Nous partons à la découverte de l’extrême-est de l’état du Chiapas, une région un peu moins fréquentée et plus chaude que San Cristobal. Nous ne savons pas encore si nous allons emprunter la « carretera fronteriza », cette route qui longe la frontière guatémaltèque et qui permet de faire une boucle et de revenir sur Palenque, il paraît qu’il y a des problèmes de passage de drogues et d’immigrés… Nous nous renseignerons sur place.
Première étape, les magnifiques lacs de Montebello. A 1500m d’altitude, près de 60 lacs sont éparpillés dans un décor de montagnes et de forêts. Nous arrivons en fin de journée au milieu d’une purée de pois si épaisse qu’on ne voit pas à deux mètres. Nous trouvons une « cabaña » (prononcer « cabania ») au bord du lac de Tziscao et nous croisons les doigts jusqu’au lendemain pour que ça se dégage, car là, c’est pas gagné. Notre petit ange répond à nos désirs et nous nous levons le lendemain avec une vue magnifique sur le lac et un soleil qui nous réchauffe car la nuit a été fraîche, mmh c’est bon ! Nous partons à la découverte de ces nombreux lacs aux couleurs variées. On passe aisément du turquoise au bleu foncé en passant par le vert, c’est juste magnifique ! On met également nos pieds pour la première fois au Guatemala, la frontière passant juste à côté de nous et ceci sans aucun poste de frontière, trop facile !
=> Album Photos Lagunas Montebello
Après prise de renseignement, la carretera fronteriza est une route tranquille avec quelques contrôles de l’armée, mais aucun problème de sécurité pour nous autres touristes. Il faut juste rouler la journée, car la route n’est pas très fréquentée donc si on a un problème mécanique, il faut pouvoir trouver facilement de l’aide. Nous décidons donc de nous y lancer et notre prochaine étape se nomme « Las Nubes » (les nuages). Nous roulons sur dix kilomètres de piste défoncée, mais dans une végétation magnifique très fournie, nous traversons de petits villages verdoyants tout mignons, on se croirait presque en Colombie ! Une heure après, nous arrivons enfin dans un endroit idyllique au bord d’une rivière turquoise aux eaux fraîches et des montagnes à la végétation luxuriante. Un bon petit bain n’est pas de refus, d’autant plus que nous sommes pas mal descendus des montagnes du Chiapas, le climat s’est donc bien réchauffé et l’humidité est évidement aussi de retour. Nous découvrons une cascade super impressionnante (vidéo), qui est en fait une grande faille au milieu de laquelle l’eau se déverse, avec toujours cette couleur turquoise, une sorte de mini Iguazu (rappelez-vous ces immenses chutes que l’on a vues entre le Brésil et l’Argentine). Une petite marche dans la forêt nous amène à un mirador d’où nous profitons d’une vue splendide sur les montagnes et la rivière qui ruisselle sur de gros rochers plats et s’élargit sur des dizaines de mètres, un spectacle merveilleux (vidéo)!
=> Album Photos Las Nubes
Nous reprenons la route, direction le site archéologique de Yaxchilán. De nombreux postes de contrôle de l’armée jalonnent la voie, mais nous passons toujours sans encombre. C’est vrai qu’un jeune couple d’étrangers dans une voiture aux plaques mexicaines, ça n’éveille pas les soupçons. Et puis ce qu’ils cherchent, ce sont surtout des armes et de la drogue, et on ne doit pas avoir la tête de l’emploi ! En tout cas, nous arrivons sans encombre dans le petit village de Frontera Corozal, sous une chaleur de plomb. Nous avons définitivement quitté les montagnes et nous sommes maintenant dans une jungle à 200m d’altitude, il fait très chaud. Contre toute attente, nous nous réveillons le lendemain, sous la pluie et Céline avec des crampes d’estomac. Bon ben la visite du site attendra. Nous passons notre journée à rien faire de particulier, dans la voiture, nous avons appris la patience en voyage…
Deuxième jour, il « bruine », mais nous décidons quand même de nous rendre sur le site de Yaxchilán. Pour y arriver, un seul moyen, le bateau à moteur, car la cité est perdue dans la jungle. Le problème, c’est que les prix sont exorbitants, nous attendons d’autres voyageurs pour partager un bateau, mais il n’y a quasiment que des groupes et les agences ne veulent pas partager… Nous trouvons finalement un couple de mexicains et nous voici sur le río Usumacinta qui sépare le Mexique du Guatemala. Nous pouvons enfin visiter le site de Yaxchilán, qui est vraiment très beau dans cette jungle épaisse aux sons étranges… Nous pensons que ce sont les cris d’un félin, comme un jaguar, mais il s’avère que ce sont des singes hurleurs, on en voit même quelques-uns dans les arbres et à voir leur envergure, ils sont beaucoup moins effrayants que leurs cris !
Yaxchilán a connu son âge d’or entre 681 et 800 après J-C sous le règne de la dynastie Jaguar. Puis elle a été abandonnée pour des raisons inconnues (comme tous ces sites préhispaniques d’ailleurs). De grandes stèles sur la place principale et de nombreux linteaux gravés ornent les portes et content l’histoire des seigneurs Jaguar, on doit se pencher pour les admirer, ils sont superbes. Dans un édifice appelé le labyrinthe, nous rencontrons des chauves-souris pas du tout farouches. Première réaction de Céline « mais c’est tout petit en fait » ! Un imposant escalier recouvert de mousse et complètement défoncé par les racines des arbres nous emmène à la grande acropole où trône une statue décapitée de Oiseau-Jaguar. Nous arpentons de petits sentiers dans la jungle pour découvrir des groupes de bâtiments magnifiques avec de grandes crêtes ouvragées. Mais les deux heures de visite imposées par la société de lanchas (bateaux) ne sont pas suffisantes et nous finissons au pas de course pour ne pas louper le bateau… Ça on n’aime pas trop, car nous sommes plutôt du style à passer deux fois plus de temps sur les sites à flâner, imaginer ces mayas vivre dans la cité, lire les panneaux (surtout Céline…), prendre des photos, etc. En plus vu le prix du bateau, franchement, c’est de l’abus !
=> Album Photos Yaxchilán
Bon, Yaxchilán c’est fait. Un autre site est dans les environs, Bonampak, célèbre pour ses peintures murales. Mais l’accès au site est de nouveau assez cher et il paraît qu’on ne voit plus trop les peintures… Nous reprenons donc direct la route et achevons la boucle de la carretera fronteriza en arrivant à Palenque.
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Il y a 10 ans