, Céline, réglée comme une horloge, fera un ou deux passages réguliers aux toilettes avant chaque déco du matin pour faire baisser la tension…évacuer une douleur bizarre au ventre quoi !!!). La maîtrise du parapente au sol (appelée "kiting" dans le jargon parapentiste) n’est pas du gâteau, il n’en fait qu’à sa tête, part dans tous les sens et nos muscles sont mis à rude épreuve (pour les photos, Yannick a la voile bleue et Céline la jaune). Dès le premier jour, nous écopons de jolis bleus aux bras qui ne nous quitterons guère durant toute la formation. Le bon côté de la situation, c’est que nous nous forgeons une bonne musculature ! Nous pouvons honnêtement dire qu’au début, le parapente c’est 90% de force et 10% de mental, mais il paraît que ces pourcentages s’inversent avec l’expérience… Une petite vidéo de Yannick à la fin du stage, donc déjà avec une bonne maîtrise du kiting !



Nos instructeurs ont bien de la patience avec nous. Nous recevons les instructions en espagnol ou en anglais (vidéo sur la piste de décollage avec les instructions de Russel en anglais), cela dépend du prof, ce qui parfois n’est pas si évident pour savoir ce qu’il faut vraiment faire en vol. Il n’est déjà pas aisé de comprendre les conseils en français à la radio, alors en espagnol ou en anglais… En plus dans des moments critiques, il faut être alerte !

En Colombie, on ne perd pas de temps, au deuxième jour de la formation, nous nous envolons pour la première fois dans les airs en solo. Le cœur battant la chamade et les mains tremblantes nous nous élançons dans le ciel seuls aux commandes, quelle sensation magnifique de voler ! Comme on nous a répété au moins 10 fois qu’il fallait continuer à courir même après avoir décollé et ne surtout pas s’assoir tout de suite, Céline nous fait un remake d’ « ET téléphone maison », preuve en est la photo... Ce premier vol ne dure que quelques minutes, mais on a l’impression que cela dure une éternité. Il est difficile de vraiment apprécier tellement on est tendu comme des strings. Et la première question qui nous assaille une fois en l’air est « euh, on fait comment pour atterrir » ? Suivant les conseils du prof à la radio, le premier atterrissage de Yannick est parfait. Pour Céline, un peu moins de chance, elle atterrit un peu trop tôt dans un champ de mais séché, il faudra bien 10 minutes pour démêler la voile ! Par la suite, elle s’améliore, preuve en est la vidéo. Dès cette première expérience de vol, on sent que le virus nous a atteints !

Les journées défilent ainsi, rythmées par nos sorties aériennes. Le matin, nous nous lançons à l’assaut des thermiques dès 9h30. Enfin, du moins nous essayons. Ces montées d’air chaud qui nous permettent de nous élever haut dans le ciel sont très difficiles à distinguer, nous ne les voyons que grâce aux « chulos » (ces grands oiseaux noirs à la tête grise) qui volent en cercle à l’intérieur (et encore, nous avons de la peine à les trouver quand ils sont loin…). Quel plaisir de les voir voler à nos côtés utilisant les mêmes courants ascendants. Souvent, il faut attendre le bon cycle de vent et seules deux « fenêtres » par matinée nous permettent de profiter pleinement des thermiques. Nous passons donc des heures à attendre le bon moment avant de s’élancer (vidéo du groupe Céline, Yannick et Simon). On se bat constamment pour maîtriser un élément totalement invisible à nos yeux, on ne peut faire confiance qu’à notre instinct (encore inexistant…). Parfois nous nous élançons en croyant pouvoir atteindre un thermique juste en face de nous et le temps d’y arriver, il s’est déplacé, ou s’est étouffé (vidéo Yannick). Cela se résume par un vol de deux minutes que nous appellerons « plouf » ou « piano » en espagnol ! Par contre, quand la chance nous sourit, nous nous envolons littéralement à plusieurs centaines de mètres au-dessus du décollage, l’air se fait plus frais (Yannick peut vous en dire quelque chose, il est monté à près de 2000m d’altitude et ça caille ! vidéo), les nuages sont tout proches et nous voyons loin à l’horizon toutes les montagnes, les vallées, les maisons ne sont plus que de petits points rouges et seuls nous accompagnent les chulos (vidéo déco Céline, vous remarquerez l’appréhension qui assaille Céline au moment de la décision de s’élancer…). Quel sentiment de liberté, c’est génial ! Mais attention aux thermiques, autant une fois à l’intérieur du cône, l’air est stable, autant les abords sont très mouvementés et on est bien secoué, c’est très bon pour des shots d’adrénaline ! Yannick en sait quelque chose, puisqu’il nous fait une petite spécialité, une demi-fermeture de voile, s’il vous plaît. De quoi faire monter l’adrénaline en moins d’une seconde, à la fois chez le pilote, l’instructeur à la radio et les étudiants qui doivent s’élancer à sa suite. Céline aura d’ailleurs bien les chocottes de décoller ce jour-là…

Vers midi, les tentatives de prise de thermiques terminées, nous prenons notre lunch. De toute manière le vent se renforce et nous autres débutants n’avons pas la technique suffisante pour maîtriser ces conditions. On en profite pour lézarder, Céline fait du macramé, Yannick se perfectionne au parapente en visionnant des films, on profite de la tranquillité du lieu, bref on passe du bon temps !

Puis l’après-midi se dessine à l’horizon. Vers 15h30 nous chargeons la mule avec la voile, le harnais (avec quelques bouteilles d’eau pour lester et avoir plus de stabilité), on met le casque, les lunettes, les gants et c’est parti pour profiter cette fois des bonnes conditions de « soaring » (vidéo Céline sur la piste). Le vent souffle sur la montagne et l’air ainsi propulsé à la verticale nous permet de prendre de l’altitude juste devant la piste de décollage et de nous balader le long de la crête de la montagne (vidéo déco soaring Yannick). Des vols beaucoup plus doux que le matin, des conditions assez stables, on se croise avec les autres parapentistes, toujours du pur bonheur (vidéo vol Yannick) ! Attention toutefois au changement rapide de temps, si on distingue de la pluie au loin dans la vallée derrière la ville, mieux vaut rentrer au bercail, car le vent se renforce et on risque bien de faire du surplace en essayant de revenir au point de départ. C’est ce qui nous arrive une fois et c’est une sensation très étrange de voir qu’on n’avance pas du tout avec devant nous de gros nuages noirs menaçants ! Heureusement, quelques techniques permettent de prendre de la vitesse, c’est l’occasion de les entraîner !

Nous nous entraînons aussi au « top-landing », l’atterrissage sur la même piste que le décollage. Bien plus difficile que l’atterrissage en bas dans le champ qui fait bien 60m de large et 200m de long. Là c’est plutôt une aire de 25m sur 40, entourée d’arbres, d’une cafeteria, de l’hostal, une route et surtout un ravin, un défi pas si facile à relever ! Enfin, les profs nous guident toujours par radio et petit à petit, nous comprenons la technique. Bien sûr on passe par tous les stades, l’atterrissage dans le jardin de l’hostal (pour Céline), la fermeture de voile à quelques mètres du sol (Yannick remercie l’airbag du siège…), se faire traîner au sol par la voile qui décide de continuer à voler alors qu’on a déjà atterri (encore Céline), bref, pas de quoi s’ennuyer !

Mais alors, que se passe-t-il vraiment quand on ne fait pas de parapente ? Nous avons la chance d’avoir un groupe super sympa, avec lequel nous parlons quasiment qu’espagnol, parfait pour continuer la pratique. Il y a les autres étudiants, notre cher Adam de Pologne, Zoë et sa maman Chilla du Canada, mais aussi d’autres pilotes qui passent quelques jours en notre compagnie pour profiter du site, comme Simon d’Angleterre, Nathan des Etats-Unis et d’autres pilotes, le couple de belges Céline et Gilles ou les suisses-allemands Colette et Marco sans compter tous les pilotes du club qui passeront par là. Pour l’anecdote, le premier jour que nous sommes arrivés à l’école, nous avons vu Zoë faire un atterrissage d’urgence et se prendre un arbre… résultat, le pied cassé et une jambe dans le plâtre ! Ca commençait bien ! Et une semaine après, jour pour jour, c’est Adam qui rate son décollage et se foule la cheville… Décidément… Mais la maman de Zoë, en faisant le cours à 65 ans s’il vous plaît, a fini par nous convaincre qu’il fallait foncer, eh oui, on peut commencer le parapente à tout âge !

Un autre personnage haut en couleurs, c’est Willy, un colombien adepte de parapente depuis une quinzaine d’années et que nous voyons chaque jour effectuer des acrobaties avec sa voile et parfois aussi avec son moteur à hélice, un vrai fou ! Il nous fait le bonheur de nous proposer une fondue un soir, et nous voici une dizaine autour d’un caquelon et 400g de fromage, un moment magique ! Tout le monde est transcendé par l’expérience, le vin blanc coule à flot, suivi de vodka de Pologne et rhum colombien, nous finissons la soirée tard et très joyeux ! Une vidéo mythique vous donne un aperçu de l’ambiance et surtout du rire de Willy. Nous n’oublierons jamais cette super soirée, merci à toi Air Willy !



Il y a tellement d’anecdotes à raconter sur cette magnifique expérience, que nous pourrions noircir des pages et des pages ! Mais il faut en garder un petit peu pour qu’on puisse vous étonner quand on aura l’occasion d’en parler. Ce qui est sûr, c’est qu’il nous est très difficile de quitter ce lieu. Trois semaines à vivre des moments forts chaque jour, à partager énormément avec nos compagnons, nous avons un peu la larme à l’œil au moment de partir. Surtout au terminal avec Adam qui s’en va aussi de son côté. Comme cela va nous manquer !!! Mais il faut poursuivre le voyage et nous comptons bien continuer à voler en Suisse et passer l’examen. Eh oui, car avec la licence que nous avons faite, nous pouvons voler partout dans le monde, sauf en Suisse où il faut une licence spéciale, ah la la, les suisses, toujours à faire différent des autres !!!

Encore merci à notre école de parapente, à ses instructeurs qui ont eu tant de patience avec nous, Richi, Edinson, Herman, Russel, nous n’oublierons jamais, « suave con los frenos ! » (doucement avec les freins !) et « manos arriba ! » (les mains en l’air !). Et bien sûr, on envoie de gros gros bisous à tous nos amis qui sont à nouveau sur les routes !

=> Album Photos Bucaramanga

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme le disait le grand philosophe Plasticus Bertrandus : "Ca plane pour vous !"

La grosse bise de 2 futurs-ex-australiens.
Cap sur l'Indonesie dans 3 jours.

Anonyme a dit…

je vous attends pour revoler en Suisse..
je vais faire mon 2ème vol cet hiver les skis aux pieds :)

bisous

isa

Chloe a dit…

Trois semaines? Ca donne envie de repartir! J'ajoute un lien vers ce billet dans notre revue des blogs qui paraitra cette semaine, Bucaramanga semble etre un lieu a visiter absolument!

Cécy a dit…

Ah le parapente. Mes parents ont vole avec les toutes premieres voiles, a l'epoque impossible de prendre des thermiques, on descendait et puis c'est tout. Et puis le matos a evolue, altimetre, bi-places. Mes parents ont fait pas mal de competitions en France dans les annees 80 et 90.
J'ai eu la chance de faire un vol en bi-place avec mon papa, c'etait chouette... courrir dans les airs alors que je ne touchais plus le sol. Il a encore sa voile et s'amuse a faire faire du gonflage (je crois que c'est ce que vous appelez kiting) a mes cousins.
Malheureusement trop d'accidents avec les copains, ma maman n'y touche plus et lui rarement.