Bienvenue !

Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

jeudi 1 juillet 2010

Cayo Coco, nous avons testé pour vous : les plages de rêve et les hôtels all-inclusive

Cayo Coco est une des îles de Cuba les plus développées pour le tourisme, de nombreux grands hôtels à la formule « tout compris » ont été construits. Cayo Coco est recouverte de mangrove et bordée au nord par de superbes plages de sable blanc et surtout, une eau turquoise comme on n’en a jamais vu de tout notre voyage. Sur au moins 100m depuis la plage, on ne distingue que de l’eau transparente, c’est juste magnifique !

Sur cette île pour touristes aisés, nous trouvons un « rancho » qui propose des petites cabanes pas si mal pour 25 CUC (30CHF), c’est cher pour notre budget, mais c’est le plus économique de l’île. Comme on a la voiture, on peut facilement se déplacer du rancho à la plage, sur des routes toutes droites assez ennuyantes. Pour accéder à l’île, nous empruntons une digue immense que les cubains on construit sans penser aux conséquences écologiques dans leur fièvre de développement touristique. Le résultat est un changement radical dans la flore et la faune du lieu, les courants marins ne peuvent plus se faire correctement et les marécages ont pris du terrain. La digue est actuellement en réaménagement pour pratiquer des sortes de tunnels qui permettront un certain flux d’eau entre les deux côtés de la digue, mais cela ne rétablira pas la situation initiale.

Nous avons de la chance avec le temps, le soleil est au rendez-vous et on profite à fond de la plage. On ne se lasse pas d’admirer cette eau cristalline, de plonger nos mains dans ce sable si blanc et si fin, en plus il n’y a pas d’hôtel sur la plus belle plage de l’île, la Playa Pilar, on est donc tranquille sous une « palapa » (un petit abri de feuilles de palmier). Pour les poulets Amélie et Gaëtan, c’est un joli cadeau qu’ils s’offrent pour leurs derniers jours à Cuba, ils profitent à fond de la plage. Et puis nous aussi finalement, cela fait du bien de rester tranquille en sachant que dans peu de temps nous reviendrons à la vie bien remplie de Suisse.

Le problème sur Cayo Coco et spécialement le rancho où nous logeons, ce sont premièrement les « jejenes », ces petites mouches sanguinaires. Céline est comme d’habitude la pire victime de leurs piqûres et ses jambes sont constellées de petits points rouges qui démangent à s’arracher la peau. Les autres s’en sortent un peu mieux, mais ça démange vraiment énormément. Le deuxième problème au rancho, c’est la nourriture. C’est pas très cher, mais vraiment c’est dégueulasse. Nous tentons deux fois l’expérience le soir, c’en est trop. Ainsi donc le troisième soir, nous tentons quelque chose que nous n’avions jamais tenté jusqu’à maintenant durant le voyage : le all-inclusive en incognito.

En rentrant de la plage, nous allons faire un petit tour sur Internet dans un de ces grands hôtels tout inclus, l’Iberostar, cinq étoiles au tableau. Nous décidons ensuite de profiter de faire un petit saut dans la piscine, on voit bien que personne ne contrôle les bracelets que chaque client est sensé porter afin de profiter de tous les avantages de la formule all-inclusive : piscine, bar, resto, etc. Puis Yannick va aux renseignements au bar, il revient avec deux rhums et l’info tant désirée : il paraît que personne ne contrôle les bracelets pour le buffet… Tiens tiens, on en discute et on tombe d’accord, nous allons tenter de manger aux frais de l’hôtel, l’air de rien ! Au pire, on se fait refouler, tant pis pour la honte, on connaît personne !

L'imposture à l'Iberostar de Cayo Coco...


Mais avant ça, nous nous dirigeons les quatre au bar et nous commandons nos boissons. C’est parti pour deux rhums, une tequila sunrise et… un PASTIS !!! Si si, après 19 mois de voyage, Céline peut enfin déguster cet élixir qui lui a tant manqué en Amérique latine. Il n’y a plus qu’à trinquer ! Après quelques verres et les premiers étourdissements, nous décidons de nous lancer. Les filles passent en premier et entrent dans le restaurant sans se faire remarquer, même mieux, on leur ouvre la porte avec un grand sourire et un « bienvenidos » ! Elles découvrent un immense buffet avec tout ce dont on peut rêver : saumon fumé, rosbif, pizza italienne, pâtes fraîches, fromages (non, y a pas de gruyère, faut pas déconner quand même), pain européen, ragoût de bœuf, poulet rôti, légumes à la vapeur, magnifiques salades fraîches, des fruits et un buffet de dessert à tomber à la renverse avec de la glace décorée de pépites de chocolat. Les filles se ruent sur le buffet et ressortent avec une assiette énorme. Les garçons arrivent quelques minutes plus tard et découvrent Amélie et Céline en train de déguster leur assiette, le sourire en coin et les yeux qui pétillent. A leur tour de se précipiter sur le buffet ! Tout est délicieux, d’une qualité exceptionnelle, on retrouve les goûts et le style de cuisine de chez nous. Et on se demande comment des aliments pareils ont pu arriver à Cuba. Jamais nous n’avons vu de saumon fumé, jamais nous n’avons pu acheter de melon rose, mais d’où viennent ces produits ?! Il doit y avoir des réseaux de distribution parallèles uniquement pour les « resorts » de ce style (ces gros hôtels tout-inclus), tout doit être importé d’on ne sait d’où, mais on n’a jamais vu de camions transportant tout ça, c’est bizarre…

Le côté moins sympa, c’est de réaliser que tous les employés cubains de l’hôtel, de la réceptionniste au chef de cuisine, sont payés dans les 20CHF par mois et ils voient tous ces touristes manger des produits inaccessibles aux cubains, c’est écœurant après tout ce qu’on a vu dans ce pays. Mais voilà, il y a ce genre de resorts sur tout l’île et la majorité des touristes viennent à Cuba pour passer quelques semaines enfermés dans leur hôtel all-inclusive. Ils organisent parfois un tour organisé à la Havane par exemple, voire ils louent une voiture pour quelques jours et vont habiter dans une casa particular pour « vivre l’expérience cubaine »… En plus ils reçoivent un bon service, car ils ne négocient pas les prix, mangent tout ce que propose la casa particular, donc ils se disent « mais qu’est-ce que les gens sont aimables ici »… et ensuite ils retournent dans leur prison dorée à boire des rhums au bord de la piscine et se faire éclater la panse au buffet. C’est bizarre pour nous qui n’avons pas l’habitude de voyager ainsi…

Enfin, passé ces réflexions philosophiques, nous avons tellement été privés de bonne nourriture à Cuba depuis quelques semaines et sinon de cuisine européenne durant tous ces mois de voyage, que nous mangeons jusqu’à avoir mal au ventre. Et pour digérer, nous retournons au bar pour continuer sur notre lancée. Le barman est maintenant notre pote et on rigole avec lui, on se croirait client de l’hôtel ! Puis l’heure de la rentrée sonne, nous regagnons notre « rancho » aux moustiques avec la voiture, c’est un peu comme Cendrillon qui rentre après minuit… Mais quelle soirée exceptionnelle nous avons passée, c’était magnifique !!!

Le lendemain, nous retentons l’expérience du buffet de l’hôtel, nous sommes connus maintenant et on va direct au bar, rencontrer notre ami le barman et boire une petite piña colada. Et comme le premier soir, nous passons sans encombre la porte du buffet et à nouveau, c’est l’orgie. Aaaah trop bon ! Et tout ça sans payer, oh la la, c’est encore meilleur quand on resquille ! Le dernier soir, on sait pas trop pourquoi, mais la confiance en soi fond comme neige au soleil après qu’Amélie et Gaëtan aient eu l’impression qu’on s’était fait repérer par une réceptionniste. On commence par regarder tous les employés et on a le sentiment que ce soir, ce ne sera pas possible. On ne tente pas l’expérience, on n’a pas envie de se payer la honte pour un de nos derniers jours ensemble. Nous tentons donc un autre hôtel avec "seulement" quatre étoiles, mais cette fois tout le monde reluque bien le bracelet, on demande donc à la réception s’il est possible de payer le buffet et étonnement, c’est pas trop cher. On se fait donc un autre buffet, cette fois sans resquiller et c’est marrant, mais psychologiquement, la nourriture n’est pas aussi bonne sans ce goût de l’interdit ! ;-)

Notre dernière journée à Cayo Coco sonne comme le bilan de notre voyage. Notre vol de retour est déjà programmé pour dans 4 semaines et nos amis les poulets s’en vont dans deux jours. Mais tout compte fait, Cuba n’est pas tout à fait la destination que nous imaginions. Nous allons bientôt rendre la voiture lorsque les poulets s’en iront et les quelques expériences en transport public pour le moins éprouvantes ne nous motivent pas tellement à voyager plus dans le pays. Et somme toute, ce système un peu spécial d’économie à deux vitesses induit un comportement un peu spécial de la part des cubains qui ne correspond pas tout à fait à notre style de voyage. Nous avons certes rencontré des gens adorables dont nous nous souviendrons longtemps, mais beaucoup d’expériences nous ont déçues. Notamment les casas particulares. Comme nous n’avons pas le budget de la majeure partie des touristes à Cuba, nous nous retrouvons confrontés à des réactions pour le moins désagréables et on voit bien qu’on dérange en quelque sorte. Il y a finalement beaucoup de gens orientés « argent » et ça, ça nous plaît pas tellement.

On a donc de la peine à imaginer continuer à voyager dans ces conditions. Nous décidons de déplacer notre vol et de rentrer dans une semaine.

Voilà, nous repartons de Cayo Coco, repus et satisfaits de nous !

=> Album Photos Cayo Coco