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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

lundi 20 juillet 2009

On a retrouvé les mystérieuses cités d'or! Le Machu Picchu, c'est beau, mais c'est cher !

On en a tous entendu tellement parler, il nous a fait rêver, on l’a vu des dizaines de fois en photo, nous y voilà enfin ! Mais attention, pour le mériter, il faut suer un peu. Récit d’un « périple-budget ».

Première difficulté du Machu Picchu, s’y rendre. Seuls deux moyens officiels existent : le Camino del Inca, le trekking le plus célèbre qui en 4 jours permet de relier la cité perdue. Mais à 350 USD, ce n’est pas tellement dans notre budget. Si l’on ne veut pas marcher, l’autre option est de prendre le train de PeruRail (une entreprise britannique…) qui charge 96$ aller-retour pour 4h de trajet depuis Cusco, un peu cher pour nous également.

Nous choisirons donc la troisième option, non-officielle celle-ci, qui nous prendra une journée entière et qui nous demandera un détour énorme pour atteindre notre destination finale, le village d’Aguas Calientes au pied de la cité inca. Départ donc à 7h du matin de Cusco avec un bus local, direction Santa Maria. 6h plus tard, un col a plus de 5000m et des centaines de virages avalés, nous arrivons enfin à Santa Maria où nous trouvons rapidement un mini-van qui nous emmène jusqu’à une station hydroélectrique. 1h30 sur une route toute défoncée à flanc de falaise, on a mal aux fesses ! Arrivés à « hydroélectrique », un train de PeruRail attend quelques passagers, mais son prix de 8$ ne nous convient toujours pas. Nous nous mettons donc en route pour parcourir à pied ces quelques 10km sur la voie ferrée, 2h30 de pur bonheur ! Malgré le chemin cahoteux, nous apprécions de retrouver le climat humide de la forêt tropicale (vidéo). Après avoir passé tant de temps dans un climat sec, notre peau nous remercie de cette humidité retrouvée ! A 18h nous arrivons enfin à Aguas Calientes en n’ayant payé que 25 soles par personnes (10 CHF), quand même nettement plus avantageux que le parcours officiel !

Le lendemain, pas le temps de se reposer, à 4h30 du matin, nous sommes déjà en train de faire la file pour prendre le premier bus pour monter au site. Des centaines de gens font comme nous, le but étant d’arriver très tôt pour s’inscrire à l’ascension du Wayna Pichu, une montagne surplombant le Machu Picchu et qui permet une vue d’ensemble du site. Seules 400 personnes par jour peuvent y monter, il ne faut donc pas perdre une minute ! Cette course avec les autres touristes nous horripile, mais il faut bien y passer si on veut profiter de cette vue. 45 minutes de montée à pic avec des marches de 50 a 60cm parfois, nous permet de prendre notre petit-déj à 7h30 du matin avec une vue plongeante sur la fameuse cité inca, juste superbe, nous ne regrettons pas cette course et de s’être levé si tôt !



Le reste de la journée, nous flânons dans les entrailles du Machu Picchu, à nous émerveiller sur chaque pierre, sur chaque empilement de roches, sur chaque édifice. On pourrait y passer des jours, on fait même une vidéo rien que pour vous ! Mais en fait, qui sont vraiment les incas, ces fous qui ont eu l’idée de percher une cité aussi immense que le Machu Picchu à 2900m d’altitude au milieu de la jungle ?

La civilisation inca est apparue dans les années 1200 après J-C, mais c’est seulement avec l’accession au pouvoir de l’empereur Pachacutec (« celui qui transforme le monde ») en 1438, que l’empire s’est progressivement étendu de la Colombie au centre du Chili, soumettant les cultures pré-inca de ces régions au culte du soleil. Durant son règne qui dura jusqu’en 1471, Pachacutec ordonna la construction de temples comme Saqsaywaman à Cusco ou la cité du Machu Picchu. Lorsque les espagnols débarquèrent au Pérou en 1528 avec à leur tête Francisco Pizarro, ils eurent à cœur de détruire toute trace de la civilisation inca sans oublier de se remplir les poches des trésors d‘or et d’argent qu’elle possédait. 1532 marque la chute de l’empire inca avec l’assassinat du dernier empereur. Durant toute la domination espagnole, la cité du Machu Picchu est restée à l’abri des assaillants et ce n’est qu’en 1911 qu’un historien américain du nom de Hiram Bingham la redécouvre.


Autant dire que de nos jours, le Machu Picchu n’a plus rien d’une cité perdue et le commerce autour de ce site est gigantesque. Savez-vous que l’entrée est de 124 soles (près de 50 CHF) et que pour ce prix-là, il faut encore payer pour les toilettes ?! Bon, c’est 1 sol (0.40 CHF), mais quand même… Et comme le site est en haut d’une montagne, soit on s’y rend à pied (1h30 de marche abrupte) ou on prend un bus qui coûte 45 soles aller-retour (18 CHF). Si on fait le calcul du coût total de cette visite en utilisant le train, le bus et en payant l’entrée, cela revient à 190 CHF !!! En sachant qu’en haute saison (mai à septembre) il y a près de 2500 visiteurs par jour, faites le calcul, on arrive à 475'000 CHF brassés chaque jour. La réalité est un peu en-dessous de cette moyenne, puisqu’il y a des margoulins comme nous qui ne suivent pas la voie officielle, des étudiants qui paient aussi moins cher et quelques péruviens aussi, mais c’est pour donner une idée. Et le plus insensé dans cette histoire, c’est que les trois entreprises gérant le train, le bus et le site inca ne sont pas du tout péruviennes, mais britanniques. Les locaux ne voient bien évidemment pas un soupçon de l’argent dépensé par le touriste. (voir photo du dessin sur la redistribution du commerce du tourisme !)

La tête remplie de belles images et de gros chiffres, nous repartons le lendemain d’Aguas Calientes par notre chère voie de chemin de fer préférée. Arrivés à la station hydroélectrique vers midi, nous devons attendre l’arrivée du train avec tous ses passagers pour prendre un combi jusqu’à Santa Maria. Or nous tombons sur un type qui conduit un bus d’agence et qui nous propose des places libres jusqu’à Cusco pour à peine 5 soles de plus que le prix que nous allons payer avec plusieurs moyens de transport différents. La solution est bien tentante, nous attendons donc pendant 2h que tout le monde débarque, les bus se remplissent et partent les uns après les autres, jusqu’à ce que le nôtre soit le dernier à rester. C’est à ce moment que notre homme nous dit que finalement, il n’a plus de place et qu’il nous plante littéralement sur place. Nous sommes les seuls à rester là, tout le monde est parti ! Ah ben merci monsieur ! Céline l’insulte poliment (« Usted es una persona muy mala », vous êtes une très mauvaise personne) en se jurant d'apprendre d'autres insultes plus percutantes en espagnol, et Yannick se retient de lui balancer des pierres.

Deux photos résument assez bien cette situation :
Avant... et après


La rage au ventre, nous attendons patiemment encore 1h30 qu’un bus rejoigne le lieu et veuille bien nous emmener jusqu’à Santa Teresa, d’où nous prenons un taxi jusqu’à Santa Maria. Une fois là-bas, nous arrivons à dégoter un van qui ramène des VTT à Cusco et accessoirement un brésilien blessé après une chute de vélo. C’est donc plus rapide que le bus collectif, mais le chauffeur nous hérisse les poils avec sa conduite peu assurée. Nous arrivons finalement à Cusco sains et saufs à 22h…

Sympa le Machu Picchu, mais faut donner un peu de sa personne quand même ! ;-)

2 commentaires:

Karine a dit…

pff ... les photos sont magnifiques!! ça faisait longtemps que je n'étais plus venu voir tes photos ... mais là, époustouflant!

Anonyme a dit…

La vidéo "rien que pour nous" ne marche pas quand nous allons sur Youtube. c'est ma connexion ou vous vous êtes pris les pieds dans les fils de votre ordinateur sans fil ???

Fanny et Eric