Ushuaia ou la rencontre avec les pingouins du bout du monde

Grosse surprise en nous levant le premier jour a Ushuaia, les sommets derriere la ville sont tout enneiges! C'est la premiere fois du voyage qu'on voit la neige de si pres et en quantite. C'est aussi la premiere fois qu'il fait aussi froid, on se les gele! En plus avec le vent a decorner les boeufs qu'il y a ici, ca arrange pas l'histoire. Le temps est tres instable a cette periode de l'annee (l'automne est precoce ici et il ressemble plus a l'hiver chez nous au niveau temperature), impossible de prevoir le temps du lendemain, meme en pleine journee ca peut changer radicalement et en tres peu de temps. Pour affronter ces conditions climatiques plus rudes, nous faisons une operation achat de gants avant que nos doigts chopent la gangraine (comme Mike Horn, pour les connaisseurs!). Une fois nos bonnets peruviens sur la bobine et nos gants sur nos mimines, on est pret a affronter le grand froid et a se lancer a la rencontre des animaux du bout du monde!

Une excursion en catamaran nous emmene sur le canal Beagle decouvrir les cormorans qui de loin font penser a des pingouins. On voit pour la premiere fois de notre vie des lions de mer tous affales les uns sur les autres, hurlant la gueule grande ouverte. Mais attention aux odeurs, ca pue le poisson pourri, beurk! Ils ont l'air assez feroces entre eux, certains portent de belles entailles dans la peau. Un peu plus loin sur le canal, on apercoit une baleine, superbe! On a reussi a prendre une photo... euh... Puis on arrive a l'ile des pingouins et le catamaran se pose juste au bord de la plage, mais les pingouins ne sont meme pas surpris de cette intrusion sur leur territoire, on doit pas etre les premiers gringos venir les observer de pres... Ils nous font trop rire avec leur demarche dandinante, c'est super chou! Et ca fait nuuuut nuuuut!

Le glacier martial est aussi un must d'Ushuaia. Juste derriere la ville, un tele-siege permet d'acceder a un sentier bien escarpe avec comme recompense une vue epoustouflante sur la ville et le canal Beagle. Le tele-siege est demesurement cher pour les touristes comme nous et on est pret a monter a pied quand au dernier moment Yannick trouve parterre un billet de deux remontees, mais au prix argentin (eh oui, on paie beaucoup plus cher que les argentins!). Yannick est chaud et on tente le coup en nous dirigeant vers le gars qui aide a faire monter les gens. Il nous demande meme pas les billets car il nous a vu discuter avec le type des caisses! Et donc on monte gratos, avec l'angoisse que ce dernier nous repere et appelle son pote du haut pour nous choper a l'arrivee. On fait toute la montee avec la tete rentree dans nos vestes! Mais tout se passe sans encombre et on passe ni vus ni connus, trop beau! Et hop on se lance a l'assaut du sentier bien raide, on est trop contents d'avoir pris nos batons car c'est assez instable! On est recompense de tous ces efforts par un neve que l'on peut toucher et sur lequel on fait des glissades, mais aussi par la vue incroyable depuis tout en haut, on est trop content! La redescente est bien mouvementee car un gamin d'une dizaine d'annees se casse la figure violemment et il tombe dans les pommes. On est appele par sa maman et une amie qui paniquent a mort, ce qui n'aide pas a rassurer le gamin qui ne se rappelle plus de ce qui s'est passe. On essaie tant bien que mal de calmer les miss, car finalement le gamin, a part un gros cocard sur le visage, s'en tire bien. Mais sa mere est trop excitee, elle ose pas le lacher une seconde et ne le laisse meme pas marcher tout seul (il y arrive tres bien au final), donc on jette l'eponge finalement et on les laisse se debrouiller toutes seules... En plus, on n'a meme pas droit a un merci de la famille. Ah la la, pas facile le metier de St-Bernard avec les Argentins!

On s'organise une petite visite au parc national de la Terre de Feu et on suit les conseils de francais rencontres a El Bolson pour contourner l'entree principale qui nous demande a nouveau un prix exhorbitant. La femme qui nous conduit en taxi a notre point de depart et trop morte de rire car elle a bien compris qu'on allait prendre un chemin de traverse pour ne pas payer l'entree! Il ne doit pas y en avoir beaucoup qui connaissent la combine et qui tentent le coup! On commence par le sentier des prisonniers, perdu dans la nature, puis on rejoint la ligne de chemin de fer du train du bout du monde (encore une arnaque a touriste) qui conduit directement a l'interieur du parc, et hop, ni vus ni connus! ;-) Pour la petite histoire, le developpement de la ville d'Ushuaia, construite en 1884, s'est fait autour de sa prison qui internait des criminels tres dangereux. La voie de chemin de fer, beaucoup plus longue a l'epoque que les 7km restants, acheminait le bois en ville.
En tout cas, on est enchante par la balade, car il n'y a pas un chat et on peut admirer les chevaux en liberte a notre aise, superbe! Les sentiers que nous parcourons sont super jolis et il n'y a que tres peu de monde, donc tres agreable. On voit meme un renard et des petits lapins, trop mignons! On a aussi l'occasion de voir des maisons de castors construites dans les rivieres du bout du monde, mais ce jour-la, ils ne se sont pas pointes!

Autre moment fort de notre sejour a Ushuaia, l'anniversaire de Yannick! Eh oui, il souffle ses 35 bougies le 21 mars et en cette occasion, on se concocte un magnifique repas avec du lomo (toujours ce morceau tendre et delicieux) a la sauce aux champignons, un vrai delice, et bien sur un bon malbec de Mendoza. Que demander de plus!