Un carton à la main avec l’inscription « les poulets » (pour qu’ils nous reconnaissent… ben ouais ça fait un an et demi qu’on les a pas vus !), un cigare à la bouche et un verre de rhum à la main, nous les voyons débarquer, tout blancs, tout sourire et tout motivés. De retour à la maison, Luis nous a préparé un bon repas que nous partageons enfin avec nos amis, ça fait du bien de les revoir ! Alors comment va la Suisse, qu’est-ce qui a changé ? Et vous, comment s’est passé ce voyage, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? On n’en finit pas de papoter, les mojitos aidant. Nous terminons le festin par une succulente plaque de choc suisse, aaaaah ça faisait un an qu’on n’en avait pas goûté !!! Merci les poulets !
Nous visitons la ville avec les poulets, avec entre autre le musée du rhum pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet. En gros, les étapes de fabrication sont simples. Il faut presser la canne à sucre pour en extraire le jus, le faire cuire et on obtient de la mélasse pour le rhum et de la matière solidifiée pour fabriquer du sucre. Ensuite, mélanger la mélasse à de l’eau et de la levure, puis laisser reposer 24-30 heures et distiller. L’eau-de-vie ainsi produite doit être filtrée par de la pierre de silice et du charbon actif et le liquide enfin obtenu est mis en barrique de chêne pour minimum 18 mois. Pour obtenir le meilleur rhum, on rajoute de l’eau et de l’alcool qu’on fait vieillir des dizaines d’années. Le rhum que l’on achète en bouteille est un savant mélange de plusieurs rhums avec des années de vieillissement différentes mais dont le plus jeune est celui inscrit sur la bouteille. Par exemple un Havana Club 7 ans d’âge est un mélange de plusieurs rhums dont le plus jeune est de 7 ans d’âge. Bien sûr, la recette de ce mélange est savamment gardée !
En déambulant dans les ruelles de La Habana Vieja (le vieux Havane), plusieurs couples proposent aux poulets un festival de salsa… Mais avertis de notre expérience pour le moins infructueuse et surtout onéreuse, ils rigolent bien de ces propositions ! Du côté de notre casa particular, nous faisons un peu de "negocio" (du commerce) avec le proprio Luis. Amélie et Gaëtan ont ramené de Suisse quelques appareils électroniques à vendre. Nous arrivons facilement à refourguer un natel Sony Ericsson (les natels sont hors de prix à Cuba) qui permet de renflouer notre budget voyage. Le deuxième natel est un peu plus difficile à vendre, Luis nous propose de nous le garder pendant notre périple sur l'île pour essayer de trouver un acheteur et de nous refiler l'argent à notre retour, nous lui réservons 10% de commission sur chaque marché conclu. Nous ne luis faisons pas tellement confiance (c'est un mec un peu louche), mais on lui laisse quand même le natel. En effet, nous avons essayé de trouver des acheteurs de la rue, mais c'est plus difficile qu'on ne le pensait ! Et puis bien sûr, c’est illégal… On tente donc le coup, on verra au retour à La Havane... « Ojala ! » comme disent les latinos (l’équivalent de « Inch’allah »)
Bref, c’est pas tout ça, mais il nous faut décider de la suite des événements, comment allons-nous voyager dans Cuba pendant deux semaines ? Le compte-rendu de nos recherches nous pousse à décider que la voiture est certes la solution la plus coûteuse, mais la plus sure si on veut être efficace. Nous trouvons une agence dont le gars nous fait un prix correct par rapport aux prix du marché (c’est quand même 85CHF par jour… sans l’essence qui coûte 1.30CHF par litre… bienvenue à Cuba !) et nous voilà avec une voiture Geely (une marque inconnue au bataillon) tout clinquante (beaucoup trop à notre goût) et des plaques rouges de voiture de location bien voyantes. Pour la discrétion c’est raté. Nous nous retrouvons comme tous les autres touristes que nous nommons affectueusement les « Charles de Gaulle », du fait qu’en attendant nos amis à l’aéroport, nous avons vu débarquer un A380 entier de Paris dont la plupart des passagers avaient contracté les services d’une agence de voyage et les autres sont allés dans la même agence que nous pour louer une voiture. D’ailleurs Yannick et Gaëtan ont essuyé la rage des français qui attendaient patiemment leur tour devant l’agence. Les deux suisses sont passés devant toute la file, puisqu’on avait déjà réservé la voiture le jour précédent. La remarque « we are all waiting, ALL, hein !? » (nous sommes tous en train d’attendre, TOUS, hein !?) avec un accent français à couper au couteau, a vite fusé. Ca fait tout bizarre d’entendre des gens râler après avoir côtoyé les latins qui sont plutôt laxistes en matière de file d’attente et ne sont pas râleurs pour un sous. ;-)
Nous voici donc sur les routes cubaines, nettement plus relax que les routes mexicaines, peu de trafic, plutôt lent voir hyper-lent, une signalisation des directions quasi inexistante et un respect des règles étonnant. La police n’est jamais loin. Il n’y a pas de grands panneaux publicitaires, à part ceux de la propagande gouvernementale. Un extrait des slogans :
« Patria o muerte, venceremos ! » (Patrie ou mort, nous vaincrons !)
« Trabajar con orden y disciplina » (Travailler avec ordre et discipline)
« Yo trabajo, él trabaja, nosotros trabajamos. Y tú, que haces ? » (Je travaille, il travaille, nous travaillons. Et toi, que fais-tu ?)
« Trabajar con orden y disciplina » (Travailler avec ordre et discipline)
« Yo trabajo, él trabaja, nosotros trabajamos. Y tú, que haces ? » (Je travaille, il travaille, nous travaillons. Et toi, que fais-tu ?)
Nous croisons des charrettes tirées par des chevaux, des carrioles avec des bœufs, des vélos, des vélomoteurs, des sortes de calèches pour le transport de personnes, des vieilles voitures américaines, et puis aussi quelques belles voitures et pas toutes de location. Bref, on ne peut pas rouler trop vite sur les routes cubaines, même l’autoroute, car il n’est pas rare de croiser une vache qui traverse la route ou une carriole avançant à 2 km/h.
=> Album Photos La Habana