Toujours accompagnés de Sébastien, notre p’tit breton, nous arrivons à San Cristobal de las Casas, situé sur un plateau à un peu plus de 2000m d’altitude, couvert de forêts de pin. Sébastien s’installe dans une auberge en ville et nous dormons dans un camping à l’extérieur du centre au milieu des arbres, où nous retrouvons d’ailleurs nos amis québécois Marie et Pascal que nous avions rencontrés à la plage de Zipolite.
Nos deux premiers jours à San Cristobal sont très gris, la pluie tombe quasiment sans répit. Mais nous ne nous décourageons pas et nous nous lançons dans la visite de la ville. Elle compte près de 250'000 habitants, mais on a plus l’impression de se balader dans un village aux rues étroites et pavées, aux maisons basses et pleine de couleurs. Le charme est sans aucun doute au rendez-vous, c’est d’ailleurs pourquoi nombre d’étrangers se sont installés ici. Le centre-ville est très international, boutiques de fringues, de souvenirs, cybers, restaurants internationaux et une « casa del pan » (maison du pain) à se relever la nuit, c’est la première fois depuis plus de 500 jours de voyage que nous mangeons du pain aux céréales et aux noix comme chez nous ! ;-) Sitôt quitté le centre, le vrai San Cristobal se dévoile et nous découvrons une population indigène qui parle une langue inconnue à nos oreilles, le « tzotzile ». Le marché ouvert est un labyrinthe de ruelles engorgées de fruits et légumes montés en pyramide et d’un bric à brac inimaginable. Ici aussi, ce sont tous des indiens, nous sommes bien pâles en comparaison !
Une fois n’est pas coutume, nous allons voir un spectacle en costumes, « Palenque Rojo », qui conte la légende maya de la guerre entre les cités de Palenque et Tonina, les deux situées dans l’état du Chiapas. Les costumes sont magnifiques et nous ressortons sous l’emprise des effluves d’encens propagés pendant tout le spectacle…
Le lendemain, nous partons avec Sébastien et Marie (Pascal reste au camping pour travailler, c’est dur la vie !) pour le village tzotzile de San Juan Chamula. C’est dimanche, jour de marché et tous les indiens sont de sortie. Mais comme la pluie y met du sien, les couleurs ne sont pas aussi vives qu’avec le soleil et le village nous apparaît un peu tristounet. Les femmes portent une chemise de soie colorée et une jupe de laine noire, on dirait des cheveux épais collés au tissu. La place de l’église est parsemée de tables où les familles s’y retrouvent pour boire le tord-boyau de la région, une eau-de-vie à base de canne à sucre, qui permet d’entrer en communion avec les esprits (!). Le coca est aussi utilisé pour faire roter et ainsi extirper le mal… Nous tentons d’entrer dans l’église qui paraît-il est très spéciale, mais il faut payer un droit d’entrée et seule Marie passe inaperçue, nous ne pourrons que jeter un œil à la sauvette ! L’intérieur est pour le moins étonnant, le sol est jonché d’épines de pin, des tentures pendent au plafond, la seule lumière présente vient de dizaines de bougies et les gens agenouillés psalmodient des incantations. Les tzotziles ont conservé leur religion tout en intégrant quelques préceptes de la religion catholique et vénèrent leurs propres saints plus que le Christ. Il faut savoir que des milliers de tzotziles pour qui le catholicisme est synonyme de domination de l’élite métisse, se sont convertis au protestantisme. Ils ont pour cette raison été expulsés de San Juan Chamula et habitent maintenant les quartiers pauvres à la périphérie de San Cristobal. Et quand on voit que maintenant San Juan Chamula est visité par des milliers de touristes comme nous qui viennent voir de quoi ont l’air ces indiens et leur église, on se demande si les tzotziles vont vraiment pouvoir conserver leurs coutumes, en tout cas pas mal de jeunes gamins sont habillés à la mode de chez nous avec jeans larges et pull à capuche…
Nous repartons de San Juan Chamula, direction les grottes ! Une cavité de 350m de long est accessible par une passerelle et nous nous engouffrons au milieu des stalactites et stalagmites, ça nous plaît bien ! Voilà, une petite boustifaille tous ensemble (un pizzaiolo de Como en Italie nous sert comme des chefs !) et il est temps pour Sébastien de reprendre sa route, nous le quittons en lui souhaitant une bonne suite de voyage et qu’il n’oublie pas de nous donner ses bons plans pour la suite ! Nous restons à San Cristobal encore quelques jours, le temps surtout pour Yannick de se remettre d’une mauvaise crève (on se demande d’où elle est arrivée celle-ci, Séb ?!). Quelques jours de beau font enfin leur apparition, mais nous ne pouvons pas en profiter, quel foutu refroidissement ! En plus il fait vraiment pas très chaud la nuit, ça aide pas tellement… Après une semaine scotchés sur place, nous repartons enfin sur les routes, que l’aventure continue !
=> Album Photos San Cristobal de las Casas
Profile Photos
Il y a 10 ans
1 commentaire:
Les photos "rétro" super jolies
bisous maman bouveret
Enregistrer un commentaire