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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

vendredi 28 août 2009

Riobamba, énième tentative de voyage en train… en vain !

Pour remonter l’Equateur, nous décidons de passer par les Andes, au centre du pays, la côte n’étant décidément pas propice à la bronzette. Nous partons donc pour la ville de Riobamba, depuis laquelle nous pouvons prendre un train très connu, et aussi très touristique, qui s’en va par monts et vallées jusqu’au lieu-dit « la Nariz del Diablo » (« le nez du diable »). Première surprise arrivés sur place, le prix élevé de l’hébergement. En Equateur, tout est déjà plus cher qu’au Pérou, mais là on atteint des sommets…

La deuxième bonne surprise, c’est l’impossibilité de prendre le train depuis Riobamba, soi-disant parce que c’est complet pour plus d’une semaine. Des locaux nous diront qu’en fait le service est arrêté depuis plusieurs mois sur le tronçon Riobamba-Alausi, mais ça, l’entreprise se garde bien de le révéler au public et préfère invoquer la surcharge de monde pour ne pas perdre la face… et le tourisme. Quelque peu mécontents de cette nouvelle, nous décidons quand même de nous rendre à Alausi en bus (à 1h45 de route vers le sud) pour effectuer le dernier tronçon de la voie de chemin de fer, qui à ce qu’il paraît est le plus beau, mais aussi faisable sans réservation. Le trajet n’est pas des plus agréables, car Yannick se retrouve sous le coup d’une nouvelle turista et Céline a des sueurs froides et des nausées, pas réjouissant tout ça ! Yannick se présentera par la suite pour l’élection du trône d’or… Et Céline fera un rapide test de grossesse… mais nooon, on plaisante !

Arrivés à Alausi, pas très frais, nous nous rendons à la gare où nous découvrons la troisième bonne surprise : nous faisons face à une petite affichette sur la porte qu’une employée nous explique : une des deux voitures s’est malheureusement cassée le matin-même et comme il n’en reste plus qu’une pour assurer le service, ils ne prennent que les réservations et on n’a qu’à aller se faire cuire un œuf… Enfin, ça c’est la manière dont on le prend, la femme est plutôt désolée pour nous ! Et puis de toute façon, on apprend que ce n’est plus le vieux train, mais plutôt une sorte de bus monté sur roue… Et qu'avant on pouvait voyager sur le toit, ce qui en faisait son attrait principal, mais que c'est interdit depuis une année... Pfff décidément, on n’a pas de chance avec les trains… Marche arrière, nous voilà donc repartis pour 1h45 de bus pour rentrer à Riobamba, bien dégoûtés par tout ça et les estomacs pires qu’en arrivant, c’est la fête !

Ce qu'on aurait dû faire... et ce à quoi nous avons été confrontés à la gare...


Heureusement, deux choses arrivent à compenser notre mauvaise expérience. La première, c’est le fameux marché du samedi de Riobamba, des dizaines de pâtés de maisons sont envahis par les marchands descendus des villages alentours pour l’occasion. Les trottoirs regorgent de fruits, légumes, céréales, casseroles, sucre de canne, pains, papier toilette, épices, habits de seconde main, chaussures, cordes, pop-corn, semelles, bref, tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Il y a même un quartier réservé à la vente d’animaux : poulets, lapins, cochon d’Inde, oies, chiens, etc… Ca c’est la partie toujours un peu moins sympa pour nous, difficile de supporter la vue de ces pauvres animaux détenus dans des conditions très précaires et manipulés sans douceur…



Ces marchés sont aussi toujours l’occasion d’assister à des scènes tout à fait étonnantes, comme ces gamins qui s’amusent devant une télévision faisant la promotion d’une antenne se voulant hyper-sonique-technologique, ou cette petite dame se baladant avec un petit chariot de semelles pour chaussures, ou encore ce pick-up sillonnant les rues avec au volant un mec qui hurle dans un porte-voix « mandarinas, 25 por un dollar, mandarinas, ricas mandarinas » (« mandarines, 25 pour un dollar, mandarines, délicieuses mandarines »), ou cet homme promenant une famille d’oies et ses poussins, et bien d’autres encore… A nouveau, nous ne pouvons résister à l’achat de fruits, d’autant plus que les ananas sont ici vraiment succulents, sucrés et savoureux.

Un petit marché artisanal nous permet d’observer la population locale en habits traditionnels qui vient acheter et faire coudre ses tissus et chapeaux à des petits stands de machines à coudre, principalement tenus par des hommes. Les chapeaux, accessoire indispensable pour les équatoriens, est ici plutôt en feutre de couleur sombre avec un large bandeau à sa base. Les étoffes sont de couleur vive, en laine ou en velours. Les femmes portent une sorte de pagne retenu à la poitrine par une grosse épingle à nourrice et les hommes, eux, portent des ponchos. Les gens sont si beaux, habillés de ces magnifiques tissus, coiffés de leurs chapeaux de feutre, et leur visage sculpté par le soleil et le froid, on les trouve vraiment superbes ! Dommage que les jeunes préfèrent maintenant s’habiller en jeans et t-shirt billabong…



La deuxième chose qui nous met du baume au cœur, c’est la découverte de petits stands de nourriture juste à côté de notre hôtel, autour de la gare ferroviaire. Chaque soir, ils ouvrent et proposent une cuisine simple faite de riz, pommes-frites, salade et viande (poulet ou porc), et tout ceci pour un prix oscillant de 1.20 à 2.80 de dollars. Nous découvrons ainsi la chuleta de chancho, une énorme pièce de porc grillée au barbecue, un vrai régal ! La convivialité est de rigueur, nous mangeons sur des petites chaises en plastique à une table commune ou directement au bar de la cabane face au cuisinier. Et on reçoit même des « caramelos » en dessert, on adore !

=> Album Photos Riobamba

Puerto López, des baleines, des baleines et encore des baleines…

Puerto López est un petit village au bord de l’océan pacifique qui chaque année, entre juin et septembre, voit débarquer des centaines de baleines à bosse qui viennent se reproduire après avoir parcouru plus de 6000km depuis l’Antarctique. Nous nous y rendons accompagnés de Rose et Olivier qui eux aussi ont bien envie de voir à quoi ressemble ce bal de baleines. Nous arrivons à Puerto López sous un ciel plus que grisonnant et avec même de la pluie (enfin, plutôt une légère bruine). Il faut dire qu’à cette saison, la côte pacifique est fréquemment recouverte de brume, disons que ce n’est pas le bon moment pour faire bronzette. Ca tombe bien, on n’est pas venu pour ça !

Nous écumons les agences de voyage pour trouver celle qui de 1. nous fera payer un prix raisonnable pour une sortie en bateau de quelques heures, et qui de 2. connaît un peu son job et donc relativement fiable pour voir des baleines (des malheureux n’ont pas eu cette chance avec des agences peu scrupuleuses). Notre choix se porte sur une petite agence qui ne paie pas de mine, mais qui possède une cabane décorée de beaux poèmes en français… On vous laisse déguster ces mots !

Motivés à bloc pour voir les baleines (il paraît qu’avec un esprit positif, on est plus sûr d’en voir), nous partons en bateau, toujours sous un ciel peu reluisant. Après avoir aperçu un groupe au loin assez tranquille, notre capitaine décide de mettre cap au large, et après 40min de navigation bien agité, toujours rien à l’horizon. On se regarde et on se demande si on n’est pas tombé sur un champion… Puis tout à coup, un groupe de 5 baleines apparaît, nous nous en approchons et en quelques minutes, elles sont juste à côté de notre bateau et passent dessous pour réapparaître de l’autre côté ! Céline crie de joie ou de peur, on ne sait pas trop, et Yannick mitraille tout en poussant des exclamations réjouies. On distingue leur ombre dans l’eau, des ailerons, des nageoires et des têtes parsemées de coquillages lorsqu’elles reprennent leur air à la surface (vidéo)

Nous restons encore un bon moment à observer au loin d’autres groupes, quand tout à coup, sortie de nulle part, une énorme baleine de près de 15m de long et pesant dans les 25 tonnes jaillit à la surface, à une trentaine de mètres de notre bateau. Elle saute à la verticale, la bouche pointée vers le ciel et même si ça ne dure que quelques secondes, on dirait que tout se déroule au ralentit devant nous, elle reste comme figée en l’air avant de s’écrouler lourdement dans l’eau, en faisant gicler des centaines de mètres cube d’eau. Nous sommes si surpris par ce moment magique et exceptionnel, que nous restons paralysés et aucun des appareils photos du bateau ne saisit l’instant, sauf une seule personne, un barcelonais qui a eu la gentillesse de nous faire parvenir deux clichés rares. On en a la chaire de poule et nous restons totalement éberlués par ce que nous venons de voir …


Il semble que nous ayons eu notre pesant de sensations fortes, nous prenons le chemin du retour. Et là, à nouveau sans crier gare, une deuxième baleine nous fait une acrobatie incroyable en bondissant à l’horizontal. Mais cette fois, cela se passe site vite que la moitié du bateau (dont nous faisons partie) n’a même pas le temps de la voir, le temps de tourner la tête et nous ne distinguons que des éclaboussures d’eau… A ce qu’il paraît, c’était superbe… Et cette fois là, pas de cliché !

Mais pourquoi donc autant d’acrobaties ? Comme c’est la saison des amours, les mâles tentent d’impressionner les femelles pour obtenir leurs faveurs. Il paraît qu’il est relativement rare d’assister à des sauts pareils, cela n’arrive pas tous les jours, et d’autant plus deux en une seule journée. Même les marins du bateau sont tout aussi impressionnés par ces scènes et poussent de grands « woaooouuuh ».



La dernière activité du tour consiste à faire du snorkeling… Mais on passe notre tour, il ne fait pas super chaud, l’eau n’est pas des plus transparentes et le lieu n’est pas très connu pour ses fonds marins. Si c’est juste pour se vanter d’avoir vu quelques petits poissons, bof ! Au lieu de ça, nous faisons la connaissance d’une suissesse de Bern qui ne paraît pas inconnue à Céline. Après quelques questions, il s’avère que c’est elle qui a vendu les lunettes à Céline chez Fielmann à Lausanne juste avant de partir en voyage (toujours les mêmes qui ont été volées sur l’Amazone…) ! Le monde est petit, non ?

Bon, les sensations fortes c’est une chose, mais il faut aussi remplir les estomacs ! Avec Rose et Olivier, on se prépare de gargantuesques repas : courgettes farcies, pommes de terre sautées, poisson fraîchement pêché de l’océan (et gracieusement offert par l’agence avec laquelle on a fait l’excursion), pâtes sautées aux légumes, salade de fruits, etc… Elle est pas belle la vie ?



mercredi 26 août 2009

La frontière Pérou-Equateur la plus cool et Cuenca, riche en surprises gustatives

Apparemment non rassasiés des multiples anicroches des transports subis au Pérou, nous décidons de quitter le pays en empruntant la frontière avec l’Equateur la moins fréquentée des trois disponibles : Chachapoyas-La Balsa-Vilcabamba. Ah la soif de l’aventure et le goût de faire toujours différent des autres…

Au final, nous prenons deux jours entiers pour relier notre nouveau pays d’exploration, qui nous permettent de voir défiler de magnifiques paysages (jungle, vallées arides, montagnes de forêt humide,…) et de rencontrer des gens charmants, bien loin des lieux pourris par le tourisme du Pérou. Pour une fois, personne n’essaie de nous arnaquer sur les prix des transports, ça nous fait tout bizarre ! Il nous faut 7 étapes pour arriver à destination, en quelques chiffres, voici notre périple :
• 3 mini-vans pour 5h de voyage
• 2 taxis et 3h15 de route
• 1 camion et 1h45 de trajet
• 1 bus et 5h45 de piste
• 1 moto-taxi pour 10min de traversée de ville

Ce qui nous fait au total, 16h de route… Cela paraît peu comme ça, mais faut-il le préciser, les routes ne sont en fait que des pistes avec des nids de poule plus grands que des nids d’autruche et les véhicules ne semblent pas munis d’amortisseurs. Et bien sûr, il y a toujours un peu d’attente entre chaque étape (la patience est une vertu…), l’occasion de taper la discussion avec les gamins du coin qui vendent des « caramelos », les femmes qui attendent le mini-van pour charger leurs poulets vivants dans des caisses en plastique ou les hommes entourés de leurs sacs de régimes de bananes. Bien dépaysant ! On a même droit à un petit barrage d’un commando sensé nous protéger des terroristes de la région. Au vu des mitraillettes qu’ils ont autour du cou, nous ne faisons pas les malins, mais il s’avère que le mec, les yeux bien rouges, nous demande gentiment « euh, vous n’auriez pas un sol, un sol cinquante ? », sur un ton tout timide et gêné. On n’hésite pas trop et on lui tend volontiers un sol, si c’est pour notre protection !

Et la frontière alors, à quoi ressemble-t-elle ? Et bien c’est quelques baraques bancales, des deux côtés d’un pont qui marque la séparation des territoires, au milieu de rien du tout. Le douanier ? Un mec en shorts et « marcel » qui enregistre notre passage dans son fichier excel (eh oui, ils ont quand même un ordi !). On a même droit à un petit contrôle sanitaire, grippe porcine oblige, par un mec qui ressemble pas tellement à un médecin et qui nous colle un stéthoscope dans le dos sur 2 couches de vêtements. « Respirez fort ! » dit-il sans grande conviction.

Après ce voyage éprouvant mais finalement très divertissant, nous passons une journée à nous détendre dans le petit village très tranquille, mais alors vraiment très tranquille, et entouré de montagnes de Vilcabamba. Sans perdre de temps, nous reprenons la route pour Cuenca, une grande ville toute propre avec de jolis bâtiments inscrits au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco, un trafic automobile bien organisé, bref, on se sentirait presque perdus dans tout cet ordre ! Céline profite de cette escale pour se refaire des lunettes… Ben ouais, depuis l’épisode du fauchage de lunettes sur le fleuve Amazone, elle voulait plus travailler sur le blog, soi-disant parce qu’elle avait mal aux yeux sur l’ordi ! Donc pour que vous puissiez toujours nous suivre dans nos aventures, il a fallu investir… pour un résultat très moyen, eh oui, les lunettes les moins chers ne sont pas toujours les plus élégantes !



Du côté culturel, nous nous lançons dans la visite du musée Tomebamba dont le point fort est la partie ethnographique qui reconstitue fidèlement par des statues de cire et des maquettes, les différentes ethnies d’Equateur. Il y a même des têtes diminuées assez impressionnantes de l’ethnie des Shuar, habitant la partie amazonique du pays. A l’époque, lorsqu’ils capturaient leurs ennemis, ils leur coupaient la tête, la vidaient, retiraient tous les os, cousaient les yeux et la bouche, la remplissaient de paille et la faisaient sécher jusqu’à ce qu’elle ait la taille d’un pamplemousse. Cette coutume, interdite depuis, permettait de s’approprier l’âme et la puissance de l’ennemi, et ne se pratiquait pas sur les femmes et les enfants, considérés comme inférieurs. Impressionnant, non ? Malheureusement pour vous, pas le droit de prendre des photos, mais on en a quand même trouvée une sur le net…

Nous visitons aussi le marché dominical de fruits et légumes du petit village de Gualaceo et nous ramenons de jolies scènes de marché avec des gens en habits traditionnels, systématiquement couverts de leur chapeau de feutre ou panama. Nous découvrons aussi la cuisson du « cuy » (cochon d’Inde) empalé sur un gros bâton de bois au-dessus d’un feu de charbon, charmant ! Mais la plus belle surprise de la journée, c’est la dégustation de glaces artisanales à tomber parterre : un cône à la crème chantilly glacée et une glace à la mangue, avec un goût tellement authentique, un vrai régal ! Et pour rien du tout, 20ct de CHF !!! Ah oui, il faut aussi qu’on vous dise qu’à notre plus grand plaisir, nous redécouvrons le pain en Equateur. Des croissants, des pains au chocolat, du pain bien consistant, au beurre et tout chaud. Et il y a des boulangeries ou des stands à tous les coins de rue, mais comment a-t-on fait sans ça jusqu’à maintenant, on se demande ?



Pour continuer dans le registre culinaire, nous nous lançons dans notre premier barbecue équatorien sur la petite terrasse de notre hostel. Et comme on se régale au premier, nous décidons de remettre le couvert le lendemain, mais cette fois avec une bonne tranche de porc (viande très appréciée en Equateur, ça nous change du poulet au Pérou !). Super bonne surprise, nous tombons sur Rose et Olivier, deux bretons bien sympas qu’on a déjà croisé plusieurs fois ces dernières semaines. Cette fois, c’en est trop, nous décidons de partager ce barbecue, avec en prime un délicieux dessert de bananes-chocolat au grill, mmh! S’en suit une longue soirée à boire des bières et de l’aguardiente (de l’alcool de canne à sucre à réveiller un mort). Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas abusé comme ça (enfin, on parle surtout de la viande là…) !



Notre séjour à Cuenca se termine donc en apothéose et pour notre prochaine étape, nous décidons de faire un petit tour sur la côte où on a entendu que des baleines s’y reproduisaient. On va essayer de s’y frotter, voir un peu si c’est donc vrai ou si on nous raconte des bobards.