Notre destination finale à Cuba se nomme « Varadero », la station balnéaire la plus touristique du pays. Une péninsule de 20km de long, entièrement vouée au tourisme avec des hôtels, des magasins, des restos et une immense plage aux eaux turquoise qui borde toute la péninsule. Nous avions dit « jamais on ne mettra les pieds à Varadero » et bien nous allons y passer notre dernière semaine avant de prendre l’avion qui nous ramènera en Suisse !
L’hôtel le moins cher de Varadero est en bord de mer. Avec le petit-déj inclus, c'est 46 CUC (55CHF). Le côté positif de cette solution, ce sont les deux chambres d’un petit appart que nous partageons avec nos amis Amélie et Gaëtan, la jolie vue sur la mer depuis notre balcon et le buffet pas trop mal le matin. Le côté négatif, c’est la qualité de l’hôtel, il est un peu pourri et surtout le prix, c’est la ruine ! Mais à Varadero, il n’y a que des hôtels chers du style tout-inclus et aucune casa particular « légale » n’existe, ce qui contraint les touristes à se rendre dans les hôtels.
Pour notre dernière soirée avec nos amis les poulets, nous partageons quelques rhums à l’hôtel avant d’aller manger au resto « La Fondue ». Si si, c’est pas une blague » ! On peut manger la fondue au fromage ou à la viande, mais comme on rentre dans quelques jours, on préfère prendre un plat local, ce sera langouste pour Céline et milanesa pour les autres ! Après le repas, nous allons boire quelques mojitos dans un bar à ciel ouvert où nous dansons sur les rythmes salsa d’un groupe de musique.
Le lendemain, Amélie et Gaëtan sont prêts à reprendre la route pour la Havane où ils rendront la voiture et passeront encore un jour avant de s’envoler pour la Suisse. Avant de partir, ils nous emmènent visiter un appart où Amélie a cru voir un couple d’étrangers sortir le jour précédent, peut-être qu’il y a des casas particulares illégales à Varadero ! Nous trouvons effectivement une vieille dame qui accueille des étrangers sans avoir la licence, elle nous demande 20 CUC (24CHF) par jour et ne veut pas descendre plus. Or pour nous c’est encore un peu cher, nous décidons de prendre encore un jour de réflexion pour essayer de trouver mieux.
Nous disons au revoir à nos amis, nous les reverrons dans une semaine en Suisse ! De notre côté, nous arpentons les rues de Varadero à la recherche d’une maison d’hôte illégale. Pas si facile, nous allons sonner chez les gens, mais soit ce sont des casas particulares réservées aux cubains, soit c’est trop cher. En fin de journée, un peu au bout du rouleau, nous tombons sur une super maison avec une chambre magnifique et une grande terrasse calme. Nous arrivons à négocier un bon prix avec la vieille dame de la maison, qui est adorable avec nous.
Et c’est ainsi que nous passons une semaine à Varadero au rythme des petites baignades dans l’eau turquoise, des parties de cartes, des bouquins, bref, tranquille tranquille. Nous réglons les derniers petits détails de notre séjour à Varadero, comme l’achat de nouveaux cigares Cohiba Esplendidos. Pas si facile à trouver des cigares illégaux dans ce lieu touristique. Un gars nous aborde dans la rue et nous donne rendez-vous le lendemain pour voir les cigares, mais notre cerveau a du rétrécir pendant le voyage, nous oublions le rendez-vous… On nous conseille de voir directement avec le sauveteur de la plage et malgré notre scepticisme, le gars vend effectivement des cigares pour se faire de l’argent ! Nous repartons avec deux boîtes supplémentaires pour un prix modique…
Nous recevons des nouvelles de nos amis Amélie et Gaëtan, ils sont bien arrivés en Suisse, avec leurs cigares et leurs bouteilles de rhum intacts. Parfait, c’est ce que nous attendions, nous achetons plein de bouteilles de rhum à mettre dans nos sacs, haha, ça va être bon une fois de retour au pays !
Nous envoyons aussi un énorme paquet de vêtements, savons, chaussures à notre ami Jorge de Pinar del Río qui en fera sûrement un bon usage. Il faut dire qu’en dehors de la nourriture et des produits de première nécessité que les cubains peuvent acheter à des prix modiques grâce à leur « livreta » (le carnet de rationnement), tout coûte cher. Pour acheter un savon, il faut payer en CUC, les pesos convertibles, alors que les cubains sont payés en CUP, les pesos cubains (qui valent 25 fois moins). Un système pas évident à cautionner pour notre part…
Un soir, nous retentons l’expérience du buffet d’hôtel all inclusive, mais cette fois dans un trois étoiles et sans frauder. Nous payons notre repas, mais nous sommes super déçus par le buffet. Nous arrivons peut-être un peu tard et le choix n’est pas extraordinaire. Ah il est loin le ragoût de l’Iberostar de Cayo Coco ! Enfin, c’est pas grave, nous profitons des rhums gratuits et du spectacle de danse. Nous faisons la connaissance d’une famille de cubains adorables de La Habana avec qui nous passons une super soirée.
Durant ce voyage, nous avons pris l'habitude de manger beaucoup de fruits, nous tentons donc de trouver un marché aux fruits et légumes local. Mais impossible à Varadero même, il faut se rendre dans le village d'à côté, ce qui n'est pas une mince affaire avec les transports locaux. Le premier jour, nous avons un bol pas croyable, on arrive à prendre le bus public ! Il n'en sera pas de même la deuxième fois que nous tentons l'expérience, nous attendons des heures un bus qui ne viendra jamais. Les taxis sont beaucoup trop chers pour nous, finalement nous laissons tomber. Idem pour une petite virée que nous aimerions faire dans la région pour visiter une fabrique de rhum. Nous essayons de trouver l'arrêt de bus, mais les gens nous indiquent systématiquement le bus touristique, beaucoup trop cher pour nous. Quand enfin nous trouvons l'arrêt du bus local, une file d'une trentaine de personnes attend déjà depuis des heures. Quand le bus arrive, il décide de ne pas s'arrêter en nous voyant !!! Eh oui, c'est ça, les touristes à Cuba doivent emprunter les bus POUR les touristes et pas piquer la place des locaux… Bon ben c'est pas grave, on ira se baigner au lieu de visiter la région…
Le 1er mai, c’est la fête du travail et ici à Cuba, c’est sacré. Tout le monde est dans la rue pour le grand défilé. Tous les corps de métier de l’économie de Varadero sont présents avec des banderoles, des drapeaux, des petits panneaux et pancartes, tous avec un slogan à l’effigie du travail, de Fidel Castro et de la Révolution. Les discours glorifient la Révolution et le régime actuel. Nous restons songeurs devant tant de ferveur, la liberté de parole ne doit pas exister à Cuba… Il est vrai que Varadero est un haut lieu du tourisme, c’est donc une bonne vitrine sur l’étranger pour faire passer le message : « les cubains sont heureux, la Révolution est la clé du bonheur ! » Nous faisons quelques jolies photos de cet événement, rendez-vous dans la galerie Picasa !
Le dernier jour de notre voyage, nous décidons qu’il faut profiter encore à fond de tout ce que nous offre Varadero, direction donc l’aéroport pour que Yannick réalise sont premier saut en parachute ! Ca y est, il s’envole dans un hélicoptère rescapé de la deuxième guerre mondiale et il survole la péninsule. Des nuages voilent le ciel et il est impossible de distinguer le sol, c’est à ce moment que la responsable du groupe dit à son collègue : « bon, je pense qu’on survole l’aéroport, mais je crois qu’on peut pas encore sauter, je vois un avion juste en-dessous de nous… ». Le cerveau de Yannick ne met pas plus d’une seconde à tirer la sonnette d’alarme : « euh, mais ils ont pas de radar ou quelque chose comme ça ?! On va sauter à vue ?! Et avec tous ces nuages, on n’y voit rien, purée, c’est des dingues ! ». Pas le temps de réfléchir, Yannick est déjà dans les airs, les sensations sont tellement fortes, difficile à expliquer ! Céline est au sol et tente de prendre des photos, mais pas facile de savoir où est Yannick, il y a plusieurs groupes qui sautent en même temps! Ca y est, ils atterrissent, Yannick a un sourire figé sur la figure qui ne le quittera plus de la journée!
Bon ben voilà, on a profité jusqu'à la dernière minute, nous rentrons à notre casa particular pour prendre nos sacs à dos, direction l'aéroport. Nous disons au revoir à notre hébergeuse qui se met à pleurer, nous allons lui manquer nous dit-elle! On en a la gorge toute serrée et les yeux remplis de larmes, quelle adorable dame ! Ce sont ces petits moments qui resteront à jamais gravés dans notre mémoire et qui nous font aimer ces gens que nous rencontrons sur notre route…
Ca y est, nous sommes à l'aéroport de Varadero, nous rentrons en Suisse ! On a de la peine à se l'imaginer. Après vingt mois de voyage, et plus précisément 595 jours d'aventure, nous allons retrouver notre petit pays, notre famille, nos amis qui nous ont tellement manqués. Dans l'avion, nous avons le temps de repenser à quelques moments forts de notre voyage, les personnes qui nous ont marqué, les larmes de bonheur et de tristesse parfois, que d'expériences vécues, que de personnes rencontrées ! Comment allons-nous gérer ce retour à la vie paisible et routinière de Suisse, sans cette découverte permanente ? Nous avons la petite boule au ventre…
Adios America Latina, Bienvenidos a Suiza !!!
=> Album Photos Varadero
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Il y a 10 ans
2 commentaires:
Bonjour
Je cherche à faire un saut en parachute durant mes vacances à Cuba. Je voulais savoir comment vs avez fait pour réserver?
Merci d'avance
Nathaële
Hello, il faut se rendre à un hôtel, ils gèrent toute la prise en charge.
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