Quelques heures de route nous séparent de Trinidad. Nous faisons une petite halte dans la ville de Cienfuegos, le temps de faire le plein et manger une pizza dans le fast-food « El Rápido », présent dans chaque ville de Cuba. Il faut quand même qu’on vous parle des pizzas cubaines… Rien à voir avec les pizzas italiennes, ici, c’est plutôt grosse pâte épaisse, un colorant rouge pour la sauce tomate, un peu de fromage (rien à voir avec la mozzarella) et si on a de la chance, du jambon ou de la saucisse (style wienerli) et hop au micro-ondes, mmh miam ! C’est ça la pizza cubaine, mais ça a l’avantage d’être économique…
Un petit vieux se propose de surveiller notre voiture et il reste pendant 20 minutes, les yeux fixés sur la voiture, il est trop chou ! Lui et sa bande de copains essaient de se faire des petits sous comme ça, mais au vu de sa démarche, ça doit pas servir qu’à manger… Hihi ! Avant d’arriver à Trinidad, nous dégotons de magnifiques mangues sur la route. Des gens qui paraissent bien plus pauvres que ceux qu’on a rencontrés en ville tentent de vendre leur maigre récolte aux automobilistes. Et ils la vendent en monnaie nationale, les CUP, alors que tous les gens des villes se font payer en CUC, les pesos convertibles qui valent 25x plus. Ainsi fonctionne l’économie à deux vitesses de Cuba…
Ca y est nous arrivons à Trinidad, une ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses ruelles pavées, ses belles maisons restaurées et ses églises imposantes, une magnifique ville coloniale très colorée. Nous nous rendons dans la casa particular recommandée par Papo, notre hôte de Viñales, mais il est complet, il nous dirige donc chez ses voisins. A nouveau, nous négocions sec le prix de la chambre car il est élevé et à chaque fois on nous fait le coup du « oui mais ici c’est normal que ce soit plus cher qu’ailleurs, car nous payons beaucoup plus d’impôts que dans les autres villes ». On n’est pas dupe quand même, c’est toujours la même rengaine ! Nous demandons sans petit-déjeuner (ce qui semble de nouveau être quelque chose qui ne se fait pas…) et un repas du soir que nous préparerons nous-mêmes et l’autre, ce sera de la langouste.
Donc nous voilà en train de nous cuisiner des spaghettis bolognaise, ça fait du bien de manger des pâtes, mais la sauce tomate est tellement salée, c’est terrible. Difficile de trouver des bons produits par ici et il n'y a aucun choix. Le lendemain, nous nous réveillons avec une pluie d’enfer, il pleut tellement fort que ça ne nous donne pas du tout envie de sortir ! On reste donc tranquille dans la chambre, le temps que ça se calme. En fin de journée, nous osons une petite balade dans la ville et nous tombons sur un groupe de musique qui joue dans les rues, le fameux « el son cubano », la musique traditionnelle de Cuba. On adore vraiment ces chansons, on reste pas mal de temps à les écouter, c’est excellent (vidéo) ! Trinidad est une ville vraiment agréable pour se promener, le seul inconvénient, ce sont les gens qui sans cesse nous abordent pour nous proposer la langouste (le plat que plein de restos familiaux illégaux proposent aux touristes, car tout restaurant familial doit normalement payer des impôts au gouvernement…), un tour à cheval dans la région de Trinidad, des cigares à acheter, bref, c’est presque du harcèlement !
Le soir, nous mangeons dans la casa particular. Normalement, nous avions demandé de la langouste, mais il paraît qu’ils n’en vendaient pas au port, à cause du mauvais temps… Hm, bizarre alors qu’on nous en a proposé une bonne dizaine de fois en se baladant dans la ville… Du coup, c’est crevettes au menu, c’est sûr que c’est bien meilleur marché que la langouste. Oh la la, mais on est médisant ! Nous décidons de partir le lendemain matin, nous avons envie de plages et on croise les doigts pour que le temps soit avec nous. Le gars de la casa essaie de nous retenir pour qu’on profite encore des activités de la région, mais non, nous partirons demain, nous lui disons que nous nous lèverons vers 8h30 pour lui reconfirmer tout ça. La dame de la casa nous demande si nous possédons de l’immodium car son père est malade. On lui en donne quelques-uns qui nous restent.
Le lendemain donc, à 7h pétantes, nous entendons un brouhaha d’enfer. Des touristes visitent la casa et nous comprenons ce que le gars leur dit : « vous pourrez prendre possession des chambres à partir de 8h30 ». Bien sûr, on est remonté à bloc, on est réveillé à 7h et on apprend qu’on est sensé partir à 8h30, alors que l’on peut normalement profiter de la chambre jusqu’à midi. Et en plus c’est le mec de la casa qui insistait pour qu’on reste encore une nuit ! Evidemment, nous n’arrivons pas à nous rendormir, on est trop énervé. Céline va prendre sa douche et entre temps, le proprio toque violemment à la porte de notre chambre, il doit être 8h15. Yannick se lève beau énervé et le mec nous demande pourquoi on est encore là. Alors là, Yannick s’énerve et lui explique un peu comment ça se passe. Sur ce, Céline sort de la douche, la serviette autour du corps, les cheveux dégoulinants et vient en renfort. Telle une furie, car elle remballe le mec aussi sec qui finit par s’excuser… Il nous dira plus tard que si on veut rester plus longtemps, il n’y a pas de problème, puisque les touristes sont allés chercher une autre casa. Alors là on hallucine, il est pas gonflé le mec !
Avant de partir de la casa, nous jetons un œil à la cuisine, les médicaments qu’on a donnés pour le père soi-disant malade sont toujours là à traîner sur la table… Ca devait pas être si urgent que ça finalement…
Bref, un dernier tour de la ville et nous partons de Trinidad, direction la mer ! La route est super belle, surtout la région de Trinidad que nous admirons depuis un mirador. C’est super vert avec des palmiers partout, des montagnes recouvertes de forêt, wouah !
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Il y a 10 ans