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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

mercredi 19 mai 2010

L’arrivée des poulets à La Habana

Après nos quelques jours de reconnaissance de terrain, nous allons accueillir nos amis les poulets, Amélie et Gaëtan, à l’aéroport international de la Havane. Pour s’y rendre, pas si facile car aucun bus de ligne ne dessert l’aéroport, seuls les taxis sont disponibles. Nous prenons donc une jeep qui nous pose à quelques kilomètres, puis un bus d’employés des douanes qu’on chope au passage qui nous poussera les derniers kilomètres contre quelques pesos au chauffeur. On apprend le système D, cher aux cubains !

Un carton à la main avec l’inscription « les poulets » (pour qu’ils nous reconnaissent… ben ouais ça fait un an et demi qu’on les a pas vus !), un cigare à la bouche et un verre de rhum à la main, nous les voyons débarquer, tout blancs, tout sourire et tout motivés. De retour à la maison, Luis nous a préparé un bon repas que nous partageons enfin avec nos amis, ça fait du bien de les revoir ! Alors comment va la Suisse, qu’est-ce qui a changé ? Et vous, comment s’est passé ce voyage, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? On n’en finit pas de papoter, les mojitos aidant. Nous terminons le festin par une succulente plaque de choc suisse, aaaaah ça faisait un an qu’on n’en avait pas goûté !!! Merci les poulets !

Nous visitons la ville avec les poulets, avec entre autre le musée du rhum pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet. En gros, les étapes de fabrication sont simples. Il faut presser la canne à sucre pour en extraire le jus, le faire cuire et on obtient de la mélasse pour le rhum et de la matière solidifiée pour fabriquer du sucre. Ensuite, mélanger la mélasse à de l’eau et de la levure, puis laisser reposer 24-30 heures et distiller. L’eau-de-vie ainsi produite doit être filtrée par de la pierre de silice et du charbon actif et le liquide enfin obtenu est mis en barrique de chêne pour minimum 18 mois. Pour obtenir le meilleur rhum, on rajoute de l’eau et de l’alcool qu’on fait vieillir des dizaines d’années. Le rhum que l’on achète en bouteille est un savant mélange de plusieurs rhums avec des années de vieillissement différentes mais dont le plus jeune est celui inscrit sur la bouteille. Par exemple un Havana Club 7 ans d’âge est un mélange de plusieurs rhums dont le plus jeune est de 7 ans d’âge. Bien sûr, la recette de ce mélange est savamment gardée !

En déambulant dans les ruelles de La Habana Vieja (le vieux Havane), plusieurs couples proposent aux poulets un festival de salsa… Mais avertis de notre expérience pour le moins infructueuse et surtout onéreuse, ils rigolent bien de ces propositions ! Du côté de notre casa particular, nous faisons un peu de "negocio" (du commerce) avec le proprio Luis. Amélie et Gaëtan ont ramené de Suisse quelques appareils électroniques à vendre. Nous arrivons facilement à refourguer un natel Sony Ericsson (les natels sont hors de prix à Cuba) qui permet de renflouer notre budget voyage. Le deuxième natel est un peu plus difficile à vendre, Luis nous propose de nous le garder pendant notre périple sur l'île pour essayer de trouver un acheteur et de nous refiler l'argent à notre retour, nous lui réservons 10% de commission sur chaque marché conclu. Nous ne luis faisons pas tellement confiance (c'est un mec un peu louche), mais on lui laisse quand même le natel. En effet, nous avons essayé de trouver des acheteurs de la rue, mais c'est plus difficile qu'on ne le pensait ! Et puis bien sûr, c’est illégal… On tente donc le coup, on verra au retour à La Havane... « Ojala ! » comme disent les latinos (l’équivalent de « Inch’allah »)

Bref, c’est pas tout ça, mais il nous faut décider de la suite des événements, comment allons-nous voyager dans Cuba pendant deux semaines ? Le compte-rendu de nos recherches nous pousse à décider que la voiture est certes la solution la plus coûteuse, mais la plus sure si on veut être efficace. Nous trouvons une agence dont le gars nous fait un prix correct par rapport aux prix du marché (c’est quand même 85CHF par jour… sans l’essence qui coûte 1.30CHF par litre… bienvenue à Cuba !) et nous voilà avec une voiture Geely (une marque inconnue au bataillon) tout clinquante (beaucoup trop à notre goût) et des plaques rouges de voiture de location bien voyantes. Pour la discrétion c’est raté. Nous nous retrouvons comme tous les autres touristes que nous nommons affectueusement les « Charles de Gaulle », du fait qu’en attendant nos amis à l’aéroport, nous avons vu débarquer un A380 entier de Paris dont la plupart des passagers avaient contracté les services d’une agence de voyage et les autres sont allés dans la même agence que nous pour louer une voiture. D’ailleurs Yannick et Gaëtan ont essuyé la rage des français qui attendaient patiemment leur tour devant l’agence. Les deux suisses sont passés devant toute la file, puisqu’on avait déjà réservé la voiture le jour précédent. La remarque « we are all waiting, ALL, hein !? » (nous sommes tous en train d’attendre, TOUS, hein !?) avec un accent français à couper au couteau, a vite fusé. Ca fait tout bizarre d’entendre des gens râler après avoir côtoyé les latins qui sont plutôt laxistes en matière de file d’attente et ne sont pas râleurs pour un sous. ;-)

Nous voici donc sur les routes cubaines, nettement plus relax que les routes mexicaines, peu de trafic, plutôt lent voir hyper-lent, une signalisation des directions quasi inexistante et un respect des règles étonnant. La police n’est jamais loin. Il n’y a pas de grands panneaux publicitaires, à part ceux de la propagande gouvernementale. Un extrait des slogans :

« Patria o muerte, venceremos ! » (Patrie ou mort, nous vaincrons !)
« Trabajar con orden y disciplina » (Travailler avec ordre et discipline)
« Yo trabajo, él trabaja, nosotros trabajamos. Y tú, que haces ? » (Je travaille, il travaille, nous travaillons. Et toi, que fais-tu ?)

Nous croisons des charrettes tirées par des chevaux, des carrioles avec des bœufs, des vélos, des vélomoteurs, des sortes de calèches pour le transport de personnes, des vieilles voitures américaines, et puis aussi quelques belles voitures et pas toutes de location. Bref, on ne peut pas rouler trop vite sur les routes cubaines, même l’autoroute, car il n’est pas rare de croiser une vache qui traverse la route ou une carriole avançant à 2 km/h.

=> Album Photos La Habana

Nos premiers pas sur sol cubain à La Habana

Nous atterrissons à Cuba bien crevés, nous n’avons dormi que quelques heures avant de décoller de México, à papoter jusqu’au bout de la nuit avec nos amis Esteph et Nacho. À l’aéroport de La Havane, nous changeons quelques pesos mexicains qu’il nous reste pour des pesos convertibles (CUC), une des deux monnaies du pays. Le système paraît étrange à nos yeux. Les cubains sont payés en monnaie nationale, le peso cubain (CUP), mais les étrangers doivent payer tous les services touristiques (hôtels, restaurants, transports, souvenirs,…) en peso convertible qui vaut 25 fois plus que la monnaie nationale, cherchez l’erreur.

A Cuba, il y a le choix entre deux types de logement. L’hôtel, très coûteux et avec une qualité de service moindre, et la « casa particular », c’est-à-dire chez l’habitant. Ce sont des familles qui ouvrent leur maison aux touristes, tout en payant un impôt au gouvernement, et qui proposent généralement les repas. Il y a aussi des maisons illégales qui ne rendent pas de compte au gouvernement, mais selon le guide que nous avons, il faut les éviter car si elles se font choper, l’amende est bien salée. Bref, nous dégotons une casa particular en plein cœur du vieux quartier de la Havane, chez un dénommé Luis dont l’adresse nous a été recommandée par une amie du Mexique qui a voyagé dans ce pays il y a quelques semaines. Nous négocions un prix défiant toute concurrence avec petit-déjeuner et souper inclus, l’appartement est super joli et c’est assez calme. De fil en aiguille, nous apprenons que la casa est illégale et qu’il faut être discret lors des entrées et sorties, surtout quand un flic rôde dans les parages… et bien on est tout de suite mis au parfum !

Nous passons cinq jours à nous balader dans cette très belle ville, à admirer les vieilles voitures américaines des années 50, l’architecture magnifique des grands établissements publics, mais aussi tous ces immeubles défraîchis aux balcons entourés de fer forgé et reliés entre eux par un enchevêtrement sans nom de fils électriques. Nous croisons plein de gamins qui jouent au baseball dans la rue avec parfois juste un bouchon de bouteille en plastique et un bâton de bois, des petits vieux assis sur leur perron avec un gros cigare habano à la bouche, et ce qui nous plaît, c’est qu’aucune affiche publicitaire ne vient gâcher le tableau, cela nous change des autres pays visités ! D’un autre côté, nous nous rendons vite compte que cela ne va pas être facile de manger ce qu’on désire, les petites épiceries ne fournissent quasiment rien, un paquet de pâte et une sauce tomates pas plus, les marchés de fruits et légumes sont de loin pas les mêmes que ceux dont nous avons tant profité dans le reste de l’Amérique latine (peu de choix et la qualité pas toujours au rendez-vous) et même l’eau en bouteille est à un prix élevé.

Nous découvrons donc les typicités du pays et nous tentons d’apprendre son fonctionnement. Surtout que dans quelques jours, un couple d’amis de Suisse, Amélie et Gaëtan (les poulets comme on les appelle !), nous rejoignent pour deux semaines de vacances, et nous voulons être prêts à leur offrir un beau séjour. Nous prenons donc des informations sur les transports. D’abord le train, pas très cher mais il met 6h jusqu’à notre prochaine destination et en plus la nuit, pas très pratique. Le bus pour les touristes ne met que 3h mais il est hors de prix. Selon le guide, on peut aussi faire du stop, c’est d’ailleurs un mode de transport réglementé par un agent qui distribue un ticket à toute personne en attente à des points définis à la sortie des villes et chaque véhicule appartenant au gouvernement est censé s’arrêter pour prendre les auto-stoppeurs. Mais il faut avoir du temps pour cette solution, beaucoup de temps. Vu la pénurie de transports publics à Cuba et le prix élevé des taxis, tous les cubains font du stop, il faut donc être très patient… Pour deux semaines de vacances, cela ne semble pas très adapté.

Un email de cette copine du Mexique qui nous a déjà aidé pour le logement nous indique qu’il est possible de voyager dans des vieilles voitures américaines, il ne nous reste « plus qu’à » trouver d’où partent ces voitures. Un bus de la ville est sensé pouvoir nous y déposer. Nous attendons une demi-heure en vain que ce bus arrive avec une fille d’une cinquantaine de personnes. Nous changeons de plan pour une petite jeep un peu plus chère mais toujours raisonnable. Nous arrivons à la place de la révolution où est censé se situer ce terminal. Personne n’a l’air de savoir ce que sont ces vieilles voitures, on nous dirige vers de gros bus touristiques de Transtur, une des grandes agences de voyage de Cuba appartenant au gouvernement. Le chauffeur ne peut pas nous aider, nous demandons donc à un cocotaxi (une moto tirant un siège pour deux personnes), qui ne trouve rien de mieux que de se foutre de notre gueule, en nous disant que le terminal se trouve à l’autre bout de la ville, qu’il veut bien nous emmener pour quelques 10 CUC (12CHF) et comme on dit qu’on n’a pas cet argent, il ouvre son porte-monnaie pour payer la course. Bref, on repart presque en l’insultant. Dépités, nous décidons de rentrer au centre et nous demandons à un cubain dans la rue où se trouve le bus pour rentrer. De fil en aiguille, nous lui parlons de ces vieilles voitures et enfin il nous indique l’endroit recherché et nous dit que c’est 5 CUC jusqu’à Pinar del Río, notre objectif. Une fois sur place, nous discutons avec un des chauffeurs, il veut nous facturer 15 CUC par personne ! On essaie de négocier, mais il nous dit qu’il n’a pas le droit de prendre des étrangers et que pour cette raison, c’est plus cher, une prime de risque en fin de compte. On arrive quand même à descendre le prix, mais on sait que le moment voulu, il faudra batailler sec.

Nous voilà de retour au centre, abattus devant l’ampleur de la tâche. Les transports publics sont pratiquement inexistants, les bus pour touristes sont hors de prix et si on veut voyager comme les cubains, les gens ne veulent pas nous indiquer les lieux de départ ou on doit payer beaucoup plus. Ca va pas être facile… Dernière solution, la location d’une voiture. Comme on sera quatre, on pourrait partager les frais. On fait une dizaine d’agences de location (qui sont en fait seulement 3 entreprises, toutes appartenant au gouvernement) et les prix sont décourageants. On n’a jamais été confronté à des prix aussi élevés de tous les pays que nous avons visités. Nous en parlerons avec nos amis quand ils arriveront.

Ah oui, il faut quand même qu’on vous raconte une anecdote dont on se rappellera longtemps. Même après plus d’un an et demi de voyage et de nombreuses embrouilles évitées, on arrive encore à se faire avoir… Le deuxième jour de notre arrivée à La Havane, nous déambulons dans les rues, encore tout frais et avides de rencontrer des cubains. Un couple de jeunes de 25-30 ans nous aborde tout sourire avec quelques mots en français et nous demande si nous avons entendu parler d’un festival de la salsa. Alors nous, bien sûr, on dit que non et ils nous proposent de les suivre. Nous nous installons à un bar et on commande des mojitos (cocktail avec rhum-menthe-sucre-glaçons). Le couple est super sympa, nous parlons de Cuba, de leurs conditions de vie, des restrictions gouvernementales, nous parlons aussi de chez nous, de notre voyage, vraiment un contact super sympathique. Bref, après une heure, toujours pas de festival de la salsa, bizarre, ça doit être plus tard. Le gars nous demande si on veut recommander des mojitos et Yannick répond qu’il préfère voir la note avant. Et il n’a pas tout tort, car chaque mojito coûte 4 CUC (4.80CHF) et bien sûr, on doit payer les 4 mojitos ! Et tac, 16 CUC qui partent en fumée, le tiers de notre budget journalier… Nous faisons nos adieux au couple, avec le goût amer des mojitos… Et on peut vous dire qu’on a jamais revu de mojitos aussi chers de tout Cuba, on s’est bien fait avoir ! On vous met donc en garde contre le soi-disant festival de salsa de la Havane, si vous entendez ça, courrez !

Bon c’est pas tout ça, mais il faut qu’on aille sur Internet, histoire de mettre à jour le blog et envoyer quelques mails. Et bien c’est pas facile du tout ici. C’est vite vu, ça coûte 6 CUC (7.20CHF) de l’heure dans les hôtels, quelques 15 fois plus cher que tout le reste des pays latins que l’ont a visités ! En plus c’est très lent. Ce prix s’avèrera être le même dans tout le pays, car géré par le gouvernement comme d’hab’. Est-ce qu’on vous a dit que le salaire moyen du cubain est de 20.- suisses par mois ? On vous laisse imaginer le fossé que le gouvernement crée entre le canal local et le touristique… Et bien sûr, les cubains n’ont pas droit à Internet (à part de manière illégale…), c’est uniquement pour les étrangers. Cela fait partie de la politique de mainmise sur la population. Par contre les cubains peuvent accéder à un service de messagerie, mais cela coûte quand même cher et tout est contrôlé. Et bien voilà, on est assez vite mis au parfum, le blog sera sur pause et nos contacts avec l’extérieur limités !

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mardi 4 mai 2010

Intrusion dans le monde des indiens avec le temazcal et nos derniers jours à México DF

Nous sommes le 21 mars et c’est l’anniversaire de Yannick. Pour le fêter, nos amis de la Ciudad de México, Estephany et Nacho, nous invitent à une cérémonie du temazcal dans les montagnes près de Taxco. Le temazcal est une sorte de bain de vapeur que les indigènes, notamment les Huichols originaires du nord-ouest de la Ciudad de México, entreprennent pour purifier le corps et l’âme. Nacho lui-même est « shaman » et nous initie à cette coutume ancestrale. Pour nous accompagner, trois de leurs amis sont venus avec eux : Edgar, Jorge (surnommé Korke par son grand-père qui n’arrive pas à prononcer les « j » et « g »…) et David.



Le temazcal requiert tout un rituel. Il faut d’abord récolter le bois qui servira à chauffer les pierres, et allumer le feu. Les hommes s’en chargent et paient de leur personne en se faisant mitrailler par les piqûres des petites mouches sanguinaires, les désormais fameuses « jejenes ». Puis il faut monter la tente couverte d’un plastique noir et purifier le sol avec des incantations et des herbes. Des offrandes diverses sont déposées à l’entrée du dôme. Une fois que les pierres sont chaudes, nous entrons tous sous la tente après avoir été « lavés » avec des incantations. A l’intérieur, nous nous présentons et prononçons quelques mots choisis sur ce que nous ressentons et ce que nous attendons de ce moment unique que nous allons partager. Des chants indiens nous accompagnent tandis que Nacho jette de l’eau sur les pierres brûlantes, la chaleur et l’humidité montent rapidement. Les minutes et les quarts d’heure s’écoulent, et tour à tour nous recevons le fameux nettoyage corporel et spirituel du shaman. C’est un moment magique et fort en émotions qu’il est difficile de transcrire sur papier, nous ressortons régénérés de cette expérience et aussi bien fatigués ! Quel magnifique cadeau d’anniversaire (vidéo) !



Après tant d’émotions, nous relatons nos impressions avec un bon jus d’ananas fraîchement pressé. L’ambiance est super bonne, mais il faut penser à tout ranger, nous partons pour un autre lieu. Nous disons au revoir à Señora Felix, une amie des parents d’Estephany qui nous a gentiment prêté son terrain pour le temazcal et qui nous a aussi offert le couvert, une dame adorable. « Ma maison est la vôtre, vous revenez quand vous voulez » comme elle nous le rappelle gentiment. Nous reprenons la route et retournons près de Cuernavaca où les parents d’Estephany ont une maison dans un condominio. C’est un immense complexe de propriétés individuelles, toutes construites sur la même base et qui permet à beaucoup d’habitants de la capitale, les « chilangos » comme on les appelle ici, de se mettre au vert. Il y a tout le confort, dont une magnifique piscine. Les hommes ont vite fait de sauter à l’eau et de jouer à une sorte de water-polo dont l’équipe « Yannick et Nacho » ressort triomphante (il semble toutefois que certaines irrégularités aient été constatées aux dires des perdants…).

Nous organisons un magnifique « asado mexicano », un barbecue mexicain à se relever la nuit. Au menu, steak de bœuf, poulet, légumes grillés dont du nopal (du cactus, c’est suuuuuper bon), salades, sauces au « chile » (au piment… attention âmes sensibles s’abstenir), bière, vin rouge et bien sûr l'incontournable tortilla, bref, un vrai festin de rois. L’ambiance est au beau fixe et nous échangeons sur le temazcal, la partie de water-polo, nos vies, etc. La nuit tombe et nous nous lançons dans une de nos parties de jeu du 10'000 que nous avons égrainé tout au long du voyage, c’est toujours un succès ! D’autant plus avec une bonne bouteille de tequila… Même le gardien du condominio nous rejoint, lui qui a peu de distraction durant ses 24h de service (si si, c’est pas un gag, il bosse 24h de suite).

Et voilà, il est temps de repartir sur la Ciudad de México, les « vacances sont terminées ». Nous disons au revoir à Edgar, David et Jorge, et ce dernier nous offre un de ses disques de chants indiens pour nous permettre de nous exercer avant de revenir un jour au Mexique pour refaire un temazcal. Nous reprenons de l’altitude pour rentrer sur la capitale, ce sont les derniers kilomètres d’autoroute du voyage que nous réalisons (vidéo) ! De retour à México, nous retrouvons le trafic, le bruit, la pollution et en même temps, on a l’impression de revenir à la maison. Nous posons nos valises dans notre hôtel de passe fétiche, le Mexicali. Notre dernier objectif se dessine : la vente de la voiture…

Première étape : opération lavage de voiture. Nacho aux commandes (il a l’habitude, lui-même est dans le business d’achat/vente de voitures !), nous suivons ses instructions et on peut vous dire qu’on transpire bien, elle est tellement crade cette voiture ! Quatre mois de vadrouille sans nettoyage… vous imaginez l’état. Après beaucoup d’efforts, elle ressort encore plus belle que quand on l’a achetée, il n’y a plus qu’à l’amener au « tianguis », le marché d’occasions de voitures. Une fois sur place, dernières petites retouches comme le laquage des pneus, le cirage du moteur, etc… Comme de vrais coyotes ! Les coyotes, ce sont les mexicains qui achètent et revendent des voitures, parfois sans scrupules. Nous passons la journée du mercredi sans une seule offre pour notre voiture, ça s’annonce mal. Nous retournons au tianguis le samedi, en espérant que le week-end amène plus de familles cherchant une camionnette comme la nôtre. Nous baissons un peu le prix avec un chiffre d’appel intéressant et on attend… Et voici qu’une personne se présente dans l’après-midi, un coyote de Veracruz qui cherche une voiture pour partir en vacances de Pâques en famille à Acapulco, voiture qu’il revendra de retour à Veracruz. Il fait le chien en pointant du doigt tous ses défauts, mais la camionnette est vraiment nickel, on finit par s’accorder d’un prix et hop, il part avec notre Dodge et nous les poches pleines de sousous !!! Autant vous dire que sans Nacho et son bagout, on aurait eu de la peine à baratiner aussi bien le mec. Merci Nacho !!!

Et voilà, il nous reste une semaine à passer à México et nous pouvons enfin profiter. Nous passons une journée au parc d’attractions du 6Flags, on s’amuse bien, à part la séance du « río salvaje » (la rivière sauvage) de laquelle on ressort complètement trempé, c’est horrible, surtout qu’il fait pas si chaud que ça aujourd’hui. On comprend pourquoi il n’y avait pas de file d’attente… La meilleure attraction, c’est Superman, qu’on refait plusieurs fois en fin de journée quand les gens ont déserté. On en ressort les cheveux tout ébouriffés (vidéo) !

Côté achats, nous faisons des folies aux marchés d’artisanat, Céline se fait un stock impressionnant de fils pour macramé, de pierres et perles diverses. Yannick n’est pas en reste avec un magnifique collier en forme de tête d’indien tissé de macramé. Le paquet envoyé en Suisse, les poches bien moins pleines, nous passons d’agréables journées et soirées en compagnie de nos fidèles amis Estephany et Nacho, toujours près à se sacrifier pour nous aider dans les derniers préparatifs. Nous goûtons plusieurs fois à la succulente cuisine de la maman de Nacho, nous partageons quelques bières en déambulant le soir sur des places pleines de monde, nous goûtons à la gélatine d’Estef pour l’anniversaire d’Edgar dont nous avions fait la connaissance au temazcal, nous visitons le magnifique musée d'anthropologie, nous profitons des dernières tortas mexicaines (les fameux énormes sandwichs succulents), bref, les jours s’égrainent gentiment jusqu’à notre dernier soir avant le grand départ. Nous concoctons un repas de chef pour nos amis, au menu, émincé de bœuf à la zurichoise, un grand classique du voyage et qui a le mérite de toujours très bien fonctionner ! Nous passons une super soirée à rigoler et à chaque bêtise prononcée par l’un de nous, un joyeux « salud » est lancé par le reste. Après un échange de cadeaux et souvenirs, nous allons nous coucher quelques heures avant de nous relever à 6h du mat (même 5h, heure d’hiver…), direction l’aéroport. Nous disons au revoir à nos amis, nous avons de la peine à les quitter, nous nous sommes tellement habitués à les voir tous les jours, nous nous sentons un peu perdus sans eux, ils nous manquent déjà ! Nous espérons les revoir très bientôt en Suisse ou ailleurs.

Voilà, c’est bon, on décolle pour notre dernière étape du voyage : ron, habano y salsa, bienvenido CUBA !!!

=> Album Photos Cuernavaca
=> Album Photos México City

Ca fume avec Popo, la cocc de Taxco et orgie de fruits à Cuernavaca

A l’évocation du volcan Popocatépetl, Yannick se souvient de ses cours de géo, ce volcan surplombant la grande cité de México avec ce nom si compliqué à prononcer. A Céline, ça ne lui dit pas grand-chose, à part la pointe blanche aperçue lors du survol de la ville en avion à notre arrivée au Mexique, il y a presque 4 mois. Il est temps maintenant de lui rendre une petite visite ! Nous prenons une route sinueuse qui se transforme bientôt en vrai rallye. La piste est chaotique (on se demande comment va en ressortir notre voiture…), nous avançons à 5km/h, nous bouffons de la poussière volcanique et nous nous élevons lentement mais sûrement. Vers 3500m d’altitude, nous trouvons un « centre écotouristique » où nous pouvons poser notre voiture pour quelques nuits. Il fait bien frais par ici et le vent souffle sans relâche, impossible de rester dehors le soir, on s’emballe vite dans nos sacs de couchage !

Nous entreprenons une petite randonnée dans une forêt clairsemée de conifères avec une herbe jaune qui s’illumine aux rayons du soleil, on dirait presque des champs de blé, c’est superbe. La végétation est très sèche (ainsi que notre nez et notre peau, des vrais crocos), il y a des chardons et des plantes pleines de piquants. Nous croisons la route de lapins sauvages qui détalent à toute vitesse à notre approche, ils sont trop mignons avec leur queue toute blanche. Le volcan Popocatépetl, toujours en activité, se dévoile enfin à nous, immense cône blanc de neige fumant à longueur de journée. Avec ses 5465m d’altitude, il est vraiment impressionnant. Impossible toutefois de le gravir, son accès est interdit car il gronde encore régulièrement, ce qui menace les villages alentours. Nous nous contentons donc de l’admirer de loin, quel bien ça fait de voir la neige, même si on ne peut pas la toucher, ça nous fait tout chaud au cœur !

Cette balade nous fait un bien fou, même si on sent que nous avons perdu l’habitude de marcher, d’autant plus à 3800m d’altitude, le souffle est court, très court. Il est facile de s’orienter dans cette forêt peu touffue qui nous offre toujours le Popo comme point de repère. Par contre nous sommes étonnés d’être souvent confrontés à des panneaux « interdiction de passer – propriété privée », la montagne n’est pas à tout le monde ici ? Nous ne reculons pas et à part un face à face avec une vache pas très amicale (son petit veau n’est pas très loin…), nous ne rencontrons pas d’autres formes de « résistance ».

Nous continuons la route en voiture jusqu’au « Paso de Cortés » le point le plus haut de la route à 3650m d’altitude d’où nous pouvons admirer à la fois le Popo et le volcan endormi Iztaccíhuatl (ou plus communément appelé, l’Itzta) qui culmine à 5220m d’altitude (vidéo). Puis nous redescendons de nos montagnes, direction Cuernavaca, au sud de la capitale. La chaleur se fait tout de suite sentir, nous descendons de plus de 2000m. Dans la banlieue de Cuernavaca, nous trouvons un camping bien sympathique avec piscine, le tout dans un endroit calme à la campagne. Le seul problème : les petites mouches qui piquent la journée, les « jejenes » comme on ils les appellent ici, une vraie plaie. Nous nous déplaçons plusieurs fois à l’immense marché de Cuernavaca, une vraie caverne d’Ali Baba où nous achetons des fruits d’une qualité incomparable pour un prix étonnant. 3kg de mangues pour 10 pesos (80ct de CHF) ou encore 1kg de fraises pour 10 pesos… On fait presque une indigestion de tous ces fruits ! On en profite d’autant plus que nos derniers jours au Mexique sont comptés et nous ne savons pas si nous pourrons autant profiter de ces dons de la nature dans notre prochaine destination…

Un jour, nous partons visiter la ville de Taxco (prononcer Tasco) et malgré notre dose de villes coloniales au Mexique, nous restons scotchés devant la beauté de celle-ci. Nous découvrons une ville accrochée à la montagne, avec un dédale de petites ruelles pavées étroites et pentues que seules les coccinelles peuvent gravir. Euh on parle des voitures bien sûr ! Les maisons toutes blanches aux toits de tuiles ont conservé leur charme de l’époque coloniale, on a l’impression de remonter dans le temps. C’est juste magnifique, vraiment une des plus jolies villes que nous ayons eu l’occasion de visiter au Mexique. Taxco est surtout connue pour son travail de l’argent. Entre le XVIe et le XXe siècle, d’importants gisements d’argent ont été découverts et exploités. Toutefois, les mines se sont depuis taries et on n’extrait plus d’argent, mais la ville reste connue pour ses objets en argent, toujours travaillés et vendus.

=> Album Photos Popocatépetl
=> Album Photos Taxco