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Ce blog vous fait partager nos aventures en Amérique latine. Elles ont débuté le 17 septembre 2008 et se sont terminées le 3 mai 2010. 20 mois de découvertes, d'anecdotes, de rencontres inédites, QUE DU BONHEUR !!!

Bonne lecture et profitez de la vie !

Céline & Yannick

vendredi 30 octobre 2009

San Gil, du camping dans un hôtel de luxe !

Nous nous dirigeons vers le département de Santander, notre prochaine étape, avec à nouveau des montagnes, des rivières, de beaux villages coloniaux, de quoi trouver notre bonheur. Nous débarquons donc à San Gil, une petite bourgade sympathique où nous nous mettons à la recherche d’un camping. Nous dégotons un « hôtel champêtre » assez chic qui dédie une partie de sa pelouse aux campeurs. L’attrait principal de cet hôtel-camping, c’est sa piscine avec bar au milieu, la classe !

On doit quand même vous avouer qu’on fait un peu « tache » dans cet hôtel, on est les seuls campeurs au milieu de familles et personnes âgées qui logent dans de super jolies chambres. Nos toilettes et douches, ce sont celles de la piscine, donc pas d’eau chaude. Quand les clients vont manger au restaurant de l’hôtel, on cuisine sur notre petit réchaud à gaz et chaque soir une petite animation est organisée pour les clients, mais comme on n’aime pas trop les sauteries du style du Club Med, on préfère regarder un petit film dans notre tente ! Bref, les gens nous regardent un peu bizarrement, ils doivent se dire « haha, regarde les campeurs, ils font pitié quand même avec leur petite tente, je leur donnerais bien la fin de mon dîner ! ».

Notre premier soir à San Gil, nous le passons avec Olivier, un breton que nous avons pour la première fois rencontré en Equateur et avec qui nous avons passé quelque temps à Puerto Lopez. On l’avait déjà revu à Bogotá et on le retrouve ici en compagnie de son pote Xavier. Nous nous préparons un sympathique repas et nous improvisons une bonne petite fête avec des argentins, Ezequiel et Agustina, et deux françaises, Marie et Marion. Comme on fait assez fort, le reste du séjour à San Gil sera beaucoup plus tranquille…

Pour notre première activité, nous partons pour le magnifique village colonial de Barichara qui a été fondé il y a plus de 300 ans. Arrivés sur place, nous prenons tout de suite le chemin pour le village de Guane. Ce chemin entièrement construit de pierre nous emmène sur 9km à travers une superbe région qui a de fortes ressemblances avec la Provence, y compris sa chaleur insoutenable l’été ! De retour à Barichara en bus, nous déambulons dans ses rues pavées, bordées de maisons peintes en blanc. A la suite de son classement en tant que Monument National en 1978, des rénovations ont été entreprises et le village est maintenant d’une rare beauté. Il paraît qu’il est d’ailleurs le lieu privilégié pour le tournage des telenovelas colombiennes, ces séries à l’eau de rose et aux multiples épisodes.



Le samedi soir, nous nous rendons sur la place principale de San Gil où tout le monde se donne rendez-vous pour bavarder entre amis, écouter de la musique, manger une brochette de viande (mmh !!!) ou boire une bière achetée à l’une des épiceries qui ouvrent jusque tard dans la nuit et qui vendent de l’alcool à travers une grille (vidéo). C’est vraiment drôle, car finalement, il y a plus de gens qui boivent dehors sur la place ou devant les épiceries, que dans les bars ! L’ambiance est vraiment sympathique et on aimerait bien avoir aussi un lieu de rencontres tel que celui-ci chez nous !

San Gil, c’est aussi connu comme la capitale des activités « outdoor » comme le rafting, les randonnées, les cascades, etc. Mais nous ne ferons finalement pas grand-chose à San Gil, à part profiter à fond de la piscine dans notre hôtel de luxe. Il faut dire que nous nous réservons pour une expérience bien plus divertissante lors de notre prochaine étape… A suivre donc !

=> Album Photos San Gil

mardi 27 octobre 2009

Petit détour à Pereíra, puis direction Bogotá, la capitale…

Après notre expérience dans une finca familiale de café organique, nous nous disons que décidément, c’est vraiment sympathique de partager ces moments avec les familles colombiennes, si accueillantes et chaleureuses. Nous partons donc pour la ville de Pereíra où nous allons visiter la famille d’un ami de Yannick. A nouveau, nous découvrons des gens adorables et nous passons de longues heures à bavarder autour d’un bon jus de fruit ou d’un succulent repas traditionnel préparé par la maman, Maria Elena. Et attention au plat typique colombien, il faut avoir le ventre bien accroché, car c’est fort en féculents ! Voyez plutôt :
  • Du riz
  • Des pommes de terre à la vapeur
  • Du yucca (manioc) cuit dans de l’eau puis frit
  • Une petite galette d’arepa au maïs
  • Bananes plantain frites
  • Avocat
  • De la salade de carotte, tomate verte, concombre et chou
  • Une bonne tranche de viande de porc
Autant dire qu’avec tout ça, on est calé pour le reste de la journée ! Encore merci à la famille de Maria Elena, nous avons passé d’excellents moments et nous espérons les revoir en Colombie ou en Suisse !

Nous repartons le ventre bien repu pour la capitale colombienne, Bogotá. Nous avons la chance de dégoter un petit appartement en plein cœur du quartier historique, rien de mieux pour avoir la tranquillité et tout le loisir de cuisiner comme on veut. Et on ne se fait pas prier ! Gratin, pain maison (pas toujours réussi, la farine colombienne est vraiment bizarre…), d’énormes petit-déjeuner, bref, en gros nous continuons sur notre lancée de la bonne bouffe !

Bon c’est pas tout ça, mais il faut quand même visiter cette capitale. Le quartier historique n’étant pas très grand et la place principale d’une rare mocheté, nous ne traînons pas et nous fonçons direct dans une pâtisserie-boulangerie française où nous dégustons un succulent éclair au chocolat et une petite tourte au chocolat et au rhum tout aussi exquise… Mmh, y a pas à dire, la pâtisserie de chez nous est vraiment incroyable.

Pour nous divertir, nous flânons dans un marché aux puces qui cache des trésors insoupçonnés. Alors que nous jetons tout objet obsolète et inutilisé dans nos pays, ici, tout se récupère et se vend ! Cela va de la scie à arbre toute rouillée, de la vieille machine à café
des années 20, à la porcelaine de l’arrière-grand-maman, à la toute première barbie, en passant par des modèles réduits de voiture qui vaudraient des centaines de francs auprès des collectionneurs, de beaux jouets en bois comme on savait si bien les faire à l’époque, et encore plein d’autres objets dont on ne connaît pas trop l’utilité.

Nous apprenons qu’un concert de jazz gratuit a lieu au parc Simon Bolivar, nous essayons donc de choper un bus pour nous y rendre, mais dans la jungle du trafic urbain, nous prenons le mauvais (celui qui va dans le « quartier » Simon Bolivar et non pas le « parc » Simon Bolivar, hm…) et nous voilà à marcher presqu’une heure pour rejoindre le bon quartier… Et ben ouais, on va quand même pas repayer un autre bus, alors on assume, et on marche les 3km qui nous séparent du but… On arrive un peu fatigués à destination, la ville c’est pas l’idéal pour une petite balade de santé, et là on attend bien 1h30 avant que les artistes veulent bien s’activer, eh oui, en Colombie, faut pas être pressé. Enfin, tout ça valait bien la peine, car le concert est super sympa et un peu de musique, ça fait toujours du bien ! (vidéo)

Il paraît qu’à Bogota, il ne faut surtout pas manquer le musée de l’or. Nous allons donc visiter ce fameux musée qui effectivement est un bijou de beauté. De magnifiques pièces sont exposées et une visite très bien conçue nous permet d’apprendre beaucoup de choses sur l’histoire de ce métal précieux. Bien sûr on lit tout en espagnol, ce qui fait qu’on ressort la tête prête à éclater, c’est quand même pas aussi facile qu’en français !

Dernière activité de Bogotá, la recherche de fils et perles pour la nouvelle passion de Céline : le macramé. Nous débarquons dans un énorme bâtiment de 6 étages composé d’une multitude de grossistes de matériel d’artisanat. Des perles, des pierres, du fil, du cordon, des bijoux en pièces détachées ou déjà travaillés, bref, tout le monde peut s’inventer artisan ! On ne va pas vous cacher que cela casse un peu le charme de certains artisans que nous avons croisés et dont les pièces ressemblent étrangement à ce que nous trouvons sur place… Pendant que Céline flâne dans les stands et perd la tête devant tant de choix, pour la plus grande joie de Yannick, ce dernier tombe sur des petites balles de riz et tissu et se dit qu’il va bien falloir trouver une activité pour passer le temps quand Céline fera son macramé. Du coup, il se met à jongler. Les balles se retrouvent souvent parterre au début, mais ça avance gentiment ! Nous repartons ainsi du « supermarché de l’artisanat » avec quelques kilos en plus pour notre dos…

Voilà, notre étape à Bogotá se termine, ce n’est pas une capitale qui restera dans les annales, mais du moins, on a trouvé de quoi se divertir ! ;-)

=> Album photos Pereíra
=> Album photos Bogotá



dimanche 11 octobre 2009

Salento : Dulces, Rutas y Café !

Notre prochaine destination, la zone caféière avec le petit village de Salento. Saviez-vous que la Colombie est le troisième producteur mondial de café, après le Brésil et le Vietnam ? Comme on adore le café et que ça fait très longtemps qu’on en n’a pas bu de convenable, nous sommes sur-motivés à démontrer si le café colombien est à la hauteur de sa réputation.

On débarque donc à Salento, un petit village bien tranquille avec de super jolies maisons blanches aux portes, fenêtres et balcons colorés. Notre premier objectif : goûter aux spécialités locales. Et en-avant les produits dérivés du café : liqueur, douceur de lait (une sorte de caramel à tartiner, au café, c’est encore meilleur !), biscuits, vin (si si, du vin de café, mais on sait pas trop comment c’est fait, en tout cas c’est pas mal !). Une autre spécialité de la région : la truite, un vrai régal !

Déguster de bons produits traditionnels, c’est sympa, mais après il faut éliminer tout ça ! Nous partons donc pour une petite excursion dans la vallée de Cocora, célèbre pour ses « palmas de cera » (palmiers de cire). Ces palmiers sont les plus grands du monde, ils peuvent atteindre jusqu’à 60m et ont comme particularité de pousser entre 1500 et 3100m. Malheureusement, ils sont menacés d’extinction, car ils ont été les victimes d’un abattage intensif pour leurs propriétés dans la construction, et aucun programme de reforestation n’a été entrepris. On ne voit ainsi que de très grands arbres adultes, mais aucun petit qui assurerait la survie de l’espèce. On vous conseille donc de vous dépêcher d’aller admirer ces magnifiques arbres avant qu’ils disparaissent à tout jamais ou de vous lancer dans un projet de conservation !



La vallée de Cocora est magnifique, c’est un paysage vert qui nous fait un peu penser à notre Suisse, avec des pâturages, des vaches, des moutons, de la forêt, des rivières, seule différence, ces immenses palmiers qui dépassent de la végétation ! Un petit chien blanc se charge de nous guider et nous aide à retrouver notre chemin, il faut dire que les sentiers au milieu de la forêt ne sont pas tous très bien indiqués et on se retrouve plusieurs fois dans un cul-de-sac ! Le moment fort de la journée, c’est la chute de Céline dans la forêt, on sait pas trop comment elle se débrouille, mais elle s’encouble dans des branches et Yannick la découvre à califourchon sur un tronc d’arbre au bord du sentier ! Eh oui, avec Céline on s’ennuie jamais, il se passe toujours quelque chose... Quand c’est pas une petite bête qui la pique, elle s’arrange pour faire des acrobaties !

Bon, c’est pas tout ça, mais la spécialité de la région, c’est le café et on sait toujours pas comment il se produit. Nous prenons donc contact avec Pedro, un sympathique colombien qui produit un café 100% organique, dont nous avons eu le nom par Nicolas, le français que nous avions rencontré à Cusco et qui nous a devancés de quelques mois (merci Nico !). Et nous voilà à passer une semaine avec la famille de Pedro dans leur « finca » (une sorte de ferme), à suivre le processus du café et participer au projet plus ample de la réserve naturelle Sacha Mama. Cette dernière consiste à reforester une grande partie des terres de la famille, afin que la nature reprenne ses droits face à l’avancée massive des pâturages qui se fait à coup de brûlage systématique des terres, un des grands problèmes de la région.

Une semaine donc chez Pedro, Marjory, la maman, Juanita et Sara, les deux filles, une famille adorable et le cœur sur la main. Leur maison tout en bois et bambou est magnifique et domine une vallée parcourue par une petite rivière et aux versants verdoyants, avec en arrière plan le sommet enneigé du Santa Isabel qui fait partie du parc national Los Nevados. Un vrai tableau que nous contemplons chaque matin au réveil, depuis notre petite terrasse et un bon café entre les mains, que demander de plus ?



Nous partageons plein de petits moments super sympas :
- Des promenades dans la forêt de la réserve naturelle, au bord de la rivière ou en haut de la - montagne pour admirer les couchers de soleil.
- Des petits travaux autour de la maison, Yannick se lance dans le trillage du bois de combustion et la réparation de l’abri des chèvres !
- Nous apprenons à la famille à jouer au 10'000, à nouveau c’est la fièvre du jeu qui l’emporte !
- En voyant tous ces fruits qui poussent dans cette réserve, nous décidons de nous lancer dans la préparation d’une confiture de goyave (un fruit dont Céline est une fan incontestée), une vraie réussite ! Victime de son succès, les 10kg partiront en pas moins de 5j… La cuisson au feu de bois rajoute une saveur irrésistible et nous permet aussi de tester la guimauve colombienne, mmh !
- Nous échangeons des recettes de cuisine que nous préparons à tour de rôle, avec entre autres, du côté suisse, des omelettes aux légumes ou au poulet, des croûtes à la cannelle et un émincé de poulet à la zürichoise et du côté colombien, du chocolat chaud traditionnel (eau, lait, sucre de canne, chocolat amer) et des arepas, des galettes de maïs délicieuses à déguster avec du sucré (de la confiture de goyave, par exemple !) ou du salé (du bon gruyère aurait été parfait !)
- Céline apprend à faire du macramé et se fait un petit stock de magnifiques graines récoltées dans la réserve Sacha Mama.
- Un petit peu de jardinage pour la forme : arrosage, plantage de pouces d’arbres pour participer à la reforestation.
- Longues discussion avec la famille, toujours autour d’un bon café ou à la lumière d’une bougie (la maison ne possède pas l’électricité et pas d’eau chaude !)
- Mais aussi la contemplation de la nature, des montagnes, du jardin avec toutes ses fleurs, ses oiseaux, ses papillons (dont certains avec des ailes transparentes !), ses araignées (dont une tarentule rencontrée dans la maison !!!), ses coccinelles aux couleurs étranges, etc.



Mais alors ce café, comment il est fait ? Voici le processus, en 8 étapes :
1. La récolte des cerises, le nom donné aux fruits de l’arbre à café. A Sacha Mama, seule la variété arabica est produite, plus commode pour des zones montagneuses, avec une production moins grande que d’autres variétés, mais une qualité aromatique nettement plus élevée. Comme c’est une production 100% organique, il n’y pas de saison de récolte à proprement parler, les arbres donnent toute l’année. Et on peut vous dire que la récolte, ça prend beaucoup de temps !
2. La séparation de la peau de la cerise du grain de café, grâce à une machine actionnée à la main.
3. Le lavage des grains, afin d’enlever les dernières peaux de cerise, le grain en ressort tout gélatineux.
4. La fermentation pendant 12h dans de l’eau, ce qui permet d’enlever complètement la pulpe gélatineuse qui collait encore au grain.
5. Le séchage au soleil durant 3 jours. Le grain de café en résultant possède encore 10% d’humidité (en espagnol, il se nomme à ce stade « cafe pergamino seco »).
6. Le trillage : grâce à une machine, la dernière peau du grain de café est séparée de l’amande, qui a une couleur plus verte.
7. La torréfaction, on verse les grains dans une machine en forme de cylindre qui tourne et qui est chauffé avec du gaz. Les grains de café sont toastés pendant 20 minutes. C’est à ce moment qu’on sent vraiment l’odeur du bon café, avant, les grains n’ont pas du tout cet arôme ! On ne peut pas vous transmettre les parfums, mais on a fait une vidéo.
8. Il ne reste plus qu’à moudre le café ! A la machine ou à la main, ce que nous avons expérimenté… C’est bien long ! Et pour un bon café bien serré, il faut pas moins de 10 cerises à café… ça fait beaucoup, non ?



Nous repartons de la finca familiale, heureux d’avoir partagé autant de moments riches et nous souhaitons plein de réussite à la famille de Pedro pour leur réserve naturelle Sacha Mama et la cultivation de leur café, le meilleur qu’on n'ait jamais bu !!!

=> Album Photos Salento